Jeton de la Boulangerie de Paris

Abondance Sécurité des Peuples

Collection privée

31mm. Bronze, décagone.

Avers : Allégorie debout, face gauche, tenant une serpe dans sa main droite, au niveau du visage, dans la gauche, tient une gerbe de blé. Inscriptions en circulaire : ABONDANCE SÉCURITÉ DES PEUPLES.

Revers : BOULANGERIE DE PARIS. Dans une gerbe de blés ; RÉCOMPENSE / A / Fe ROGER / Né M ANTOINE / 1862.

Faits marquants en 1862 :

Le 15 février, une lettre recouverte de 962 signatures fut remise à Napoléon III.

Cette démarche ne fut pas inutile, puisqu’un premier pas fut fait dans la solution finale par le décret impérial du 2 septembre 1862, abolissant celui du 16 novembre 1858 imposant des réserves aux villes et aux boulangers.

Dans une note adressée aux membres du Conseil d’État, en 1862, les syndics boulangers repoussaient la suppression de leur limitation en disant :

« En résumé, la taxe, par son intervention, limitant le bénéfice sur chaque pain, il est juste que l’autorité assure au boulanger, dont le pain est taxé, la fabrication d’une quantité de pain suffisante pour multiplier le bénéfice jusqu’au prorata des besoins légitimes du boulanger. Cette protection contre la concurrence constitue un privilège qui est la contrepartie de la taxe. La taxe ou restriction du bénéfice a donc pour corolaire la limitation des boulangers, on ne saurait trop le répéter ».

Cependant, le Conseil d’État élaborait un décret portant abrogation de la taxe à partir du 1ᵉʳ avril 1863, et proposant une taxe officieuse pendant les années d’abondance et une taxe officielle durant les années de disette, ainsi que la modification de la Caisse de service de la Boulangerie.

À ce projet, les syndics envoyèrent, le 22 décembre 1862, au Conseil d’État, une note expliquant les vues de la Boulangerie.

La taxe officieuse, ils la repoussent avec énergie, elle mettra les boulangers dans une très fausse position quand ils vendront au-dessus.

Si on reproduit la taxe officielle, ce sera une dérogation au principe de liberté : c’est en violation, la négation.

En résumé, les syndics demandent :

Ou une liberté complète, loyale, qui les mette à l’abri des retours administratifs ; Ou une organisation sage, tenant compte de la nature des choses.

L’organisation a fait ses preuves depuis 60 ans ; elle fabrique le meilleur pain de l’Europe et le vend le meilleur marché : les syndics l’ont prouvé.

Enfin, dans une séance solennelle en présence de l’Empereur Hausmann, le Conseil d’État émit un avis conforme aux conclusions de Mr Le Play. Le décret du 22 juin 1863 en fut la conséquence.

Il mit fin à une situation inquiétante qui menait la Boulangerie à une ruine rapide et prochaine.

(Source Histoire de la Boulangerie en France par Ambroise Morel, 1924)

France 68 – par Jean-Claude THIERRY.

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