La Guerre Civile de 1922-1924 est une guerre profondément meurtrière, qui fait suite à la Guerre d’Indépendance irlandaise. Celle-ci fut provoquée par la signature du Traité de Londres, un texte concédant la création d’un État Libre d’Irlande, en échange de l’annexion du nord au profit des britanniques (qui deviendra plus tard l’Irlande du Nord).
Les membres de l’Armée Républicaine Irlandaise (IRA) portant du pain et de la literie au Hall Maçonnique de Dublin, juste avant le déclenchement de la guerre civile
Dans toute l’Irlande, une série d’affrontements éclate alors, faisant partout de nombreux morts. Au départ, les Anti-Traités Républicains réussissent à occuper les grandes villes du Sud-Ouest, mais ne parviennent pas toujours à faire face aux Pro-Traités lors de confrontations directes. La faute en va surtout à leur manque d’équipement militaire contrairement aux armées opposées qui sont directement équipées par le gouvernement de Londres…
Afin de récupérer les villes prisent pas les Anti-Traités, l’INA tente au mois d’août 1922, de reprendre toutes les grandes agglomérations irlandaises. L’opération se déroule avec succès, et l’État Libre reprend le contrôle de la majorité du territoire grâce à son artillerie toujours plus importante et plus moderne que celle des Anti-Traités Républicains. Leur armée semble également plus compétente, et recrute avant tout des militaires de carrières, alors que les Anti-Traités sont avant tout constitués de jeunes recrues inexpérimentées et plus difficiles à encadrer.
Deux enfants autour d’une charette de pain à Dublin.
Au fil des semaines, les Républicains opposés au Traité semblent très affaiblis, et n’agissent désormais plus que par des actions de guérillas particulièrement localisées. Certains auteurs d’embuscades sont finalement fait prisonniers, puis exécutés en novembre 1922 par l’État Libre.
En réponse, les Anti-Traités Républicains perpètrent quantité d’attentats et d’assassinats visant des membres du gouvernement provisoire. L’escalade semble ne plus finir, et les Pro-Traités de l’INA ripostent de plus belle par des exécutions sommaires.
Dès les premiers mois de 1923, les Républicains opposés au Traité semblent ne plus être en mesure de faire face aux ripostes de l’INA, et sont également soumis à une forte hostilité vis à vis de la population, qui souhaite depuis longtemps voir la paix s’installer durablement en Irlande. Du fait des nombreux échecs de l’IRA, et de la pression de l’opinion, Eamon de Valera ordonne un cessez-le-feu le 30 avril 1923, puis finit par déposer les armes le 24 mai 1924.
Boulangerie cooperative ouvrière à Bruree en 1921 indiquant sur sa facade « Nous fabriquons le pain sans profits »
On estime le nombre de morts de la Guerre Civile Irlandaise à plus de 4 000 irlandais. Plus de 12 000 républicains membres de l’IRA ont par ailleurs été incarcérés dans des prisons du pays jusqu’en 1924. Quand au coût de la guerre, celui-ci endetta profondément l’État Libre ainsi que l’Angleterre. Cet endettement eut pour conséquence de ré-envisager le tracé de la frontière séparant la République d’Irlande à l’Irlande du Nord. L’Angleterre réclama en effet d’avantage de terres, en échange d’un allègement des dettes de l’État Libre suite au coût de la Première Guerre Mondiale et de cette Guerre Civile.
Lord Edward Street à Dublin, livraison de pain par boulangerie de Peter Kennedy sous l’oeil d’un soldat.
Sources/Extrait :Guide-Irlande.com
Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.