Henri Calixte Raimbault est né le 14 octobre 1857 à Saint Gervais (Vendée) ; il fut reçu à Nantes à l’Assomption 1879. Sablais l’Étoile du Devoir fut actif à Tours en 1893 et était domicilié en 1896 à Taizé par Oiron (Deux-Sèvres).
À l’inverse des compagnons Journolleau et Régnier, il est opposé à l’Union Compagnonnique et resté fidèle au Devoir, actif au Ralliement. Voici deux de ses œuvres.
D’abord une Poésie dédiée aux compagnons de Marmande et ses environs, le 28 septembre 1893.
Vive la reconnaissance générale (1) !
Entre nous, vénérables compagnons,
Unissons-nous par un secret inviolable
Et notre Devoir en chœur glorifierons !
Parmi nous, il ne faut plus de faux frères,
Imitons en compagnonnage les quinze corps.
Il faut en finir, compagnons exemplaires,
Unissons les compagnons du Devoir qui alors
Ne voulurent pas suivre le divin progrès
- Il y avait plusieurs corporations qui ne voulurent pas se rendre à la convocation, mais aujourd’hui il n’en est plus ainsi, il faut marcher main dans la main !
Mais en ce jour, frères de Marmande,
Daignez par amour, arriver au succès.
Que triomphe partout la reconnaissance !
Avec l’aide de dévoués frères du Devoir
Que votre circulaire sur le tour de France,
Qu’à chaque compagnon fasse entrevoir
Le fruit de votre travail de prudence,
C’est là le désir de nombreux compagnons
En général, et moi en particulier !
Que tous les cœurs battent à l’unisson
C’est là le vœu d’un compagnon boulanger.
- 1) Une reconnaissance générale, commune aux seuls compagnons restés fidèles au Devoir, avait été mise en place pour se distinguer des corps du Devoir ayant rejoint l’Union Compagnonnique. Elle était dispensée à Marmande (Lot-et-Garonne) selon un cérémonial particulier. Le compagnon passant charpentier Léonce RIGAUD, Marmande le Soutien des Bons Drilles (1866-1934), en était le promoteur.
NOS BONS POÈTES
Dédié aux compagnons du Devoir en activité sur le Tour de France.
Comme les cantiques à l’éternel
Leurs paroles ne s’oublieront pas,
Tels que les prières dites à l’autel
Depuis la naissance au trépas,
Le Devoir que tous nous respectons,
Qui est gravé dans chaque cœur,
Dont nos poètes ont fait des chansons,
Que nous chantons avec honneur !
Jeunes compagnons du tour de France,
Qui comme tous nos bons aïeux,
Le cœur gai, rempli d’espérance,
Chantez toujours leurs chants harmonieux.
Vous propagez leurs belles doctrines
Par ces nobles et antiques chansons,
Ce feu sacré échauffe les poitrines,
Puis fait de nouveaux compagnons.
Quoi sur la terre de plus sublime
Que ces paroles de fraternité ?
Car dictées par le cœur, ces douces rimes,
Elles nous rangent tous à égalité.
Trois fois honneur à vous, vieux poètes,
Dont la lyre a connu nous guider *
Dans la voie des hommes honnêtes.
Jacques, Soubise avez honoré !
Compagnons, voilà notre espérance,
Assurée par leurs joyeuses chansons,
Dont l’écho sur le tour de France
Enorgueillira tous nos blasons.
L’étoile du Devoir dicte ces lignes,
Rejetant toutes chansons indignes
Ne pouvant se chanter en nos fêtes !
Sablais l’Étoile du Devoir, Taizé par Oiron, le 1er janvier 1896.
-
Il y a probablement eu une erreur de lecture du typographe qui a reproduit ces quatre derniers mots dans Le Ralliement, car la formule est maladroite et peu claire.
Sablais l’Étoile du Devoir eut un jeune frère également compagnon boulanger :
Joseph Marie Michel, né le 16 août 1869 à Saint- Gervais (Vendée), reçu à Tours à la Toussaint 1893 sous le nom de Sablais le Soutien de l’Étoile du Devoir, marié à Lyon (VIe) le 17 octobre 1901, domicilié à Crespières (78).
Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.