LE BICENTENAIRE 1811-2011
Le bicentenaire de la naissance des compagnons boulangers se fit lors d’une période instable de leur corps d’état.
En effet, cinq mois auparavant était reconnue la Fédération des compagnons boulangers et pâtissiers restés fidèles au Devoir, issue d’une scission au sein des compagnons du Devoir A.O.C.D.D (Voir chapitre Les scissions.)
Le compagnon qui se proposa pour organiser cette grande fête fut Alain Bouchères, Agenais la Tolérance.
Je pense qu’il est le mieux placé pour nous relater ces deux journées :
« Ces journées de commémoration des 30 et 31 octobre 2011 se voulaient être ouvertes, fraternelles et placées sous la convivialité, ayant sans cesse à l’esprit que nous étions une tradition aimante, tournée vers l’avenir.
De très nombreuses invitations ont été envoyées, tant aux associations compagnonniques amies, qu’aux diverses personnalités telles que Monsieur le Député de Blois et Monsieur le Maire, et aux très nombreux compagnons habitant les régions blésoise et tourangelle, mais aussi sans restriction à tous nos Frères en Devoir.
La presse fut informée : La Nouvelle République de Tours, de Blois, la Radio locale blésoise, et le journal de TF1 de Jean Pierre Pernaud.
Pour donner un caractère sacré, faute de la possibilité d’une frappe au fer chaud, un tampon fut offert par Toulousain le Franc Cœur, particulièrement lié au bicentenaire.
Après tout, ce ne fut qu’un juste retour aux traditions, puisque pendant très longtemps les couleurs de la Sainte-Baume furent simplement tamponnées à l’encre, lors des passages des Compagnons à la grotte bénie.
La plaque de pierre commémorative fut travaillée par la Coterie Nobre, la Fraternité d’Arras, honnête compagnon passant tailleur de pierre du Devoir, ainsi que la très belle gravure assurée par un de ses amis et collègue. Cette plaque a donné bien des frayeurs aux organisateurs de cette festivité, mais qu’importe, toutes les contraintes administratives surmontées, cette plaque rappellera, pour très longtemps, aux passants de la rue Saint-Martin, que c’était là l’auberge des Compagnons boulangers du Devoir ainsi que le doux souvenir de l’amour affectueux que donnait à ses enfants Blésoise la Bien Aimée. Son souvenir planera pour toujours dans ce quartier qui demeure si cher aux compagnons Boulangers-Pâtissiers.
À noter que cette plaque n’a pas toutes les lettres requises ni le nombre d’abeilles tel que notre blason officiel. Dessiné et conçu par Normand la Fidélité, le texte dut être raccourci. C’est ainsi qu’il manque le nom compagnonnique de notre Mère, nous le regrettons beaucoup ! Mais notre budget ne nous permettait pas des dépenses inconsidérées !
Alain Boucherès, Agenais la Tolérance, rouleur de la cérémonie.
Puis, formidable leçon de bravoure et de générosité, l’ensemble des dépenses occasionnées pour la plaque a été couvert par le travail remarquable des jeunes itinérants de Dijon, lors de la Foire Exposition ! Merci à eux !
Il fut commandé quatre bouquets de fleurs séchées bleues, blanches, rouges, jaunes et vertes, au centre desquels se trouvait un beau bouquet d’immortelles du Var, bouquets ornés des cinq rubans aux couleurs rituelles. Ces bouquets seront posés sur les tombes honorées pour l’occasion.
Hommage à Notre Mère Jacob
Le dimanche soir à 17 heures, de très nombreux Compagnons, arrivant de chaque coin de France, se pressaient pour arriver à temps au cimetière de Tours Nord. La satisfaction des organisateurs se lisait sur chaque visage, car bon nombre de Pays étaient présents, mais égale- ment de nombreux jeunes Aspirant(e)s s’étaient joints à nous, ainsi que la Famille du Cuir venue en grand nombre avec, comme il se doit, la présence de Tourangeau Va de Bon Cœur en tête.
À signaler également la présence de Monsieur Laurent Bastard, conservateur du Musée du Compagnonnage, et d’une journaliste de la Nouvelle République de Tours.
Le rouleur prit la parole et prononça quelques mots de bienvenue et exprima sa joie, au nom des compagnons boulangers-pâtissiers Restés Fidèles au Devoir, de voir plusieurs générations réunies autour de la tombe de Notre Mère Jacob. Car pas un seul compagnon boulanger ou pâtissier ne peut ignorer le bel exemple d’amour que Notre Mère Jacob a laissé dans notre corps d’état, tellement bien décrite par Libourne le Décidé dans son livre Mémoires d’un Compagnon du Tour de France, et tellement bien chanté par Rochelais l’Enfant Chéri, poète et chansonnier du Compagnonnage, qui publia L’Innovateur, et sera par la suite deux fois réédité. Tous les chiens blancs sans exception, encore aujourd’hui, portent dans leur cœur le souvenir de NOTRE BONNE MÈRE JACOB, mais aussi le titre « LA PLUS AIMABLE DES MÈRES » de celle qui fut dévouée jusqu’à son dernier souffle à sa famille qu’étaient les compagnons boulangers, et ce dans une période tellement dure, ignorante, brutale et fanatique !
Le rouleur frappa trois fois au sol et donna la parole à Ile-de-France le Bien Estimé, président de notre toute jeune Fédération, qui lut avec un compagnon et le plus jeune de l’assemblée, avec beaucoup de respect et d’émotion, le texte historique préparé avec soin par Picard la Fidélité.
Puis, dans un profond recueillement, c’est la pose du bouquet par le dernier Aspirant adopté qui sacralise et clôture cette bien émouvante cérémonie.
L’hommage terminé, chacun se rend à l’Alliance Compagnonnique.
Le groupe de compagnons et d’aspirants est important, chacun éprouve beaucoup de joie de retrouver des frères qu’il n’avait pas revus depuis très longtemps, des étreintes fraternelles sont échangées, des accolades faites avec des sourires sincères qui ne trompent pas. Une franche et conviviale amitié se dégage : c’est une juste récompense pour tous les Pays qui ont œuvré à la mise en place du Bicentenaire !
Près de quatre-vingts compagnons et aspirant(e)s et ami(e)s sont installé(e)s dans la salle de l’Alliance, venu(e)s écouter Monsieur Laurent Bastard. Le rouleur frappe trois coups afin d’imposer le silence. Il présente notre conférencier et lui donne la parole. Ce dernier exprime son désir de voir à ses côtés Picard la Fidélité C.P.R.F.A.D., à la surprise du rouleur qui accepte volontier cette requête imprévue. Picard la Fidélité, venu spécialement de Moscou, prépare depuis une dizaine d’années un livre sur les compagnons boulangers et pâtissiers et possède à ce titre des connaissances compagnonniques et corporatives hors du commun.
La conférence durera près de 2 heures. Une amicale complicité s’installera entre Monsieur Bastard et Picard la Fidélité, qui fera le charme de cette soirée. Chacun à sa façon apportera ses connaissances, soulignera des détails subtils, donnera des faits très précis, parfois avec des doutes, mais parfois avec certitude.
Leur honnêteté historique était sans équivoque. Sans nul doute, cette conférence fut un temps très fort de notre Bicentenaire, car l’historien s’exprimait avec son expérience habituelle, et le compagnon apportait son savoir acquis auprès de ses Anciens, des connaissances glanées dans les archives diverses qu’il a pu consulter !
Un apéritif dinatoire sera offert et clôturera cette excellente journée souvenir !
Les compagnons réunis devant la sépulture de la Bonne Mère Jacob.
À Blois
Il est 9 heures, le rendez-vous est fixé au cimetière de Blois-Vienne. Heureuse surprise, de très nombreux compagnons de toutes les familles compagnonniques sont présents arborant fièrement leurs cannes et couleurs ! Merci à Blois la Fraternité d’avoir su informer les compagnons blésois de notre anniversaire.
Bannière en tête, le cortège s’ébranle lentement dans le cimetière, et, lorsque le rouleur arrive à la hauteur de la tombe de Blois l’Ami du Travail, tous les compagnons entourent la sépulture de notre Frère en Devoir. Un texte préparé par Picard la Fidélité relatant l’œuvre compagnonnique de Blois l’Ami du Travail est lu.
Le bouquet est posé sur sa tombe. Une minute de silence est observée.
Puis, sur le signe du rouleur le cortège se reforme. Entre temps de nombreux compagnons retardataires ont grossi les rangs.
À présent le cortège se dirige, dans un silence absolu, vers la tombe de Blois Plein d’Honneur et là encore un texte biographique fut lu. Le bouquet de fleurs séchées est posé. Puis une minute de silence est observée.
Sur le signe du rouleur, la cérémonie est terminée.
La journée est fort belle, le soleil brille de tous ses éclats, la joie succède à l’émotion dans tous les cœurs.
L’heure est rigoureusement observée. Chacun est discipliné, c’est dans un ordre parfait que tous les compagnons se dirigent en voiture vers le cimetière de Blois-Ville.
Un groupe de compagnons nous attend à l’entrée du cimetière, certains ne savaient pas où se situait Blois-Vienne. Qu’importe, le nombre de participants est impressionnant.
Toujours la bannière en tête, suivie du rouleur, le long cortège s’élance dans un profond recueillement dans le cimetière.
Arrivés devant la tombe de notre bien-aimé frère Blois l’Ami des Compagnons, tous les compagnons se pressent autour de sa sépulture. Beaucoup d’émotion se lit sur les visages de ceux qui l’ont connu !
Une lecture retraçant sa vie compagnonnique est faite.
Le bouquet est posé. Une minute de silence observée, et le cortège se dirige lentement vers le tombeau de notre Mère Caillaux, Blésoise la Bien Aimée. Une lecture de sa vie compagnonnique est faite. Le bouquet est posé, une minute de silence est observée !
Il est 10 heures 45 lorsque les hommages à nos chers disparus sont rendus dans les deux cimetières blésois. Le rouleur donne les indi- cations afin de rejoindre rapidement l’ancienne auberge tenue autrefois par Notre Mère Caillaux.
Place Louis XII
La sonorisation est installée, le photographe également, les verres ainsi que la bouteille de vin pour le Devoir sont prévus.
La presse est également présente en la personne de M. Brissonet, journaliste à La Nouvelle République, et d’un représentant de la Radio locale de Blois. Tous deux ont fait un travail remarquable.
La cérémonie avait été annoncée et les reportages furent d’une excellente qualité.
Tous les compagnons boulangers et pâtissiers restés fidèles au Devoir, saluent très vivement et sincèrement l’intelligente couverture médiatique (*).
Monsieur le maire, qui n’a pas pris la peine de répondre à l’invitation, est absent (*) ainsi que Monsieur le député excusé par sa secrétaire.
Si les personnalités politiques nous ont ignorés suite à des pressions qu’ils ont subies par les instances du Conseil du Compagnonnage du Devoir, attitude belliqueuse et indigne (**), une bien belle et très touchante surprise nous attendait !!
(* Couverture médiatique de qualité par La Nouvelle République, cela malgré ce courrier envoyé par un compagnon boulanger A.O.C.D.D., président de la cayenne de Blois à l’époque :
Monsieur le rédacteur en chef de la N.R. Blois,
Suite à la conversation téléphonique que j’ai eue avec l’un de vos collaborateurs concernant le bicentenaire du compagnonnage chez les ouvriers boulangers qui a débuté à Blois, je viens vous confirmer que l’association à laquelle je fais partie est la seule habilitée pour célébrer cette commémoration. La personne qui s’est adressée à lui, représente une société qui vient de faire scission avec l’Association ouvrière des compagnons du Tour de France reconnue d’utilité publique et dont la société blésoise que je préside fait partie intégrante. Veuillez agréer Monsieur le rédacteur en chef mes sincères salutations.
Pour tout renseignement complémentaire, s’adresser aux Compagnons du Devoir à Tours ou à l’Association Ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France, place Saint- Gervais à Paris. )
Cette absence est la conséquence d’un courrier envoyé par un compagnon boulanger
( ** A.O.C.D.D. (installé depuis de nombreuses années à Blois) au maire de Blois : M. le maire, Je me permets de venir à vous en qualité de connaissance personnelle. Une précision dont je me dois de vous communiquer l’info. L’organisation de la cérémonie du bicentenaire de la fondation des compagnons boulangers et pâtissiers par la Fédération des compagnons boulangers et pâtissiers restés fidèles au Devoir le 30 octobre 2011 à Blois, ne représente qu’une minorité qui vient de faire scission au sein de notre corps d’état, membre de l’Asso- ciation Ouvrière des compagnons du Devoir. Donc, en aucun cas, ils ne peuvent se présenter en qualité de descendants des premiers compagnons boulangers du Devoir reçus à Blois à la Toussaint 1811. L’UNESCO vient de reconnaître les trois compagnonnages français en 2010 qui sont : l’Association Ouvrière des compagnons du Devoir, la Fédération des compagnons des Devoirs et l’Union compagnonnique des Devoirs Unis. La fédération des compagnons, dont je cite le nom plus haut dans ce présent courrier, n’y figure pas. Il est évident que ce courrier n’engage que moi, mais je tenais en qualité d’ancien Blésois et d’ami de vous en informer. Bien évidemment si vous assistez à cette manifestation dans le cadre de votre fonction, ma présence ne sera pas parmi eux. J’espère bien vous rencontrer un jour proche peut-être. […]Recevez M. le maire l’expression de mes sentiments les meilleurs. (Il est bon de préciser que l’UNESCO a reconnu le compagnonnage français avec toutes ses composantes et pas uniquement les trois groupements cités dans ce courrier).
!! Deux petits-neveux de notre Mère Caillaux, informés par la presse, sont présents et sont fort touchés de l’hommage que nous lui rendons. « Sachez, Messieurs, que votre présence nous a fait un bien grand plaisir et nous a apporté un vrai réconfort ! »
Une foule, à laquelle se mêlent nos familles, assiste nombreuse sur les marches conduisant au château.
Tout étant en ordre, le rouleur demande aux compagnons de se rendre au monument dédié à la Résistance.
C’est le point de rencontre pour former le cortège. Ce point de rendez-vous n’est pas choisi au hasard.
Symboliquement, ne faisons-nous pas de la résistance ? Ne sommes-nous pas des hommes qui refusent de se courber ?
Ne sommes-nous pas des hommes attachés à nos valeurs de liberté ? Ne sommes-nous pas des hommes désireux de garder notre personnalité, notre identité ?
Les compagnons de l’Union Compagnonnique et de la Fédération sont en tête du cortège en remerciement de leur fraternelle présence.
Le rouleur marche lentement en tête du cortège. L’instant est beau et tellement fabuleux à vivre. De plus, un très beau temps ensoleillé donne une résonance particulière de bonheur à fêter dans cette belle ville de Blois, là où il y a 200 ans, nos biens valeureux premiers compagnons boulangers reçurent la Lumière Compagnonnique.
Dans un silence absolu, dans ce beau quartier piétonnier ombragé de Blois, seules nos cannes frappant le sol en accompagnant nos pas, résonnent à nos oreilles.
Nous avançons avec la fierté de servir notre sublime Devoir, avec une pensée respectueuse à l’égard de tous ces vieux Compagnons qui nous ont transmis le flambeau du Devoir avec un amour jamais égalé, pourtant dans un monde quotidien bien plus dur, bien plus ingrat que celui que nous connaissons et vivons aujourd’hui.
Avec le sentiment que nous sommes fidèles à notre serment de fidélité contracté le jour de notre réception.
Oui, nos Anciens ne sont plus sur ce monde terrestre, mais ils sont tous en face de nous, fiers de nous voir fêter nos deux cents ans d’existence, dans une grande dignité.
Le cortège arrive en face du café le Louis XII, là où notre Mère Caillaux exerça sa noble mission.
La plaque, pour des raisons administratives, n’a pas pu être apposée pour la circonstance. Néanmoins, elle est bien présente, posée sur une table recouverte d’un linge blanc orné des cinq rubans aux couleurs rituelles, et d’un bouquet d’immortelles.
Ile-de-France le Bien Estimé, président national des compagnons boulangers-pâtissiers restés fidèles au Devoir, prend la parole et retrace la vie de notre Mère Caillaux :
Une minute de silence est demandée par le rouleur
Puis, le rouleur enchaîne et demande au compagnon le plus ancien et au compagnon le plus jeune, ainsi qu’aux membres du bureau national de venir dévoiler la plaque. Le voile est enlevé. La couleur de fonction de notre Mère, que nous sommes heureux de posséder, est délicatement posée sur la plaque par le plus jeune compagnon reçu.
Puis c’est l’instant de la cérémonie chantée. Sur l’invitation du rouleur, trois compagnons liront trois couplets préparés par Agenais la Tolérance et qui seront repris avec le refrain :
Notre Mère, Blésoise la Bien Aimée. En ce jour, nous fêtons le bicentenaire,
De l’entrée dans le Compagnonnage des boulangers et pâtissiers.
Vos enfants, Restés Fidèles au Devoir
S’inclinent en souvenir de tous vos bienfaits, avec espoir.Oh ! Noble et douce Mère, je vous chéris d’un amour si sincère.Notre Mère, Vous fûtes une Mère serviable et dévouée,
Une Mère courageuse, qui aimait beaucoup et donnait
Un très précieux soutien pour les Compagnons du Tour de France
Qui voyageaient éloignés de leur famille, vous leur apportiez l’espéranceOh ! Noble et douce Mère, je vous chéris d’un amour si sincère.
Notre Mère, Ici à Blois, sur les beaux rivages de la Loire,
Depuis 200 ans, notre beau Devoir brille dans tous les cœurs des Chiens Blancs.
Vos enfants Restés Fidèles au Devoir, font la promesse devant votre mémoire
De le protéger, de le chérir et surtout de transmettre
Ce bel idéal que nous aimons tant.Oh ! Noble et douce Mère, je vous chéris d’un amour si sincère
Finissant leur Tour de France
Le cœur rempli d’espérance
Vous verrez tous vos enfants vieillir en vous remerciant.
Alors chacun, comme Saintonge,
vous dira « Me voilà ! » Et sans mensonge.Oh ! Noble et douce Mère, je vous chéris d’un amour si sincère.
Le chant terminé, la cérémonie de la pose du bouquet se déroule, d’une façon parfaite, sous les yeux surpris des spectateurs.
Puis, dans un ordre parfait, dans un silence troublant, les compagnons et aspirants posent leurs cannes par terre au centre du cercle et forment la chaîne compagnonnique.
Le merveilleux et très beau chant fraternel Les fils de la Vierge est entonné d’une voix forte et puissante par Languedoc l’Enfant Chéri, sur cette Place Louis-XII, et repris par presque cent compagnons.
Ce fut un temps très fort, très émouvant pour le public et chacun d’entre nous!
C’est l’instant d’immortaliser l’évènement par la photo officielle où seuls les compagnons et aspirants prendront place.
Au moment où le photographe va appuyer sur le bouton, un monsieur se trouve de passer, il tient en laisse un très beau chien, et qui plus est, ce chien est blanc.
Aussitôt une idée surgit ! « Et si nous faisions la photo avec ce chien ? » Le propriétaire est d’accord, ce beau chien blanc sera photographié avec le groupe. La cérémonie est close.
Nous avons tous le sentiment d’avoir accompli notre Devoir.
Nous partons en direction de Vouvray, où nous prendrons le repas à la salle des fêtes.
Repas à la salle des fêtes de Vouvray
Le repas sera préparé par nos soins et pour un prix modique afin que le plus grand nombre possible de compagnons et surtout d’itinérants puissent participer à la clôture de cette formidable journée.
Plus de quatre-vingts participants prendront place autour de la table fraternelle, et Tourangeau Cœur Dévoué prit la responsabilité de rouleur et anima avec talent l’ensemble de l’après-midi.
La priorité pour les chansons compagnonniques fut d’abord donnée aux compagnons de l’Union Compagnonnique et de la Fédération Compagnonnique. Nos chiens blancs surent également interpréter avec bonheur nos très belles chansons.
Tard dans l’après-midi, l’ambiance se relâcha et laissa place à une formidable joie et gaîté partagée. Tous les Pays, sans exception, laissaient apparaître un grand sentiment d’avoir participé à quelque chose d’exceptionnel, à un évènement compagnonnique qui restera pour toujours gravé dans les cœurs.
Angevin le Franc Courageux offrit du bon nectar tourangeau dans son laboratoire de pâtisserie, comme seules les vignes de cette région savent le donner.
Son voisin, le Pays Tireau, président de l’Union Compagnonnique, nous reçut également avec une grande gentillesse et une joie non dissimulée, et l’on se délecta de plusieurs verres.
Pendant ce temps, des Pays attentifs et dévoués rangèrent et nettoyèrent la salle.
Une très belle journée pour tous les Frères en Devoir s’achevait. Le temps fut magnifique, les cérémonies, longtemps pensées et préparées à l’avance par la Commission des Rites, furent rendues avec honneur, bienveillance et vigilance.
Outre la photo qui immortalisera l’évènement, il sera mis à disposition un souvenir du bicentenaire réalisé par Valéry Verger : une plaque en plâtre reproduisant très fidèlement notre blason R.F.A.D.
Bref, c’est avec le sentiment du Devoir accompli que tous repartirent vers leurs contrées, en se promettant bien de se retrouver l’an prochain à l’occasion du bicentenaire de la fondation de la Cayenne de Tours.
Fait à Montauriol, le 30 novembre 2011
Alain Boucherès, Agenais la Tolérance. Compagnon boulanger. »
Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D. Extrait du livre LE PAIN DES COMPAGNONS