Association Nationale de la Meunerie Française

346 – Collection privée.

50mm. Argent.

Avers ; Buste de femme côté gauche, laurée d’un rameau de blé, tenant une serpe en main droite posée sur son épaule.  A l’exergue en base, des personnages en travaux de meunerie.

Revers : sur fond rayonnant, ayant une base nuagée avec attribution M. – J. GOY ; en partie supérieur un médaillon qui intègre un moulin ; en circulaire ASSOCIATION NATIONALE / MEUNERIE FRANCAISE / DE / / LA.

L’Association Nationale de la Meunerie Française est située 66, rue de la Boétie – Paris 75008 (source)

L’Association Nationale de la Meunerie Française nous propose un petit voyage dans le temps pour mieux comprendre l’origine de ce maillon central de la filière blé / farine / pain.

De la préhistoire au temps des Croisades : des instruments primitifs aux moulins traditionnels

S’il est difficile de dater l’art de moudre du grain, on sait qu’il remonte aux temps préhistoriques et accompagne les premières cultures de céréales. Les Egyptiens utilisent le mortier et le pilon.

Les Grecs de l’Antiquité ont recours au moulin dit «Olynthien », à mouvement alternatif et actionné par des esclaves.

Les Romains sont sans doute les premiers à utiliser la meule tournante, mue à bras d’homme ou par des animaux (chevaux ou ânes), qui succède aux instruments primitifs. Ce type d’outil s’apparente déjà aux moulins à eau qui seront construits en Italie, dès la fin du IVe siècle.

Plusieurs siècles plus tard, à leur retour de Croisades, les chevaliers rapportent d’Orient le principe des moulins à vent.

Aux temps féodaux : le moulin, lieu de pouvoir

L’époque féodale est celle des moulins « banaux » appartenant au Roi, à l’Abbaye ou aux seigneurs. Pour actionner le moulin, le seigneur fait appel au meunier. Les sujets sont obligés de venir y moudre leur grain, moyennant un droit, appelé « ban ».

Le moulin constitue alors un carrefour important de la vie sociale. Moulin à eau, moulin-à-vent, le mécanisme est toujours le même : une grosse meule fixe, « la gisante », sur laquelle un taquet pousse le grain écrasé par une meule mobile, appelée « courante » ou « traînante », qui tourne dessus.

À cette époque, le meunier se contente d’écraser les grains de blé sous la meule et de les livrer ainsi écrasés aux ménages ou au boulanger qui se chargent de les bluter, c’est-à-dire de les tamiser, pour séparer la farine du son (enveloppe du grain de blé).

De la fin du XIXe siècle au milieu du XXe siècle : grandes avancées technologiques et organisation de la profession

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la meunerie se modernise avec l’apparition des cylindres métalliques qui remplacent les meules traditionnelles.

À partir de 1889, les meuniers adoptent cette technologie. Le nouveau mode d’écrasement permet des débits plus rapides et facilite la séparation de la farine et du son. Quelques années plus tard, l’opération est encore facilitée avec les premiers plansichters (appareils à tamiser) qui remplacent les bluteries.

C’est également à cette époque (1886) que nait le syndicat des meuniers. Le propos de la toute nouvelle « Association Nationale de la Meunerie Française » (ANMF) est « d’être utile pour tous et avec tous ».

Dès sa première assemblée générale (1886), l’association projette d’augmenter «la puissance d’écrasement » et d’améliorer la formation des meuniers. Parmi les fondateurs, Albert Dubray s’impose comme président et stimule l’industrialisation et la rationalisation de la profession.

Cette période voit se succéder des moments de libéralisation de la production et des moments de prise de contrôle étatique. Pendant la première guerre mondiale, le ministre du commerce impose des ventes de blés et de farine en fonction des besoins de la population civile.

En 1919, le président de l’entre-deux guerres obtient le retour au libre-échange, vite remis en cause par la crise des années 30.

En 1933, les prix s’effondrent et l’Etat reprend le contrôle sur le marché du blé.

En 1935, un décret-loi impose une nouvelle organisation de la meunerie. L’idée est de réduire le nombre de moulins et la production. Des contingents sont affectés par entreprise et les surplus doivent faire l’objet d’un rachat corporatif. La solidarité professionnelle s’instaure : les plus riches aidant les plus faibles. Pendant la seconde guerre mondiale, l’ANMF est évincée au profit des instances du gouvernement de Vichy. A la libération, l’ANMF reprend ses travaux : elle négocie les quotas de production avec le ministère et garantit le niveau de vie des adhérents.

Seconde moitié du XXe siècle : un outil de production optimisé, un marché dérégulé

La nécessité de répondre aux exigences technologiques a eu raison de nombreux moulins qui n’ont pas pu investir dans les nouveaux équipements. Près 6 000 en 1950, ils ne sont plus que 650 moulins en activité en 2000. Au point de vue économique, la dérégulation pour les grains et farines, intervenue en 1992, entraîne une volatilité des prix. Les meuniers doivent y faire face afin de défendre les 6 000 emplois du secteur.

Pour cela, les moulins renforcent leur ancrage local, créent des labels de qualité, développent de vastes réseaux de distribution… Ils s’adaptent à l’évolution des marchés en innovant. Ils se mobilisent pour soutenir la consommation de pain et s’engagent plus récemment dans des démarches de développement durable.

France 346 – Par Jean-Claude THIERRY

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