Jeton de Pain – Abattoir Frigorifique (75-Paris)
26mm. Aluminium. Uniface. En circulaire ; ABATTOIR / * FRIGORIFIQUE *.
Champ sur trois lignes ; BON / POUR / UN DEMI PAIN. Revers : grènetis.
En 1807, l’Empereur ordonne la création de cinq abattoirs à Paris, qui laissent ensuite place à un abattoir unique proposé par le baron Haussmann, situé à la Villette, inauguré le 1er janvier 1867.
En 1855 le Conseil municipal demande au Préfet de la Seine à transférer sous les murs de Paris les marchés aux bestiaux de Poissy et de Sceaux. En 1859 il est décidé la construction d’un marché aux bestiaux à La Villette entre le canal de l’Ourcq, la route d’Allemagne (aujourd’hui avenue Jean Jaurès) et l’enceinte fortifiée.
A l’entrée principale qui se trouvait sur la rue de Flandre (actuelle rue Corentin Cariou) on pouvait voir deux statues monumentales : celle d’une femme menant un bœuf, et l’autre représentant l’abattage d’un bovin par un homme. Celle-ci ont été fondues pendant l’occupation allemande. L’abattoir de Vaugirard réservé aux chevaux a été ouvert en 1904.
Entrée principale avec les deux statues disparues
En 1860, la Ville de Paris achète tous les terrains nécessaires à l’établissement d’un marché et d’abattoirs pour la somme de 8.500.000 francs.
Les travaux du Marché et des Abattoirs généraux sont exécutés sous la direction de M. Janvier architecte, d’après les avant-projets de Baltard, architecte de la Ville de Paris.
Les abattoirs et le Marché aux bestiaux entre en service en 1867. L’établissement occupe une surface de 39 hectares qui est porté à 54 hectares plus tard.
Le Marché aux bestiaux et la gare Paris Bestiaux
En 1896, l’armée installe un entrepôt frigorifique aux abattoirs de La Villette pour stocker de la viande pour le camp retranché de Paris en cas de guerre ; inutilisé, cet entrepôt frigorifique est par la suite loué à une société privée qui y stocke de la glace. Des frigorifiques sont installés vers 1905-1910 dans le sous-sol des Halles centrales de Paris (« la resserre ») pour y stocker la marchandise invendue.
De nombreuses communications scientifiques publiées dans les années 1880 et 1890 soulignent les avantages sanitaires de la congélation, technique de conservation bien supérieure aux traditionnelles glacières. « Suivant le Dr Lacadie, la viande conservée dans une glacière, c’est-à-dire dans une chambre sans renouvellement d’air, entourée de murs à doubles parois, garnis de substances isolatrices, et renfermant un bac à glace, s’altère assez promptement et prend un goût fade et peu agréable. Au contraire, la viande gelée, conservée dans un courant d’air froid, garde ses qualités même après un séjour de plus de trois mois dans l’appareil frigorifique. (Charles Girard, « Frigorifique », La Grande Encyclopédie, Paris, Lamirault, vers 1895, tome XVIII).
Un entrepôt frigorifique d’une capacité de 6 000 m3 est installé en 1917 aux abattoirs de Vaugirard. La consommation de viande frigorifiée demeurant forte dans les années 1920, un frigorifique à usage commercial (civil) est installé aux abattoirs de La Villette en 1930, malgré l’hostilité tenace des chevillards parisiens.
Le 27 décembre 1949, le Conseil municipal de Paris prend la décision de reconstruire les abattoirs de La Villette en raison de la vétusté et des problèmes de conditions d’hygiène insuffisantes. Les abattoirs sont reliés à la ligne de la Petite Ceinture par un embranchement ferroviaire.
En 1955 que le Conseil municipal de Paris décide l’ouverture d’un projet de concours pour la reconstruction des abattoirs. Le projet « Sully » arrive en tête.
Début des travaux en mars 1959 sur un terrain qui se trouvait de l’autre côté du boulevard Macdonald, terrain destiné à abriter les cuirs et sous-produits d’abattoirs.
Le 19 février 1962 commence la construction du bâtiment de stabulation qui est terminée en 1967.
La construction du bâtiment d’abattage industriel commence en 1963 pour se terminer en 1969.
Très vite, on assistait à une chute spectaculaire des abattages qui allait avoir de graves conséquences sur la situation financière de la société prestataire de services.
Construction des frigorifiques de 1964 à 1968 sur une surface globale de l’ordre de 20.000 m².
L’année 1966 marque le début des travaux de la salle des ventes, mais en 1967, tout s’arrête sur le chantier, faute de crédits.
Les travaux reprennent au cours des années suivantes pour être définitivement abandonnés en mai 1970. La Cour des comptes dénonce, dès son rapport public de 1967, le dépassement considérable des dépenses initialement prévues.
Le 14 décembre 1970, le Sénat décide la constitution d’une Commission d’enquête parlementaire sur les conditions techniques, économiques et financières de conception, construction, d’aménagement et de gestion des abattoirs et du marché d’intérêt national de Paris.
Le Sénat décide en 1971, à l’unanimité, de rendre public le rapport de sa commission d’enquête, celui-ci était accablant. L’avenir de La Villette appartient désormais au Gouvernement.
Le 23 octobre 1973, les services du Premier ministre annoncent que le Gouvernement a décidé de mettre un terme à l’ensemble des activités du marché d’intérêt national à compter du 15 mars 1974.
Les 54 hectares de La Villette sont alors presque entièrement détruits pour faire place au Parc de la Villette et de nouveaux bâtiments et de nouvelles activités. (Source Paris, Histoire-Art nouveau).
Vue panoramique des Abattoirs
La Criée
Trains en gare de Paris Bestiaux reliée à la Petite Ceinture
Voiture de transport de viande
Gravure : Le Marché aux bestiaux en 1867
France 77 – Par Jean-Claude THIERRY