Pain du siège de Lyon, 1793.

Le siège de Lyon est un évènement survenu du 9 août au 9 octobre 1793 à la suite du soulèvement de Lyon contre la Convention nationale.

Des contingents furent prélevés sur l’armée des Alpes et formèrent l’« armée du camp devant Lyon », forte de 24 000 hommes, sous les ordres du général Kellermann. Des gardes nationaux, levés dans l’Allier, le Puy-de-Dôme, la Saône-et-Loire, l’Ardèche et l’Isère et emmenés par six représentants en mission, soit 40 000 hommes, viennent compléter les rangs.

En 1830, le collectionneur, Louis-Sébastien Rosaz, pose, comme une relique, ce petit morceau de pain noirci sur ce support en bois. Intitulé « Pain du siège de Lyon », il symbolise la souffrance des populations assiégées. Inv. SN 14 © musées Gadagne / X. Schwebel

Face à ces quelque 65 000 hommes, les troupes insurgées comptaient moins de 10 000 hommes. Tous les officiers généraux de l’armée républicaine ayant refusé de rejoindre l’insurrection, cette armée était commandée par d’anciens officiers de l’armée royale, souvent nobles, comme Précy. Tous avaient, au moins au début, prêté serment de fidélité à la République une et indivisible et juré de s’opposer au royalisme et à l’anarchie.

Fin août, les premiers combats permirent aux colonnes républicaines d’avancer jusqu’aux redoutes, qui protégeaient les abords des ponts sur la Saône. Ainsi, dans la nuit du 15 au 16 septembre, les Lyonnais se replièrent sur leurs retranchements de La Croix-Rousse au nord et sur la tête-de-pont des Brotteaux à l’est. Avec l’avancée des troupes républicaines, qui réduisait la portion de territoire aux mains des insurgés, la ville sombra dans la disette.

Surtout, après une première sommation, le 22 septembre commença le bombardement de la ville, depuis La Guillotière, avec des boulets chauffés au rouge. Le 29, les assiégeants parvinrent à s’emparer des dernières redoutes des Lyonnais, sur la rive droite de la Saône ; au sud-ouest de la ville, le fort de Sainte-Foy tomba, et les troupes républicaines descendirent sur le confluent, achevant l’investissement de la ville.

Puis une trêve interrompit les combats jusqu’au 7 octobre, avant le lancement de pourparlers, le lendemain. Dans la ville, après délibération des sections, et malgré Précy, une députation emmenée par l’ancien constituant Périsse du Luc se rendit aux avant-postes des troupes de la Convention pour ouvrir des négociations. Le même jour tombaient les forts Saint-Irénée et Saint-Just, à l’ouest.

Le 9 octobre, à l’aube, Précy et ses principaux lieutenants tentèrent une sortie par le faubourg de Vaise avec une troupe de 1 200 à 2 500 hommes divisés en trois corps, ainsi que quelques civils. L’objectif était de passer la Saône en aval de Trévoux, puis de gagner la Suisse. L’avant-garde, commandée par « Rimbert », et le corps principal, sous les ordres de Précy, purent traverser les lignes sous le feu des assiégeants, mais l’arrière-garde, sous les ordres du comte de Virieu, fut anéantie dans le défilé de Saint-Cyr.

Au terme d’un périple à travers le Lyonnais et le Beaujolais, les derniers hommes de Précy (80 ou 100) furent finalement rejoints, capturés ou taillés en pièces au mont Popey le 11 octobre, après que la plupart de leurs compagnons avaient été capturés (comme Plantigny, Clermont-Tonnerre, « Arnaud » et « Rimbert ») ou tombés sous les coups des habitants des villages traversés durant leur véritable débandade à travers le Lyonnais et le Beaujolais. Le général, quant à lui, parvint à gagner Sainte-Agathe-en-Donzy, à s’y cacher quelques mois puis à gagner la Suisse en janvier 1794.

Le 9 octobre à midi, les autorités civiles de Lyon avaient capitulé.

Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.

Envoyer un commentaire concernant : "Pain du siège de Lyon, 1793."