Société Industrielle de l’Aisne

Société Industrielle de l’Aisne – Boulangerie Union Mutuelle

Avers : allégorie couronnée tenant un rameau devant les « outils de l’Industrie ». Inscriptions au circulaire ; SOCIETE INDUSTRIELLE DE L’AISNE. A l’exergue : FONDEE EN 1868. Signée A. Borrel.

Revers : dans un rameau, plein champ sur quatre lignes ; V. LOUBRY / 1935 – 1950 / BOULANGERIE / UNION MUTUELLE.

Cette médaille concerne la Société Industrielle de l’Aisne qui fut fondée en 1868. Ici, attribuée à Victor LOUVRY pour ses 15 ans au sein de la Boulangerie Union Mutuelle.

Histoire – Naissance de la Société Industrielle (wiki) :

La société industrielle est née au début du XIXe siècle en remplacement du système des corporations de L’Ancien Régime. En France, le penseur de la société industrielle est Claude-Henri de Rouvroy de Saint-Simon. C’est ce philosophe qui a défini, à partir de 1817, une société dans laquelle les scientifiques et les industriels, supplantant les anciennes classes oisives (comme la noblesse), prennent la première place. C’est Saint-Simon qui forge le terme d’industrialisme, dans le catéchisme des industriels (1824), pour désigner une doctrine dans laquelle est posée la supériorité économique et politique du mode industriel de production. Après sa mort (1825), les idées de Saint-Simon sont reprises par un groupe de penseurs, tels Barthélemy Prosper Enfantin et Saint-Amand Bazard, souvent membres de l’École polytechnique, pour donner le courant du saint-simonisme. Ce courant sera particulièrement actif dans la seconde moitié du XIXe siècle à l’École polytechnique, et a beaucoup inspiré le développement des réseaux de chemin de fer pendant la révolution industrielle.

Révolution industrielle. Les techniques qui nous ont permis de passer de la société préindustrielle à la société industrielle ont été les moteurs à vapeur et la production de masse, en réduisant le nombre requis de travailleurs agricoles. En France, cette période du XIXe siècle est appelée la révolution industrielle. C’est un phénomène majeur qui se caractérise par le passage d’une société à dominante agraire à une société industrielle (premiers chemins de fer, apparition de la locomotive). Ce processus a affecté profondément l’économie, la politique, la société et l’environnement du monde contemporain.

Il y eut également une deuxième révolution industrielle avec le pétrole, l’électricité, l’automobile et la chimie. Le terme de troisième révolution industrielle est quant à lui utilisé pour désigner la révolution informatique, avec l’évolution des ordinateurs et l’invention de l’Internet à partir des années 1970. Le catalyseur de la transition vers la société postmoderne ou la société de l’information sont des technologies de l’information appliquées dans le contexte de la mondialisation.

Historique de l’Union Mutuelle :

Cette usine de boulangerie est créée en 1906 par la société anonyme L’Union Mutuelle.

Les bâtiments sont édifiés à l’emplacement d’une ancienne filature de coton détruite en 1840. Après une brève occupation par l’armée allemande du 29 août au 10 septembre 1914, l’usine est placée sous la protection du comité hispano-américain. Mais, en juillet 1915, la boulangerie de l’armée allemande, établie près de la gare et touchée par un bombardement aérien français, est installée dans les locaux de L’Union Mutuelle probablement jusqu’au départ de l’armée allemande en octobre 1918.

Relativement épargnée par les destructions, l’usine de boulangerie reprend son activité dès mars 1919, jusqu’à sa fermeture au début des années 1980.

Des extensions sont réalisées durant cette période en direction de la rue des Oiselets. Les bâtiments sont réinvestis en 1985 par une association d’aide alimentaire, à laquelle se sont adjoints les Restaurants du Cœur.

En 1914, l’usine de boulangerie est équipée de 6 fours, et d’un moteur à gaz de Mesmay (Saint-Quentin) de 7 ch., pour faire fonctionner une machine à brosser les bannetons, une secoueuse à sacs, et deux pétrins mécaniques. La boulangerie emploie 25 à 30 salariés dans les années 1960, une quarantaine en 1977-1982.

Description :

L’entrée du site est encadrée par le logement du gérant et le magasin de vente de la boulangerie, construits en brique enduite, à un étage carré.

Le magasin est prolongé d’une ancienne remise, en rez-de-chaussée avec étage de comble percé de plusieurs lucarnes, ouverte sur la cour par des colonnes de fonte sur lesquelles repose un linteau métallique. A l’arrière du logement du gérant sont implantées les anciennes écuries, en rez-de-chaussée, aujourd’hui occupées par des bureaux administratifs.

L’ancien fournil, en brique, implanté en fond de cour, se compose d’un rez-de-chaussée (fournil) et d’un étage carré (stockage des farine). La façade antérieure, ordonnancée, en grande partie masquée par un grand appentis, est percée de hautes baies au rez-de-chaussée, surmontée de petites baies à l’étage, toutes rectangulaires. Un motif en losange, réalisé en brique silico-calcaire, orne les allèges de l’étage.

La façade postérieure est aveugle. Subsistent des cheminées, vestiges probablement des anciens fours, aujourd’hui détruits. Une maison d’habitation à un étage, jouxtant l’ancien fournil au Nord, permettait l’accès au site depuis la rue de l’Amicale.

Tous ces bâtiments sont couverts de toits à longs pans en ardoise et fibrociment, à l’exception du fournil, couvert en tôles nervurées. Rue des Oiselets, des entrepôts sont accolés au pignon Est du fournil. Ils sont couverts en terrasse.

Statut, intérêt et protection

L’Union Mutuelle est fondée, en juin 1906, par les plus importants industriels textiles de la ville de Saint-Quentin : Henri Donon, René et Auguste Décaudin, Jules et Henri Basquin, Jules et Daniel Béguin, Ferdinand et Honoré Taine, Eugène Touron, Henri Guillot, Lucien Léon, Robert Trocmé, Hugues Barbare, Frédéric et Charles Hugues, Georges Morel, Eugène Cartier-Bresson (non saint-quentinois), auxquels s’ajoutent Alex Defremont (directeur d’usine) et Eugène Wagon (premier directeur de L’Union Mutuelle). Elle s’affiche comme une œuvre philanthropique et mutualiste mais elle est aussi créée en réaction à La Fraternelle, coopérative de consommation qui a vu le jour en 1897 à Saint-Quentin.

Papier à en-tête, 1916 (AC Saint-Quentin)

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