Végétaux et nom de compagnon

LES VÉGÉTAUX DANS LES NOMS DE COMPAGNONS

Nous connaissons tous le célèbre Fanfan la tulipe, c’est dans cette lignée romantique issue tout droit du XVIIIe siècle que se situent ces noms de compagnons « fleuris ».

Au XVIIIe siècle, ces noms ne sont pas réservés aux compagnonnages, mais sont également couramment utilisés dans l’armée (la violette, la tulipe, la rose, le jasmin, le laurier, la giroflée, l’œillet…).

Pour La Belle Pensée, nous observons une mutation du surnom compagnonnique, de pensée — la fleur – vers cette Pensée qui devient belle et prend de ce fait un caractère tout à fait différent.

Nous connaissons tous le célèbre tatouage Une (dessin d’une pensée) à ma mère.

La pensée est aussi un symbole chez les compagnons teinturiers du Devoir.

Fréquence des noms « fleuris » :

  • De 1811 à 1862 : Fleur d’Amour : 31 ; Laurier d’Amour : 29 ; Rose d’Amour : 25 ; Fleur d’Orange : 14 ; Belle Rose : 14 ; Fleur d’Épine : 12 ; La Violette : 11 ; Brin d’Amour : 10 ; Branche d’Or : 7 ; Fleur de Rose : 4 ; Fleur des Belles : 1 ; La Rose : 1 ; Rosier d’Amour : 1.
  • De 1863 à 1912 : Laurier d’Amour : 13 ; Fleur d’Amour : 7 ; Rose d’Amour : 6 ; Branche d’Or : 2 ; La Fleur des Lauriers : 1 ; La Fleur du Devoir : 1 ; Fleur d’Orange : 1 ; Belle Rose : 1.
  • De 1913 à 1962 : Laurier d’Amour : 10 ; La Fleur du Devoir : 3 ; Rose d’Amour : 1 ; Fleur d’Amour : 1 ; La Gerbe d’Or : 1 ; La Branche d’Acacia : 1 ; La Branche de Laurier : 1.

La Branche d’Acacia

Nom d’inspiration maçonnique. Entre 1910 et 1940, une quantité non négligeable de compagnons boulangers tenant des postes à responsabilités — aussi bien au niveau régional que national — sont membres de Loges maçonniques, ce qui provoque une influence certaine, de plus, à cette époque, de nombreuses Cayennes organisent les réceptions dans les locaux de Loges maçonniques, d’où, là aussi, une influence de cette institution.

La Branche de Laurier

En rapport direct avec un symbole très important d’une majorité des compagnonnages, la Couronne de Laurier, ce nom ne sera porté que par un seul compagnon. Entre 1863 et 1887, dans la même lignée, nous voyons apparaître La Fleur des Lauriers qui sera également portée par un seul compagnon.

Ces deux noms doivent être dissociés de Laurier d’Amour qui, dans un premier temps, devait faire partie de cette catégorie romantique pour ensuite revêtir un caractère symbolique particulier lié aux rites des compagnons boulangers.

Apparaît entre 1837 et 1862 Le Laurier du Devoir et entre 1863 et 1887 La Palme du Devoir. Ils ne seront utilisés qu’à une seule reprise.

Nous observons une régression constante de ces noms « fleuris » au fil du temps. Tous les 25 ans, à partir de 1837, entre trois et quatre noms disparaissent.

Ces noms « fleuris » disparaissent définitivement après la Seconde Guerre mondiale, l’époque n’est plus au romantisme.

André Camedescasse, est le dernier boulanger à porter un nom fleuri ;
Au premier rang, deuxième en partant de la gauche ;
André Camedescasse, compagnon boulanger, Gascon la Fleur du Devoir ;
Reçu à Bordeaux à la Toussaint 1953 ; +2002.

 

Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D. Extrait du livre  LE PAIN DES COMPAGNONS

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