Union Coopérative à Amiens

Jetons de la Boulangerie l’Union Coopérative à Amiens

(80-Somme)

23mm. Zinc ou laiton. Uniface. Ce module est connu en 1 kg et 2 kg, de 23 à 24mm perforés de 2 types, ou pas. (R. Elie page 23, 100.1 jusqu’à 100.4a). Avers : UNION COOPERATIVE * BOULANGERIE * / 1Kg. ∆. Poinçon triangulaire du graveur Cartaux : La société CARTAUX était un grand fabricant (début et mi-vingtième siècle) de jetons publicitaires, de jetons à consommer, de jetons de jeux, de médailles, de porte- bonheur, de jetons de casino, etc.).

La Boulangerie Coopérative fut fondée, fin 1867, et installée place de l’Impératrice (place Vogel depuis 1872). La première cuisson fut faite le 22 décembre 1867 pour 25 sociétaires.

L’Union Coopérative d’Amiens, présentée par Mr Choquet en 1935, lors de sa thèse pour le Doctorat.

En 1892, à Amiens, fut créée par des ouvriers une humble société coopérative, civile et ouvrière :

L’Union. Ce n’était pas la première : l’idée coopérative existait à Amiens et en Picardie depuis plus de

cinquante ans mais inconsistante et vague comme partout ailleurs. Les tentatives avaient été nombreuses, aucune n’avait duré.

L’Union est actuellement l’une des plus importantes sociétés de France ; son rôle, dans le mouvement coopératif français a été considérable surtout depuis la guerre de 1914-1918, mais elle s’est transformée.

De civile, elle est devenue commerciale (1). Syndicaliste avant tout et théoriquement ouverte aux seuls syndiqués au début, volontiers socialisante par la suite, si elle n’ignore pas aujourd’hui le socialisme, ni surtout le syndicalisme, elle est essentiellement neutre et ouverte à tous.

Locale, et même à un seul magasin, elle créa, par la force des choses, des succursales ; puis elle est devenue société de développement, transformation décidée dès 1913, mais retardée par la guerre et qui n’a commencé à se réaliser qu’à partir de 1919.

De là, deux grandes périodes qui serviront à la division de cette étude ; l’une de 1892 à 1919 avec une période spéciale de 1914 à 1918, l’autre de 1919 à nos jours, et une partie préliminaire sur la coopération avant 1892.

  1. La société, civile et anonyme, subit un premier changement en 1893 (consultation du député DOUMER ); puis, le 15 juin 1904, sur l’invitation de la Bourse des Coopératives socialistes, elle devint commerciale et fut : l’ Union, société ouvrière coopérative de consommation et de prévoyance d’Amiens; en 1920, société de développement, elle devint : l’ Union, société ouvrière coopérative de consommation et de prévoyance du département de la Somme; en 1932 : l’ Union des Coopérateurs de la Somme, du Laonnois et du Beauvaisis.

 

Boulangerie coopérative. Une boulangerie coopérative fonctionna, et même si l’on en croit le rapport Fleury, de façon satisfaisante. Elle fut fondée, fin 1867, et installée place de l’Impératrice (place Vogel depuis 1872). Toute personne, « sauf les conditions stipulées aux statuts », pouvait devenir sociétaire par l’apport d’une somme de 20 Fr, versée en une fois ou, pour plus de facilité, par versements hebdomadaires de un franc ; la vente, réservée aux sociétaires, était toujours comptant.

La première cuisson fut faite le 22 décembre 1867 pour 25 sociétaires ; fin décembre, 50 ; fin janvier 1868, 131. Malgré la faiblesse des affaires qui aurait dû pousser les ouvriers à profiter des avantages de la société, le nombre ne croît pas plus rapidement parce que trop d’ouvriers sont liés aux boulangers par un crédit ancien et ne peuvent les quitter qu’après s’être libérés.

Le pain était nutritif, de pâte ferme, bien cuit, type bon pain de ménage, vendu en février 1868, 42 centimes 1/2 le kg au lieu de 50 chez les boulangers.

En outre, ce pain était très nourrissant : une famille qui consommait par semaine 14 kg de pain ordinaire en couronne n’en consommait plus que 12 kg en se fournissant à la boulangerie coopérative, soit 5 francs 10 au lieu de 7 francs, donc une économie de 27,14 %.

De cette société, pas d’autres nouvelles avant 1882 : à la suite d’une enquête faite à la demande de la Préfecture, il est dit qu’elle a été dissoute en 1870. Il ne faut pas oublier que la Picardie et sa capitale furent envahies en 1870 et que batailles, envahissement et occupation furent néfastes à la vie économique et particulièrement aux sociétés coopératives existantes ou sur le point de se créer. (Pages 9, 10).

Un délégué de la Bourse est à l’inauguration du second four de la Boulangerie ; l’Union est représentée aux Congrès de 1901, 1902° à Amiens et à tous les autres où, du reste, les délégués de l’Union sont toujours à l’honneur. (Page 37).

Les ventes. L’Union commença par l’épicerie à laquelle on adjoignit des articles divers : vêtements, articles de ménage, etc., puis la boulangerie, un chantier de charbon et finalement la boucherie et la charcuterie. (p 42).

Par Jean-Claude THIERRY

 

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