Une tranche d’histoire de la Grande Guerre

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Après le succès, l’an dernier, de sa manifestation retraçant à travers les armes et les objets usuels des Poilus, la contribution de quelque 380 hommes du village à la Grande Guerre, Bardos, toujours à l’initiative de Jean-Baptiste Lamote, maire adjoint chargé de la vie associative, et de Georges Prod’homme, président des anciens combattants, organisera du 12 au 16 décembre à la mairie une exposition évoquant la Première Guerre mondiale autour de la question vitale du ravitaillement des combattants.

Le pain, base de l’alimentation en France et en Allemagne à l’époque, sera le héros d’un événement rendu possible grâce à la mobilisation conjointe des ressources du Centre de recherches et d’études sur la boulangerie et les compagnonnages et du musée du compagnonnage de Tours.

Avec « Le pain dans la Grande Guerre », en 40 panneaux explicatifs, c’est du concret et de la vie quotidienne dans les tranchées atroces qu’il s’agit. Un angle original et vrai plaçant l’histoire à hauteur d’hommes dont l’esprit de sacrifice était soutenu prosaïquement par la qualité du ravitaillement. « On avance le chiffre de 328 kg de pain consommés par personne et par an vers 1900 en France », explique Laurent Bastard, directeur du musée de Tours. Et, sur le front, le pain blanc des Français issu des boulangeries mobiles dotées de pétrins et de fours roulants s’oppose, dit-il, à « l’infâme pain KK », le pain de guerre de pomme de terre et de paille hachée tout noir du soldat allemand.

Anecdotique mais émouvante, l’histoire de Madeleine Daniau tient une place particulière dans l’exposition. Son père, Pierre, boulanger à Exoudun (Deux-Sèvres), ayant été mobilisé dès l’été 1914, c’est elle, à 14 ans, qui prend en main la production de pain jusqu’à confectionner, avec son jeune frère André, 400 kg de miches chaque jour. L’exemple fera la « une » de la presse nationale et lui vaudra en 1915, les félicitations écrites de la présidence de la République. Le pain de Verdun, celui des Dardanelles ou de la Somme, a-t-il été l’ami le plus sûr des Poilus ? La propagande de guerre n’a pas craint de l’affirmer. Les futurs visiteurs de l’exposition trancheront.

Jean Weber

(I) Mairie de Bardos, tél. 05 59 56 80 59.

Source: sudouest.fr

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