33 a-b-c – Collection Jean-Claude THIERRY.
33 a et b – Collection Jean-Claude THIERRY.
29mm. Aluminium. Avers : BUREAU DE BIENFAISANCE * ROUBAIX * / plein champ ; UN / PAIN. Revers : Armoiries de Roubaix. 2 types différents. Variante dans les caractères et lettrage.
33 – Collection Jean-Claude THIERRY.
29mm. Aluminium. Avers : BUREAU D’AIDE SOCIALE * ROUBAIX * / plein champ ; UN / PAIN ∆. Revers : Armoiries de Roubaix.
La Voix du Nord 06/09/2014
1809 à Roubaix avec le bureau de bienfaisance, le CCAS d’hier.
En 1996, le centre communal d’action sociale a célébré le bicentenaire de la création de son premier bureau de bienfaisance, créé en 1809. Car avant de s’appeler CCAS, les bureaux d’aide sociale ont succédé aux bureaux de bienfaisance créés dans chaque ville de France depuis 1796.
La bienfaisance, l’action de « faire le bien » ou l’aide sociale, est une longue tradition à Roubaix. D’abord prise en charge dans les Flandres, dans le cadre d’une institution charitable, la Table des pauvres ou Table Saint-Esprit, Table Dieu, Manse des pauvres, apparue en 1367 à Roubaix. Pas bien riche à Roubaix, l’institution collectait déjà chez quelques mécènes des tailles d’aumônes ou des taxes de pain, via une subvention annuelle prélevée sur fonds communaux.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, des patrons paternalistes textiles de la ville, veilleront ensuite dans « la capitale de la laine » au bien-être de leurs salariés, parfois habilement pour ne pas nuire à la production. La bienfaisance sera ensuite institutionnalisée, organisée en faveur des malheureux, des indigents, dans le cadre de la loi du 7 frimaire de l’an V, soit le 27 novembre 1796. En 1847, on comptera ainsi déjà en France 7 599 bureaux de bienfaisance qui assistent plus d’un million d’indigents.
Le rôle de la Révolution industrielle
Ce n’est donc qu’en 1809 que le bureau de bienfaisance remplacera la Table des pauvres dans les locaux de l’hôtel de ville, dans une aile de l’ancien hôpital Sainte-Elisabeth sur la place de Roubaix. Le bureau prendra ensuite ses quartiers rue de la Redoute, puis rue Blanchemaille. En 1866-1867, il se délocalise 105, rue Pellart sur un terrain provenant de la donation de Mme Lefebvre-Ducatteau.
Les fermetures d’usines, le chômage lié à la diminution d’heures de travail, le prix plus élevé des denrées, le défaut de logement avec l’explosion démographique de « Roubaix ville champignon », seront les quelques incidences sociales de la Révolution industrielle. L’accélération de la production amorcée, bénéficiant aux uns va progressivement fragiliser les autres, les ouvriers et provoquer en 1867 des émeutes de la faim et de la misère. Le Bureau de bienfaisance va les secourir. L’aide sociale en est à sa genèse. Elle va, hélas, croître à Roubaix au rythme des pauvres. La situation n’a guère évolué aujourd’hui. Elle s’est même aggravée et s’amplifie encore dans l’une des villes les plus pauvres de France au taux de chômage endémique.
Le rôle de la Révolution industrielle
Ce n’est donc qu’en 1809 que le bureau de bienfaisance remplacera la Table des pauvres dans les locaux de l’hôtel de ville, dans une aile de l’ancien hôpital Sainte-Elisabeth sur la place de Roubaix. Le bureau prendra ensuite ses quartiers rue de la Redoute, puis rue Blanchemaille.
En 1866-1867, il se délocalise 105, rue Pellart sur un terrain provenant de la donation de Mme Lefebvre-Ducatteau.
Les fermetures d’usines, le chômage lié à la diminution d’heures de travail, le prix plus élevé des denrées, le défaut de logement avec l’explosion démographique de « Roubaix ville champignon », seront les quelques incidences sociales de la Révolution industrielle.
L’accélération de la production amorcée, bénéficiant aux uns va progressivement fragiliser les autres, les ouvriers et provoquer en 1867 des émeutes de la faim et de la misère. Le Bureau de bienfaisance va les secourir. L’aide sociale en est à sa genèse. Elle va, hélas, croître à Roubaix au rythme des pauvres. La situation n’a guère évolué aujourd’hui. Elle s’est même aggravée et s’amplifie encore dans l’une des villes les plus pauvres de France au taux de chômage endémique.
33f – Jean-Claude THIERRY – Collection privée.
29mm. Aluminium. Rond, percé. Avers : BUREAU DE BIENFAISANCE * DE ROUBAIX * / CHARBON. Revers : Armoiries de Roubaix.
Source Bibliothèque de Roubaix.
En 1879, le bureau de bienfaisance acheta un terrain de 4 000 m² situé au 130 et 132, rue des Arts. Le lot fut partagé en deux pour y affecter dans l’un une école de garçon et dans l’autre la gendarmerie.
La grande Guerre à Roubaix – Distribution des secours extraordinaires aux familles nécessiteuses. 10 août 1914
La grande Guerre à Roubaix – Avis aux vieillards et incurables, assistés au bureau de bienfaisance
La grande Guerre à Roubaix – Secours aux familles des mobilisés et aux familles nécessiteuses
Secours extraordinaires aux familles nécessiteuses (mobilisés et chômeurs). Remboursement aux commerçants des bons de pain ou de denrées. Organisation du service.
Remboursement sans frais au Bureau spécial, 10 rue des Lignes. Indication des horaires d’ouverture, du mode de fonctionnement et des conditions nécessaires pour y avoir droit. Le maire, J. Lebas.
La grande Guerre à Roubaix – Secours exceptionnels aux familles nécessiteuses
La grande Guerre à Roubaix – Allocations de l’Etat aux familles des mobilisés – 8 septembre 1914
Armoiries de Roubaix (source Thierry DELATTRE Conservateur des Archives Municipales de Roubaix)
Les anciennes armoiries de la Ville
Quand, en l’an de grâce 1200 Baudouin, Comte de Flandre et de Hainaut rassemble toute la chevalerie de ses deux comtés et prend la croix avec sa femme Marie, les Chevaliers Otbert et Bernard de Roubaix, petit-fils d’Hugues II (Chevalier qui fit « le voyage d’oultre-mer avec le Duc Godefroy de Bouillon » en 1096) se joignent à la noblesse flamande et portent avec honneur et fierté les armes « d’hermine au chef de gueules » de leur famille vers la terre sainte.
D’hermine au chef de gueules
Les mouchetures d’hermine semblent être une brisure marquant la position de cadet de la famille de Roubaix au sein d’une famille plus puissante. Le cri de la famille de Roubaix, jusqu’à Pierre, dernier rejeton mâle, était : « Bourghailles ! Bourghailles ! » et la famille antique de Bourghelles portait : « d’argent au chef de gueules ».
Jean et Pierre de Roubaix ajoutent à leurs armoiries familiales, celles de Herzelles « de gueules au chevron d’or ». La terre et seigneurie, dans le comté d’Alost, confisquées sur messire Sohier de Herzelles, pour conspiration et rebellions contre le Comte Louis de Male et le Duc Philippe le Hardi ont été données à jean V par le Duc Jean sans Peur en 1406 avec l’ammanie de Dudzelles et la haute justice d’herzelles.
Ces antiques armoiries seigneuriales deviennent celles de la ville au XVème siècle. En 1469, le Duc de Bourgogne, Comte de Flandre, Charles le Téméraire, octroie aux « manants et habitants de cette ville », une charte par laquelle ils peuvent licitement draper et faire drap de toute laine portant « scel et marque que le dit seigneur leur fera bailler ».
Le 12 mai 1554, l’Empereur Charles Quint ordonne entre autres dispositions réglementaires de la manufacture de Roubaix, que tous les maîtres et ouvriers seront tenus de présenter les pièces ouvrées aux Egards-jurés pour être visitées et par eux scellées si elles sont de « bonne et léale étoffe ». « Et pour ce duement faire, avons accordé et accordons aux dits suppliants, par ces présentes, qu’ils puissent faire faire un fer armoyé des armes et marque dudict » Roubaix afin de vérifier et garantir la qualité des étoffes produites.
La révolution ayant aboli tous les titres nobiliaires, les armoiries disparaissent. L’empire, qui suite cette période de troubles, rétablit les blasons des Ducs, Comtes et Barons, sans pour autant rendre aux villes leurs armoiries distinctives. Le 26 septembre 1814 le Roi Louis XVIII autorise les cités du royaume à reprendre leurs armoiries et se réserve le droit d’en accorder à celles qui en feraient la demande devant la Commission royale du sceau.
De ce fait la ville de Roubaix propose à l’administration préfectorale le dessin des armoiries qu’elle vient d’adopter et qui sont : « d’azur à la traverse en barre d’argent bordée d’or, en chef d’un tisserand et en point d’un fileur ». Les Cent-Jours retardent le projet et le 7 octobre 1816, le conseil municipal propose : « coupé d’argent et d’azur, bordé d’or et d’azur l’un dans l’autre, chargé d’un rot accompagné en chef de deux bobines de gueules et en pointe d’une navette d’or ».
Dans ces deux projets, on voit apparaître un exergue : « Probitas Industria ». C’est en effet à cette époque qu’elle fut inscrite dans nos armoiries. Mais ces projets, arborant une fleur de lys, ne sont pas acceptés sans la suppression de cet attribut royal. La lettre de Monsieur Béliard, référendaire de la Chancellerie, précise que : « l’on peut obtenir l’un ou l’autre des écus proposés, mais sans la fleur de lys ».
Le maire, Monsieur Roussel-Grimonprez, répond que, puisque la fleur de lys, placée au-dessus de la devise, ne peut y rester, le conseil municipal désire la voir remplacée par une étoile d’or dans un nouveau projet.
C’est par lettres patentes données à Paris le 17ème jour de novembre de l’an de grâce 1818, enregistrées en la cour royale de Douai le 11 mai 1819, que notre bonne ville reçoit enfin ses nouvelles armoiries.
Telles sont les armoiries de Roubaix qui perdurent jusque 1859. Cette année-là le maire, monsieur Ernoult-Bayart écrit à monsieur le Préfet : « En présence des richesses que renferment nos archives dont le classement, jusque 1790 est terminé et de l’espoir fondé de voir paraître bientôt, en publications successives, une histoire complète de notre ville, j’ai souvent regretté que nos anciennes armoiries qui étaient « d’hermine au chef de gueules », aient été remplacées, en 1818, par de nouvelles dont les emblèmes héraldiques sont une navette, un rot, deux bobines et une étoile ».
« … Deux moyens se présentent, l’un de reprendre nos anciennes armoiries, couronnées de la nouvelle devise « Probitas Industria », avec le rot, les bobines, la navette et l’étoile pour ornement et l’autre d’allier les anciennes avec les nouvelles armes ».
Le préfet répond à ce mémoire le 20 avril suivant : « Vos recherches et vos propositions émanent d’une excellente pensée et je ne puis pour mon compte qu’y applaudir entièrement. Mais comme l’initiative de la demande de modification du blason de la ville de Roubaix doit émaner du conseil municipal je renvoie à monsieur le maire le projet pour être soumis à l’assemblée dans la séance de mai ».
Le conseil municipal examine le projet le 5 mai 1859, l’adopte à l’unanimité et émet le vœu que cette modification soit accordée à la ville.
Jean-Claude THIERRY