Règlement : Délits et punitions

Pour escroquerie et vol à la société ou à un membre de celle-ci

Livre de punitions de la Cayenne de Bordeaux où sont enregistrés,
les noms des compagnons ayant été punis, la cause, leur condamnation et la date de celle-ci.

16 janvier 1842 : Poitevin Sans Reproche, exclu de la chambre de Rochefort pour un an pour vol fait à la Rochelle et découvert à Rochefort.

17 février 1844 : Bourguignon la Couronne, exclu à trois ans pour avoir abusé de la confiance de la chambre de Lyon.

26 juin 1845 : Provençal le Solide, exclu à vie par la chambre de Toulon pour avoir volé 140 francs à la caisse, étant rouleur.

Septembre 1846 : Gascon le Résolu, Bigourdan l’Aimable, et Toulousain le Soutien de la Canne, exclus par la cayenne de Bordeaux à cinq ans et aux épreuves et à rem- bourser l’argent volé.

1er septembre 1846 : Angoumois Bel Exemple, exclu à trois mois et à 12 francs d’amende par la chambre d’Angoulême, pour avoir pris la somme d’1 franc pour payer ses assemblées.

Manceau la Gaîté et Angoumois l’Exemple de la Sagesse, exclus par la cayenne d’Angoulême à six mois pour avoir volé la société de 15 francs.

8 octobre 1846 : Provençal Bon Cœur, exclu à vie par la chambre de Marseille pour avoir emporté l’argent provenant du repas de la Saint-Honoré.

Avril 1848 : Saumur Cœur Paisible, exclu à six mois et 20 francs d’amende, par la chambre d’Orléans pour avoir fait des dépenses chez la Mère, étant en place et les avoir fait porter sur les comptes de la société comme des dépenses faites par des passants.

6 Juillet 1848 : Agenais le Bien Aimé du Tour de France, exclu à six mois par la chambre de Blois pour avoir commis la faute d’enlever, à la fondation, des effets de deux autres compagnons et partir avec.

1849 : Jean Baptiste Martin, exclu pour six mois et 20 francs d’amende par la chambre d’Orléans et à rembourser la somme du vol qu’il a fait.

Janvier 1852 : André Bru, Nivernais Franc Cœur exclu par la chambre de la Rochelle à deux ans et passer cinq tours aux épreuves pour avoir volé un jeu de couleurs à la chambre.

22 avril 1854 : Languedoc l’Ami des Frères, Gâtinais Bien Aimé, exclus à vie par la chambre de Blois pour avoir volé la somme de 17 francs à la caisse, l’un étant rouleur et l’autre premier en ville, vol de confiance.

1855 : Comtois Bel Exemple, condamné par la chambre de Blois à 20 francs d’amende, six mois d’exclusion, sans pouvoir monter en chambre et porter d’insignes compagnonniques et à six tours d’épreuves pour vol à la fondation.

16 octobre 1855 : Bernard Bassis, exclu par la chambre de Blois à six mois, 20 francs d’amende et six tours d’épreuves pour vol de confiance. Eugène Clochard, Saintonge Va de Bon Cœur, exclu à vie par la chambre de Blois et à six tours d’épreuves pour avoir volé son patron et à la fondation des cartes de compagnons et des cartes de voyage.

20 octobre 1856 : Julien Lambert, Manceau le Soutien des Couleurs, (âgé de 27 ans, natif de Balan, arrondissement du Mans), exclu à vie par la chambre de Saumur pour vol de confiance, étant rouleur, de la somme de 212 francs.

1867 : Baptiste Dorey, Bourguignon l’Ami du Devoir, a été exclu pour vol à dix ans par la chambre de Troyes, avait été mis en règle avant l’expiration de la peine par la chambre de Dijon, mais ré-exclu à vie par la chambre de Rochefort pour vol d’un jeu de couleurs, d’effets et pour diffamation envers la société.

8 octobre 1873 : Agenais Cœur Loyal, exclu à vie pour : – vol au préjudice de la chambre de Saumur de la somme de 50 francs – avoir soustrait de chez son patron du vin et deux tableaux compagnonniques pour avoir mis en poche la somme de 10 francs que le F. : Montauban lui avait payée pour complément de sa réception.

1878-1879 : Saumur la Clef des Champs, condamné à 30 francs d’amende pour avoir soustrait une canne à la chambre de Saumur.

28 octobre 1873 : Bax, Gascon Fleur d’Orange, exclu à vie pour vol d’une canne appartenant à la société.

24 novembre 1873 : Eugène Cousseau, Vendéen l’Amour du Devoir, exclu à vie pour vol de confiance au préjudice de la chambre de la Roche-sur-Yon.

Décembre 1873 : Étienne Clermont, exclu à vie pour vol à la chambre de Saint-Étienne de la somme de 60 francs et 100 francs à son patron.

14 janvier 1874 : Agenais le Soutien du Progrès, exclu à six mois par la chambre de la Rochelle et à 10 francs d’amende et au remboursement de la somme de 28 francs d’erreur trouvée pour l’assemblée générale.

6 juin 1878 : Charrin, Saintonge la Colonne, exclu à vie par la chambre d’Orléans pour vol de 90 francs au préjudice de la chambre et 29 francs à un compagnon.

1878-1879 : Saumur la Clef des Champs, exclu à vie par la chambre de Saumur en assemblée générale où étaient réunis treize compagnons tous anciens, pour avoir volé dans la caisse.

4 mars 1879 : Joseph Guillot, Dauphiné la Liberté, exclu à vie par la chambre de Rochefort pour détournement à la caisse de la société, insulte envers la société et a quitté cette même cayenne sans remboursement.

1881 : Manceau le Soutien des Couleurs et Dauphiné l’Amour du Devoir, exclu à vie par la chambre de Blois pour déficit à la caisse et avoir emporté des pièces compagnonniques.

7 avril 1881 : Parraud Philippe, Périgord l’Ami du Travail, exclu à vie par la chambre de Nantes pour détour de fonds et soustrait ses pièces et celles d’un autre compagnon (Bergerac la Concorde).

12 avril 1885 : François Duprat, Landais l’Ami du Travail, exclu à vie pour détournement de 300 francs au préjudice de la caisse de La Rochelle.

13 octobre 1889 : Désiré Priou, Guépin la Bonté, exclu à vie pour détournement, escroquerie et abus de confiance sur les livres de la société à la cayenne de Paris.

25 avril 1894 : Antoine Mole, Quercy le Courageux, exclu à vie pour vol de confiance au préjudice de la caisse de la chambre de Saint-Étienne. (Réapparaît entre les deux guerres comme responsable de la cayenne de Lyon, pro-Fédération du compagnonnage).

Octobre 1901 : André Château, Périgord l’Enfant Chéri, (51 ans) exclu à vie pour détournement de 180 francs à la caisse de la chambre d’Angoulême.

24 mars 1908 : Barcina, Agenais le Fier Courageux, exclu à vie par la cayenne de Bordeaux pour détournement de fonds au préjudice de la caisse des compagnons : 10 francs et à celle du Tour de France 5 francs.

17 mars 1910 : Porcher, Tourangeau Cœur Joyeux, exclu par la chambre de Tours pour indélicatesse envers les compagnons et détournement envers la société.

Pour vol envers la Mère

28 avril 1884 : Eugène Richet, Tourangeau la Sagesse, exclu à vie de la chambre de Saumur pour vol de confiance envers la Mère.

Pour vol chez son patron ou autres lieux extérieurs

17 octobre 1844 : Parisien Bon Courage, chassé à vie pour avoir volé son bourgeois et n’ayant pas fini une exclusion de cinq ans.

8 juin 1846 : Saintonge l’Ami du Devoir, exclu à un an et 25 francs d’amende et privé de monter en chambre pendant six mois après sa punition par la chambre de La Rochelle pour avoir volé chez son bourgeois.

Juillet 1846 : Bordelais la Bonté, exclu à cinq ans par la cayenne de Bordeaux pour avoir soustrait de l’argent à son bourgeois.

Juillet 1846 : Angevin l’Aimable Courageux, exclu pour six mois pour avoir volé son bourgeois, trompé la société en laissant des dettes à la chambre, à 50 francs d’amende, à ne pas monter en chambre tant qu’il n’aura pas payé le tout (Cayenne inconnue).

1er octobre 1846 : Bonneaud, Provençal la Franchise, exclu à vie de la chambre de Marseille pour avoir volé des meubles chez son bourgeois. Toulonnais la Clémence, exclu à vie par la chambre de Marseille pour avoir volé chez plusieurs bourgeois.

Juillet 1847 : Saumur le Décidé, chassé à vie par la chambre de Blois à la demande de la chambre de Tours pour avoir volé chez son patron avec plusieurs récidives.

28 novembre 1848 : Jean-Marie Molhomme, exclu à six mois par la chambre de Blois pour avoir volé son patron.

18 août 1851 : Louis Grévy, Berry la Sagesse, exclu à cinq ans par la cayenne de Saumur, à passer six tours d’épreuves et 50 francs d’amende, pour avoir volé 200 francs chez son patron (à Saumur).

1er janvier 1852 : Berry l’Humanité est exclu à vie par la chambre de Paris pour avoir été condamné par la cour d’assises de Paris à quatre mois d’emprisonnement pour vol et récidive.

Juin 1852 : David Sernan, Comtois Cœur Humain, exclu à vie par la chambre de Toulouse pour vol.

10 juin 1852 : Jean-Marie Garaucher, Rennois le Résolu, exclu à vie par la chambre de Nantes pour avoir volé son patron et agi avec fourberie envers la Mère et la société.

16 octobre 1855 : Henri Goguet surnommé Saintonge la Prudence, exclu à vie par la cayenne de Paris pour vol.

20 octobre 1856 : Alexandre Juchant, Niortais Sans Chagrin, exclu à vie par la chambre de Tours pour plusieurs vols à Niort et à Tours envers ses patrons emportant pain et argent.

1859 : Louis Rouquette, Bigourdan le Bien Aimé, exclu à vie pour vol, par la cayenne de Bordeaux.

5 mai 1873 : Léopold Banvillet, Angoumois la Bonté, exclu à vie par la chambre de Blois pour vol de confiance à l’égard de son patron et marchand au détriment de la société.

26 octobre 1873 : Béarnais Bon Cœur, exclu à vie pour vol chez son patron à Jonzac, avoir subi une condamnation infamante devant les tribunaux et avoir pris part au désordre dans l’affaire « Campagne ».

21 avril 1878 : Parisse, Poitevin Laurier d’Amour, exclu à vie par la chambre de Tours pour vol à son patron et condamné à cinq ans de prison.

29 janvier 1888 : Périgord l’Ami des Frères a été fait renégat pour vol avec récidive sur la voie publique.

5 août 1897 : Eugène Faulon, Gascon l’Ami des Compagnons, fait renégat étant donné sa condamnation par le tribunal correctionnel de Bordeaux à un an et un jour de prison pour escroquerie (faite en dehors de la société.)

Pour non-respect des règles de réception

25 août 1841 : Bigourdan Bon Courage, exclu de la chambre de Saumur pour sept ans pour avoir fait une réception à Saumur, après toute défense de Blois. Saumur la Fidélité, et Parisien Bon Courage, exclus à trois ans pour avoir fait une réception non autorisée par la chambre de Blois, exclusion prononcée par la chambre de Blois.

26 août 1846 : Gascon la Constance, P.E.V., Bigourdan la Sincérité S.E.V., Bigourdan l’Ami des Couleurs, rouleur, sont exclus à six mois par la chambre de Blois pour avoir reçu des compagnons qui n’avaient pas l’âge voulu. Lyonnais l’Amitié du Devoir, PEV, Manceau la Vivacité, SEV et Tourangeau l’Espérance, R. : condamnés à la même sentence pour les mêmes causes.

Juin 1851 : Nivernais la Clef des Cœurs, exclu à six mois par la chambre de la Rochelle et à 10 francs d’amende pour avoir, en tant que rouleur, reçu deux compagnons qui n’avaient pas l’âge. Manceau l’Aimable Courageux comme Premier en ville et Poitevin l’Assurance du Devoir comme Second en ville exclus à six mois.

25 juillet 1851 : Quercy le Courageux, exclu à six mois et 10 francs d’amende comme rouleur à Tours pour la réception de Saint-Honoré 1851, pour avoir donné la lumière à deux aspirants qui n’avaient pas l’âge et délivré deux cartes d’aspirants qui avaient déjà servi. Périgord Laurier d’Amour, comme Second en ville, à six mois d’exclusion.

Pour indiscrétion sur les rites

20 mai 1841 : Vendôme le Bien Aimé, exclu par la chambre de Blois à cinq ans pour avoir rapporté des mots secrets de notre chambre après lui avoir fait plusieurs défenses.

20 décembre 1841 : Bordelais l’Aimable, exclu à vie de la cayenne de Bordeaux pour s’être révolté avec les aspirants et [avoir] divulgué des mots secrets.

10 novembre 1844 : Poitevin l’Intrépide, exclu à vie par la cayenne d’Angers pour avoir divulgué la reconnaissance des compagnons et des aspirants.

Août 1846 : Angoumois le Divertissant, chassé à vie par la chambre de Blois pour avoir donné la reconnaissance pour voir la réception des compagnons.

Janvier 1849 : Agenais Cœur Zélé, exclu à trois ans et 20 francs d’amende pour avoir divulgué à un aspirant la signification de la canne et trois différents points du compagnonnage, cet aspirant l’a déclaré à sa réception (Cayenne inconnue).

Avril 1851 : Raymond Belon, Comtois l’Ami du Courage, exclu à six mois et à 20 francs d’amende par la chambre de Nîmes, pour incon- duite envers la société, puis exclu à vie le 13 février 1852, par cette même cayenne pour avoir été commandé à plusieurs assemblées auxquelles il ne s’est pas rendu, pour avoir renié le compagnonnage et avoir dit à son bourgeois la manière que les réceptions se font, alors qu’il n’est rien de la société. À la Toussaint 1851, il avait tout divulgué à un aspirant qui s’est fait recevoir et ne cherche qu’à détruire la société.

1er septembre 1887 : Ademard Pernisien, Angoumois le Bien Estimé du Tour de France, exclu à vie par la cayenne de Paris pour avoir divulgué par écrit actes et paroles, les secrets de notre Devoir.

27 décembre 1902 : Tourangeau l’Ami du Temple, condamné par la chambre de Blois à 20 francs d’amende pour avoir prononcé des paroles sur la réception à des indépendants.

Préjudices envers la société

13 novembre 1845 : Percheron la Couronne, Manceau l’Ami des Couleurs, Manceau Sans Chagrin, exclus à vie par la chambre de Blois pour avoir conspiré contre la société.

12 décembre 1845 : Angevin Bon Accord, exclu à six mois par la Cayenne de Nantes pour négligence à se rendre aux assemblées et avoir dit des mauvaises paroles contre la société.

Juillet 1846 : Pierre Cadelue, Bordelais le Rapide, exclu à cinq ans par la Cayenne de Bordeaux pour avoir insulté les hommes en place.

10 juillet 1847 : Languedoc la Résistance, exclu à six mois et 10 francs d’amende de la chambre de Nîmes pour avoir caché le Père dans une chambre pour lui faire entendre les résultats de l’assemblée et pour avoir refusé de remettre la clef de rouleur.

1er décembre 1848 : Vannois la Franchise, exclu à six mois par les compagnons de la chambre de Blois, pour s’être mal conduit envers la société.

13 février 1852 : Joseph Bénazet, Comtois l’Espérance, exclu par la chambre de Nîmes à trois ans et à 20 francs d’amende pour avoir été commandé à plusieurs assemblées auxquelles il ne se soit pas rendu, avoir dit en présence de plusieurs corps d’état qu’il n’y avait pas de compagnons boulangers et pour avoir fait des insultes à plusieurs compagnons de la chambre.

16 avril 1856 : Poitevin l’Ami du Courage et Vendéen l’Ami du Courage, exclus à un an et 20 francs d’amende par la chambre de Rochefort pour avoir trompé la société et avoir détourné des aspirants d’aller chez la Mère.

1859 : Poitevin Sans Chagrin, exclu à trois mois par la ville de deuxième ordre Niort, pour désunion de la société.

5 mai 1873 : Vincent Gaudriac, Bourguignon l’Ami du Tour de France, exclu à vie par la chambre de Blois pour cause de critique à l’égard de la société et marchant à son détriment à des manifestations intolérables.

29 mai 1873 : Guépin l’Enfant Chéri, exclu à vie par la chambre d’Orléans pour mépris et détriments envers la société et subir les épreuves trois fois de suite.

Juillet 1875 : Jean Marie Semartin, Bigourdan la Belle Prestance, (Père et Mère des compagnons boulangers de la Cayenne de Paris d’octobre 1864 au 8 septembre 1873, au 13 rue Geoffroy l’Angevin ; Quartier du Marais.), exclu à vie par la Cayenne de Paris pour insulte envers la société.

6 août 1876 : Chambéry la Fidélité, exclu à vie par la chambre de Montpellier pour diffamation envers la société, détours des jeunes compagnons et aspirants et vol commis au préjudice de la société.

1878-1879 : Théodore Archambaud, Rochelais la Tranquillité, reçu à Paris le 16 mai 1878, exclu à vie par la Cayenne de Paris pour avoir manqué formellement à ses engagements sur papier timbré et avoir porté préjudice à la société.

30 juillet 1886 : Exclusions à vie par la Cayenne de Bordeaux des compagnons dont les noms suivent : (création d’un syndicat dit des boulangers du Devoir de Liberté).

Achille Liaussu, Bordelais la Fraternité ; Lafourcade, Bordelais la Fermeté ; Roque, Bordelais Prêt à Bien Faire ; Laveau, Bordelais le Soutien de la Canne ; Soiffard, Angoumois Beau Séjour ; Doron, Angoumois la Bonne Volonté ; Camey, Béarnais la Bonne Volonté ; Berguet, Gascon le Triomphant ; Bousatière, Gascon l’Aimable Courageux ; Casteran, Gascon la Bonne Conduite ; Touffine, Toulousain le Flambeau du Devoir ; Fainéant, Berry la Fraternité.

1er décembre 1887 : Sajus, Agenais la Persévérance, exclu à vie par la Cayenne de Paris pour avoir cherché par tous les moyens à porter tort à la société.

29 janvier 1888 : Leroux, Marandais l’Exemple de la Sagesse ; Soulier, Rochefort le Génie du Devoir ; Chevreux, Saintonge la Clef des Cœurs, tous exclus pour deux ans par la chambre de la Rochelle et à 10 francs d’amende, tous les trois solidaires l’un pour l’autre, pour avoir soustrait la malle de réception pour une réception illégale.

19 avril 1894 : Lemerle, Poitevin le Soutien de la Canne et Pardieux, Angoumois le Soutien des Frères, exclus à vie pour avoir porté préjudice à la société.

Mai 1901 : Very, Quercy Va de Bon Coeur, et Boutineau, Niortais l’Estimable, exclus à vie pour avoir fondé un syndicat patronal à La Rochelle

Pour mauvaise conduite

15 juin 1840 : Antoine Balat, Comtois le Décidé, exclu pour six mois et 10 francs d’amende, par la chambre de Toulouse pour avoir provoqué plusieurs compagnons et voies de fait chez la Mère.

20 mai 1841 : Blois le Résolu, exclu pour cinq ans par la chambre de Blois, pour vol et mauvaise conduite depuis qu’il est dans la société.

25 août 1841 : Toulousain la Belle Conduite, Tourangeau Bienfaisant, Blois Bien Aimé, Gascon le Soutien des Frères, exclus à trois mois de la chambre de La Rochelle pour mauvaise conduite dans la ville le 19 janvier 1842.

Parisien la Prudence, exclu de la chambre de Marseille pour trois ans, pour s’être battu et avoir mené une vie désordonnée chez la Mère. Suisse la Victoire, exclu de la chambre de Marseille pour un an, pour s’être battu à plusieurs reprises chez la Mère.

16 septembre 1843 : Auguste Bocques, Languedoc le Soutien du Devoir, exclu à vie par la chambre de Nîmes pour vol et mauvaise conduite.

 

< Gravure extraite de l’ouvrage Les ouvriers de Paris, par Thomas. Éditeur Lécrivain et Toubon, Paris, 1860.

 

1er octobre 1843 : Gascon la Prudence, exclu à trois mois de la chambre de la Rochelle pour avoir frappé un compagnon en chambre. Angoumois le Rapide, exclu à six mois par la chambre de Rochefort pour avoir fait des traits de bassesses dans la ville.

6 juin 1846 : Rochefortin la Vigueur, exclu à trois mois de la chambre de Nantes pour ne pas se conformer aux lois de la société et pour se mal comporter.

1847 : Tourangeau Cœur Sensible, condamné à 10 francs d’amende pour avoir fait du tapage chez la Mère et interdit d’assemblée jusqu’au règlement de l’amende.

15 septembre 1856 : Dominique Escoffier, Avignonnais Fier Décidé, exclu à vie par la chambre de Blois, pour vol de confiance et inconduite dans la ville (remis en activité).

22 octobre 1873 : Lefort, Agenais, aspirant, exclu à vie pour sa mauvaise conduite à l’égard de la société ainsi que des patrons de la ville.

26 octobre 1873 : Scipion Jamin, Languedoc Laurier d’Amour, exclu à vie par la cayenne de Bordeaux pour dettes dans plusieurs ca- yennes et notamment à la 4e et inconduite continuelle sur le Tour de France.

1er février 1887 : Eugène Fillard, Rennois l’Ami du Tour de France, exclu à cinq ans par la chambre de Paris, pour immoralité et inconduite. Louis Lavergne, Parisien l’Enfant Chéri, exclu à vie par la chambre de Paris pour inconduite notoire. Irrespect envers le Père, la Mère ou les hommes en place.

12 août 1844 : Languedoc la Réjouissance, exclu à trois mois par la chambre de Tours pour avoir causé du désordre dans celle-ci et avoir envoyé une lettre à Paris, l’avoir adressée à la Mère et non au rouleur et avoir voulu frapper le rouleur devant les aspirants disant qu’il était maître tout seul.

20 février 1845 : Toulonnais le Triomphant, exclu à deux ans de la chambre de Toulon pour avoir brûlé de son chef toutes les lettres existant dans cette chambre et s’être refusé d’assister à l’assemblée gé- nérale commandée à cet effet, s’être refusé de rendre la clef de la caisse qu’il avait en tant que rouleur.

20 août 1852 : Parisien l’Ami du Courage, exclu à vie de la chambre de Troyes pour vol, mauvaise conduite continuelle et s’être servi de la police pour réclamer sa malle, avoir dit qu’il n’y avait pas de compagnons et que la Mère était une putain.

7 octobre 1926 : Fournier, Champagne Marche à Terre, condamné à 100 francs d’amende par la chambre de Blois pour avoir insulté dans la rue le Père d’une façon tout à fait extravagante. De plus il lui est défendu de mettre les pieds chez la Mère tant qu’il n’aura pas payé et qu’il n’aura exprimé de vive voix ses excuses au Père et à la Mère.

Contacts avec les Rendurcis

17 octobre 1844 : Nivernais Fleur d’Amour, exclu par la cayenne de Lyon à trois ans pour avoir fui la société, mis un rendurci à sa place et refusé de payer ce qu’il devait à la société.

20 avril 1855 : Louis Michot, Guépin la Pensée, exclu à vie par la chambre de Rochefort pour avoir volé un chapeau à l’un de ses frères et pour avoir demandé à vouloir rentrer avec nos ennemis jurés.

Fracture de la Cayenne

8 décembre 1840 : Dauphiné Belle Rose du Devoir, exclu par la chambre de Blois à trois ans et 50 francs d’amende pour avoir fracturé la chambre.

13 mai 1841 : Bergerac l’Ami du Tour de France, exclu à un an par la chambre d’Orléans pour avoir soulevé la porte de l’armoire pour prendre sa canne qui lui avait été serrée pour dettes. Rochefortin la Vigueur, exclu à un an pour être d’accord et complice avec Bergerac l’Ami du Tour de France pour qu’il puisse faire frac- ture dans la chambre pour pouvoir enlever sa canne et l’avoir trouvé enfermé avec lui.

7 février 1852 : Manceau l’Aimable Courageux, exclu à un an par la chambre de Tours pour s’être permis de faire ouvrir un placard par un serrurier et de mettre un compagnon en règle sans les hommes en place.

Pour non-respect des directives nationales ou de Cayenne.

Juillet 1846 : Charles Borgnes, Languedoc le Triomphant, exclu à six mois par la chambre de Nîmes pour avoir volé les règlements donnés à Paris par l’assemblée générale de tous les corps d’état. En 1847, exclu à six mois par la cayenne de Nîmes pour s’être promené pendant plusieurs jours dans la ville d’Alais avec tous les insignes du compagnonnage et chanter des chansons contre les corps d’état en leur présence étant chez notre Mère, malgré la promesse que nous avons faite à l’assemblée générale des corps d’état au mois de janvier de la même année.

1854 : Bordelais la Réjouissance, Gascon l’Aimable Courageux, Gascon l’Aimable, Bigourdan le Bien Aimé, Bigourdan la Fierté du Devoir, Marmande le Décidé, tous les six exclus à vie pour avoir soutenu la désunion dans la ville de Bordeaux et ne pas s’être rendus chez la nouvelle Mère.

Montauban la Belle Conduite, Bigourdan la Réjouissance, Montauban Cœur Sensible, Périgord la Plaisance, Gascon la Probité, Gascon le Bien-Aimé, Béarnais la Fierté du Devoir, Vendôme l’Aimable, Vendéen la Réunion des Cœurs, Bordelais Noble Cœur, Bigourdan la Fermeté, tous les onze exclus à dix ans et 20 francs d’amende pour ne pas s’être rendus chez la nouvelle Mère reconnue après avoir été commandés par le délégué de la Fondation.

26 octobre 1873 : Flouret Bordelais la Pensée ; Blanchet, Libourne l’Aimable Courageux ; Tourne, Béarnais la Fermeté ; Marsal, Bigoudan Fidèle au Devoir ; Bille, Agenais Fleur d’Orange, ont été faits renégats par la cayenne de Bordeaux pour vols d’objets appartenant à la société et ne s’être pas conformés aux décisions de l’assemblée générale du 17 mars 1872 qui les a condamnés à la majorité de remettre les objets et avoir fait dépense de la somme de 657 francs pour posséder les dits objets, cela pendant que le siège était chez Mme Campagne. Pour recel desdits objets, les compagnons dont les noms suivent ont été fait renégats : Samazeil, Marmande le Décidé ; Numa Bergoun, Bordelais la Réjouissance ; Drets, Gascon l’Aimable Courageux. Dans la même assemblée ont été fait renégats pour réception illicite : Fournier, Agenais le Soutien de la Canne ; Bonnet, Angoumois le Rapide ; Bordelais le Triomphant ; Montauban l’Ami des Arts ; Lamarque, Landais la Clef des Cœurs ; Bigourdan Sans Reproche. Exclus à cinq ans et 15 francs d’amende pour avoir assisté à un banquet donné en l’honneur d’une réception illégale, avoir applaudi et encouragé le désordre. Bernard, Bordelais la Franchise, a été exclu à cinq ans et 100 francs d’amende pour avoir manqué à son devoir de délégué de la chambre administrative de Paris, avoir fait et signé de fausses lettres pour faire manquer l’assemblée légale, n’avoir fait aucune démarche pour nous faire remettre les objets et archives. Lemory, Quercy Noble Cœur, exclu un an et 25 francs d’amende, pour avoir donné de mauvais conseils au détriment de la société à madame Campagne et aux compagnons égarés.

Refus de changer de ville

2 juillet 1846 : Valadie, Bergerac Sans Regret, exclu à un an de la chambre de Blois pour avoir méprisé la société à sa boutique devant son bourgeois et un aspirant, s’être refusé de partir de la ville après y avoir été condamné par les compagnons établis et avoir dit qu’il se moquait de tout ce que la société pouvait lui infliger et pour grande négligence à se rendre chez la Mère.

1848 : Claude, Mâconnais la Prudence, exclu à six mois par la chambre de Blois, pour avoir refusé à partir de Blois après dix mois de lumière.

16 avril 1849 : Poitevin la Vigueur, exclu à six mois par la chambre de Blois pour s’être refusé à partir après y avoir été condamné par une assemblée générale.

10 octobre 1851 : Bezombe, Montauban l’Inviolable, exclu par la chambre de Blois, à six mois et 20 francs d’amende et passer à six tours d’épreuves pour s’être refusé de partir après trois années de résidence et pour avoir tenu des propos injurieux envers la société.

Refus de payer les dettes ou cotisations

1er octobre 1843 : Comtois Va Sans Crainte et Languedoc Fleur d’Amour, tous les deux exclus à vie par la chambre de Toulouse pour ne pas vouloir payer leurs réceptions après cinq ans de lumière.

6 mars 1844 : Suisse Bon Soutien, exclu à cinq ans par la chambre de Blois pour avoir refusé de payer la somme de 102 francs qu’il doit à la chambre de Blois et ne pas s’être rendu aux assemblées après avoir été commandé.

13 mars 1844 : Tourangeau la Fierté du Devoir, exclu à cinq ans par la chambre d’Orléans pour être parti sans avertir la chambre et sans avoir payé ses dettes.

17 octobre 1844 : Montélimar l’Ami du Courage, exclu à trois ans pour être parti de Lyon sans avoir payé ses dettes et avoir soustrait sa canne de la chambre sans la permission des hommes en place. Quimper la Belle Conduite, exclu à un an pour avoir mené une vie débauchée et avoir quitté Lyon sans avoir payé ses dettes. Manceau Soutien des Couleurs, exclu à cinq ans de la chambre de Lyon pour s’être moqué de la société et avoir refusé de payer ses dettes à la chambre.

1845-1846 : Saintonge le Courageux, chassé à vie par la chambre de Blois pour avoir enlevé les effets de chez la Mère et être parti sans avoir averti les compagnons de la fondation et laissé à la chambre 114 francs de dettes.

12 décembre 1845 : Nantais la Belle Conduite et Comtois le Vengeur du Devoir, exclus à six mois par la chambre de Nantes pour ne pas avoir payé leur réception et ne pas se rendre aux assemblées.

2 juillet 1846 : Seront, Villefranche Bel Exemple, exclu pour six mois par la chambre de Blois pour s’être refusé de payer l’amende, pour avoir manqué à une assemblée, avoir dit avec colère et emportement en se retirant de la chambre avant que la séance ne soit finie : « Puisque je suis à l’amende, je ne paierai rien, ni assemblée non plus », entre autres s’est refusé de partir de la ville après y avoir été commandé par les com- pagnons et avoir dit qu’il se moquait de tout ce que la société pouvait lui faire.

22 janvier 1847 : Angevin l’Aimable Courageux, exclu à six mois et 30 francs d’amende par la chambre de Lyon pour avoir accusé un compagnon de lui avoir payé deux cravates, avoir escroqué sa carte et ne pas payer le Père qui est Vivarais la Prudence.

Janvier 1849 : Poitevin la Réjouissance, exclu à six mois par la chambre de La Rochelle pour s’être refusé de payer 3 francs d’assem- blée qu’il devait et pour s’être refusé de déposer sa carte à la chambre.

15 janvier 1850 : Le même, exclu à six mois par la chambre de La Rochelle pour avoir refusé de payer ses assemblées et de délivrer sa carte à la chambre.

Octobre 1849 : Saintonge l’Exemple de la Sagesse, exclu à trois mois et à 10 francs d’amende au profit de la caisse, pour avoir refusé de payer 3 francs qu’il devait à la Mère, pour avoir refusé de payer six mois d’assemblée qu’il devait, pour avoir gardé sa carte plus d’un an et s’être refusé de la déposer à la cayenne.

Mai 1852 : Comtois le Protecteur, Champagne la Prudence, Toulonnais Franc Cœur, exclus à vie, par la chambre de Toulon, pour ne pas s’être rendus à quatre assemblées qui ont été commandées et s’être refusé de payer pour la société.

1859 : Dupuy, Angoumois la Douceur, exclu pour cinq ans par la chambre d’Angoulême pour refus de payer une dette à la société.

13 décembre 1872 : Languedoc Laurier d’Amour, puni à 5 francs d’amende au profit de la chambre de Blois pour la négligence à payer une dette contractée en son nom par la chambre de Sens.

13 mars 1873 : Louis Roi, Angoumois le Génie du Devoir ; Louis Peingot, Périgord l’Ornement du Devoir ; Pierre Vignaud, Agenais la Franche Conduite, exclus à six mois par la chambre d’Angoulême pour cause de retard à payer leurs cotisations et ne mettant aucune attention aux convocations qui leur ont été faites pour les faire mettre en règle.

29 septembre 1875 : Jean Robert, Natif de Cloran, exclu à trois mois et 25 francs d’amende par la chambre de Tours pour avoir, étant rouleur, dupé la société et fraudé les embauchages à son profit.

Causes diverses ou inconnues

1er septembre 1843 : Comtois le Soutien de la Canne, exclu à vie par la chambre de Blois pour avoir commis plusieurs vols.

17 octobre 1844 : Poitevin la Sincérité, exclu à un an pour ne pas avoir voulu rendre des comptes étant Premier en ville.

24 octobre 1844 : Saintonge le Soutien des Couleurs, exclu à dix-huit mois par la cayenne d’Angers pour vol.

16 septembre 1847 : Berry le Solide, exclu à six mois par la chambre de Blois et à 25 francs d’amende et à passer aux épreuves.

Novembre 1849 : Poitevin l’Alliance du Devoir, exclu à six mois et dix tours d’épreuves à faire subir dans la première cayenne où il se rendra, par la chambre de Rochefort, cette punition lui est appliquée pour des faits très graves.

10 août 1856 : Julien Baron, Vannois la Couronne, exclu à vie par la chambre de Toulon.

1859 : Achille Renaud, Vendéen le Génie du Devoir, exclu à vie par la cayenne de Saumur.

22 avril 1859 : Languedoc Va Sans Crainte, exclu par la chambre de Rochefort à un an pour vol.

6 juin 1878 : Delage, Guépin la Gloire, exclu à vie par la chambre d’Orléans pour vol.

7 mai 1881 : Manceau le Soutien des Couleurs, Dauphiné l’Amour du Devoir, exclus à vie par la cayenne de Paris.

4 juin 1881 : Henri Noé, Blois la Clef des Cœurs, exclu à vie par la chambre de Blois.

19 octobre 1885 : Durand Armand Braud, Vendéen la Fraternité, exclu à vie par la chambre de Rochefort, exclusion approuvée par la chambre de Blois.

1886 : Alexis Rameau, Blois le Décidé, exclu par la chambre de Blois à deux ans et 20 francs d’amende.

26 avril 1886 : Foulon, Gascon l’Ami des Compagnons et Roque, Agenais la Tranquillité, exclus à vie.

28 avril 1886 : Adolphe Petit, Périgord le Fier Décidé, exclu à vie par la majorité de la Cayenne de Paris. Lucien Reculons, Franc Comtois Plein d’Honneur, et Jean Dépêche, Bergerac la Concorde, exclus à vie par la cayenne de Paris.

1903 : L’aspirant Manceau condamné à 2 francs d’amende pour avoir laissé la journée inachevée.

4 février 1904 : Angoumois la Clef des Cœurs, condamné à 5 francs d’amende par la chambre de Blois, pour avoir cherché à empê- cher de travailler un aspirant chez le compagnon Vendôme l’Ornement du Devoir.

 

QUATRE PUNITIONS

1 -L’amende :

L’ensemble des amendes sont payées en espèces à la caisse de la chambre.

En cas d’impossibilité du contrevenant de pouvoir fournir cette somme dans l’immédiat, un étalement des versements peut lui être proposé, mais il ne peut pas changer de ville sans avoir réglé l’intégralité de ses amendes. Afin de s’assurer du respect de ce dernier point, il semblerait qu’il ne soit pas rare que des objets personnels du fautif soient saisis et mis en dépôt à la Cayenne ; ces objets lui étant restitués une fois les dettes réglées.

C’est d’ailleurs ce dernier point qui nous éclaire sur la raison qui pousse certains compagnons à fracturer la cayenne pour y soustraire leur malle ou leur canne : c’est qu’elles sont déposées en gage ; et que les fautifs souhaitent quitter la ville sans être en règle. D’ailleurs si l’un d’eux quitte la ville bien que ses affaires personnelles soient en gage, celles-ci sont vendues aux compagnons présents et la somme recueillie vient remplir la caisse de la société.

Entre 1846 et 1855 les amendes varient de 12 à 50 francs. Cette information, communiquée dans cet état, ne vaut pas grand-chose…. Nous devons remettre ces sommes dans le contexte et les comparer avec le salaire moyen à l’époque, salaire moyen d’un ouvrier qui était de 1 franc 50 à 2 francs par jour… L’amende peut donc aller jusqu’à un mois de salaire !

2- L’exclusion temporaire

La durée de cette punition est très variable : de trois mois à dix ans.

Sur l’ensemble des punitions ci-dessus présentées nous relevons :

Durée de la punition Nombre de cas recensés
3 mois 7
6 mois 26
1 an 9
1 an et demi 1
2 ans 3
3 ans 7
4 ans 0
5 ans 11
6 ans 0
7 ans 1
10 ans 1

Nous constatons l’absence de punition sur des durées de quatre ans et six ans… est-ce un hasard ? Peut-être.

Mais il se peut également qu’au-delà de deux ans de punition, les compagnons boulangers aient une préférence pour « leurs » chiffres symboliques 3, 5 et 7 pour décider de la durée des peines : 3 ans, 5 ans et 7 ans. La durée de punition la plus répandue est malgré tout de six mois.

Lors de cette période punitive, le compagnon est privé d’assister aux cérémonies rituelles et probablement à l’ensemble des assemblées. Il peut cependant fréquenter les autres compagnons qui n’ont pas le droit de le fuir malgré sa condamnation ni de faire savoir à qui que ce soit, il doit continuer de participer aux frais de la société.

Ces exclusions temporaires sont arrivées jusqu’à notre époque sous une autre forme : Ce que nous appelons aujourd’hui « le retrait temporaire des attributs compagnonniques ». Il entraîne l’impossibilité de participer à l’ensemble des activités où les compagnons doivent porter leurs attributs.

3- Les tours d’épreuves

Ces tours d’épreuves nous sont inconnus à ce jour, ils apparaissent à partir de 1846 et disparaissent en 1855. En septembre 1846 à Bordeaux, ils concernent trois compagnons exclus à cinq ans et aux « épreuves » par la cayenne de Bordeaux pour vol.

Les 18 août 1851, Berry la Sagesse, exclu à cinq ans par la cayenne de Saumur, à passer six tours d’épreuves et 50 francs d’amende, pour avoir volé 200 francs chez son patron.

Le 10 octobre 1851, un compagnon est exclu par la chambre de Blois à six mois et 20 francs d’amende et à passer six tours d’épreuves pour s’être refusé de partir après trois années de résidence et pour avoir tenu des propos injurieux envers la société.

En janvier 1852, Nivernais Franc Cœur est exclu par la chambre de La Rochelle à deux ans et à passer cinq tours d’épreuves pour avoir volé un jeu de couleurs à la chambre.

Le 16 octobre 1855, Bernard Bassis, exclu par la chambre de Blois à six mois, 20 francs d’amende et six tours d’épreuves pour vol de confiance.

Eugène Clochard, Saintonge Va de Bon Cœur, à la même date, est exclu à vie par la chambre de Blois et à six tours d’épreuves pour avoir volé son patron et à la fondation des cartes de compagnons et des cartes de voyage.

Nous constatons que ces tours d’épreuves viennent sanctionner aussi bien des exclusions d’une période de six mois, de cinq ans ou à vie… cela est très étrange. Les tours sont classifiés quantitativement de 4 à 6, excepté septembre 1846 où la quantité n’est pas stipulée.

Après réflexion, je ne peux présenter qu’une seule hypothèse : les tours d’épreuves ne seraient-ils pas les passages très physiques à l’époque de la réception des compagnons boulangers, en particulier les passages de purification par le feu et l’eau… Nous savons que jusqu’au milieu du XXe siècle, les compagnons boulangers purifiaient par le feu leurs postu- lants en les faisant courir nu-pieds sur des papiers journaux enflammés posés au sol. Nous pouvons imaginer que ces pratiques étaient encore plus dures au XVIIIe siècle, passer aux épreuves ne donnait pas envie de récidiver.

4- L’exclusion à vie

Il semblerait que les Cayennes de boulangers, de 1811 aux environs de 1840, jouissent d’indépendance et de responsabilité au niveau des exclusions à vie. Toute Cayenne peut exclure à vie de son propre chef. Méthode trouvée certainement trop arbitraire pour beaucoup, pouvant être au service de règlements de comptes personnels, au lieu de servir la corporation elle-même.

Afin de contrecarrer ces abus, il est décidé vers 1840 que toute exclusion à vie doit être effectuée en accord avec la Cayenne Fondation Blois. Puis arrive la période des reconnaissances. Afin de faciliter celles-ci, il est décidé de donner aux cayennais de Paris le titre et le pouvoir de Chambre administrative ; ce qui est confirmé par l’article que nous trouvons dans le règlement intérieur de 1856 :

Aucune Cayenne ne peut chasser un compagnon à vie, la cause devant être portée et soumise à la chambre administrative (art. 21 du règlement général du Tour de France). Cette nouveauté a pour but de limiter les abus mais aussi de s’aligner sur les règlements des autres corporations du Devoir, en vue de la reconnaissance.

Lors d’une exclusion à vie, la Chambre administrative fait circuler sur le Tour de France une lettre donnant le nom du fautif (sûrement accompagné de la description), ainsi que la cause de la sanction, cette information est aussitôt inscrite sur le livre de punitions que chaque cayenne doit tenir. De nos jours, l’exclusion à vie est très rare, elle est d’une fréquence d’une tous les dix ans…

– On commence à se plaindre, il faudra songer à diminuer le prix du pain.

– Patience ! Nous diminuons déjà le poids, on ne peut pas tout faire en un jour !

JUSTICE CIVILE

De 1808 à 1860, la priorité des compagnons boulangers est la lutte ouvrière ; la prison est le lot quotidien des compagnons actifs et engagés, être incarcéré pour fait de coalition ou rébellion contre les forces de l’ordre n’est pas très grave aux yeux des compagnons, au contraire, c’est faire preuve d’héroïsme et de sacrifice envers la société.

Voici un cas particulier, qui démontre dans un premier temps un alignement des compagnons boulangers sur la justice d’État :

Troyes, Assemblée Générale du 22 octobre 1922 : […] les compagnons ont eu à se prononcer sur le cas de leur F∴ Laperousse, dit Champagne la Belle Pensée. Vu la condamnation de dix mois de prison avec sursis infligée à notre F∴ Laperousse par le tribunal de Troyes en date du 3 octobre 1922, peine qui est très sévère et qui mérite la peine d’exclusion à vie, c’est à regret que les compagnons présents l’ont votée à l’unanimité. Ce n’est qu’avec peine et regrets qu’ils ont pris cette décision de se séparer de l’un de leurs meilleurs frères et lui adressent à cette triste occasion, en se séparant de lui, leurs meilleures amitiés et le remercient de la bonne gestion de la cayenne tant qu’il a été Premier en ville.

Et puis une reprise en main par la justice compagnonnique et fraternelle lors du congrès de Tours de 1924 rapportée par le compagnon Fournier, Champagne Marche à Terre :

[…] le P∴ Laperousse, dans un moment de colère et sans préméditation ayant fait usage d’une arme à feu contre l’autorité publique, s’est vu pour ce motif traduit en police correctionnelle et a encouru une punition de huit mois de prison. Toutefois, la genèse de ces faits étant d’ordre privé et que, d’ailleurs, il n’a blessé personne, le congrès a reconnu que la moralité du F∴ Laperousse n’était pas entachée vis-à- vis des statuts compagnonniques, en conséquence a repoussé l’exclusion du P∴ précité et l’a maintenu membre actif à l’unanimité. Une lettre dans ce sens a été remise au P∴ de Troyes avec la signature du président et des deux secrétaires du congrès et où les cachets de la cayenne de Tours ont été apposés…

Nous observerons la même situation concernant le compagnon Lafaurie, Landais le Fier Courageux, qui après avoir fait un hold-up est radié par la chambre de Bordeaux, et est réintégré en 1946, lors du congrès de Nîmes.

Dans un tout autre domaine, en dépouillant progressivement les fiches individuelles des registres militaires, nous découvrons quelques compagnons boulangers installés à leur compte ayant subi des condamnations pour tromperie sur la marchandise et en particulier sur le non-respect du poids du pain. Ces condamnations vont de fortes amendes à plusieurs jours de prison ferme.

Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D. Extrait du livre  LE PAIN DES COMPAGNONS

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