Paroisse de Saint Roch – Méreau – Jeton de Pain.
122 – Jean-Claude THIERRY – Collection privée. Agrandi 2 fois.
24mm. Cuivre jaune. Avers : Croix Chrétienne / PAROISSE / DE ST. ROCH. Revers : sur quatre lignes : PAIN / DE / QUATRE / LIVRES. Bords cannelés. Référence Feuardent 4328, tranche lisse.
Un jeton de Pain Paroisse Saint Roch est classé Parisien (p.70.1), dans le livre R. Elie, celui-ci plus ancien, est inédit.
Depuis le Moyen-âge, les méreaux sont innombrables. Ils appartiennent à des catégories variées et se présentent sous des formes les plus disparates.
Les méreaux d’église qui étaient remis aux chanoines, chapelains, prêtres, enfants de chœur, en témoignage de certaines prestations (messes dites ou servies, assistance au chœur), étaient échangés contre des espèces sonnantes et trébuchantes chez le trésorier de l’église. Parfois ces méreaux recevaient, abusivement, le nom de monnaie. Les méreaux ecclésiastiques étaient d’un usage fréquent au 15ème siècle et au 16ème siècle.
Les méreaux d’assistance sociale pour les Tables du Saint-Esprit et les fondations charitables étaient remis aux pauvres à domicile et en échange ils obtenaient, chez le receveur des organismes distributeurs, des denrées les plus diverses (Pain, viande, lait, bois, charbon, vêtements et même des cercueils).
Parfois, la nature du secours est indiquée sur les méreaux. Au début du 16ème siècle, dans notre pays, la distribution des secours a été réformée. La mendicité a été interdite sauf pour une certaine catégorie de pauvres.
Ils devaient porter, de façon très visible, une plaque indiquant la paroisse où ils pouvaient se tenir à certaines heures de la journée pour recueillir des aumônes. Les méreaux des fondations charitables sont, souvent, aux armoiries des fondateurs.
Pour les méreaux des corporations, on y voit généralement, soit la représentation du Saint Patron de l’association, soit les emblèmes de celle-ci. (Source : le carnet du numismate)
L’église Saint-Roch
L’église Saint-Roch est une église du 1er arrondissement de Paris, située au 284 rue Saint-Honoré, bâtie entre 1653 et 1722 sur les plans initiaux de Jacques Le Mercier. Longue de 126 mètres, de plan médiéval, c’est l’une des plus vastes de Paris. L’édifice est classé au titre des monuments historiques depuis le 7 décembre 1914.
Le parvis de l’église fut le théâtre de combats durant l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795). Pillée à la Révolution, l’église a récupéré une partie de son patrimoine ainsi que de nombreuses œuvres d’art provenant d’autres églises parisiennes. Toujours en activité, elle reste connue comme la « paroisse des artistes », par allusion au nombre d’entre eux qui y ont été inhumés ou dont on y a célébré les obsèques, en référence à la riche collection d’œuvres d’art qui y est conservée mais également parce qu’elle est l’aumônerie des artistes du spectacle.
Église Saint-Roch
Historique de la construction
Chapelle dédiée à sainte Suzanne.
En 1521, Jean Dinocheau, un commerçant parisien, fait bâtir une chapelle dédiée à sainte Suzanne dans le faubourg Saint-Honoré situé près de Paris.
En 1577, son neveu, Étienne Dinocheau, transforme la chapelle en une grande église et lui attribue le patron de saint Roch.
Alors que l’église Saint-Roch sert de succursale à l’église Saint-Germain-l’Auxerrois, pour les habitants du faubourg Saint-Honoré depuis une cinquantaine d’années, cette église devient église paroissiale en 1629. Le 30 juin 1633, une sentence archiépiscopale assigne à la paroisse Saint-Roch le terrain situé au nord du jardin des Tuileries, depuis le mur de Charles V jusqu’à la fortification de Charles IX.
La première pierre du nouvel édifice est posée par le futur Louis XIV, accompagné par sa mère Anne d’Autriche, le 23 mars 1653. Dans la nouvelle église, on consacre une chapelle à sainte Suzanne, en souvenir de l’église précédente. Au-dessus de l’autel, se trouve une peinture murale de sainte Suzanne poursuivie par ses persécuteurs. Levant les yeux au ciel, elle implore l’aide de Dieu. Faute de financement, la construction est interrompue en 1660, seuls le transept et la dernière travée de la nef étant achevés.
En 1690, le chœur et le transept sont terminés mais ne sont protégés que par un plafond provisoire en bois. Le 8 juin 1691, le maréchal Sébastien Le Prestre de Vauban y marie sa fille Jeanne Françoise avec Louis Bernin, marquis de Valentinay, seigneur d’Ussé.
À partir de 1701, Jules Hardouin-Mansart entreprend l’ajout d’une chapelle dédiée à la Vierge se composant d’un vaisseau central elliptique entouré d’un déambulatoire, que Pierre Bullet achèvera après sa mort. Une nouvelle fois les travaux sont interrompus.
Ils reprennent en 1719, grâce à un don du banquier Law, qui finance la toiture et la façade de l’église.
Entre 1728 et 1736, Robert de Cotte ajoute une tour à droite du chœur.
En 1735, une tour de la façade est détruite. Robert de Cotte trace les plans pour une façade à deux étages, mais c’est probablement son fils Jules-Robert de Cotte qui la réalise en 1739. Le niveau inférieur est orné de colonnes doriques, le niveau supérieur de colonnes corinthiennes. La princesse de Conti, fille légitimée de Louis XIV, y est inhumée.
En 1754, Jean-Baptiste Marduel fait construire par Étienne-Louis Boullée la chapelle dédiée au Calvaire, qui sera profondément remaniée au milieu du XIXe siècle. Il fait appel à quelques-uns des plus illustres artistes de son temps pour la décorer, parmi lesquels Étienne Maurice Falconet, Pierre Vien et Doyen.
Abat-voix de la chaire par Simon Challe.
En 1756, Jean-Baptiste Pierre peint l’Assomption pour la coupole de la chapelle de la Vierge, et Falconet sculpte, au-dessus de l’arcade derrière l’autel de la Vierge, une gloire sur le modèle de celle de Saint-Pierre de Rome. Il place en dessous un groupe de l’Annonciation, aujourd’hui disparu, et installe, dans la chapelle du Calvaire, une rocaille avec un christ en croix, également disparue.
En 1758, Jean-Baptiste Marduel fait réaliser une chaire par Simon Challe, qui sera remaniée à deux reprises, et dont il ne reste de l’œuvre initiale que la partie supérieure, et un ensemble de peintures et de sculptures dans le transept.
En 1850, détruisant ainsi l’œuvre de Boullée, la chapelle du Calvaire est transformée en chapelle des Catéchismes, et en 1879 la tour située sur le flanc droit, fragilisée par le percement de l’avenue de l’Opéra, est détruite.
L’église Saint-Roch et l’histoire
Au temps de la Révolution française, cette église se trouvait au centre des combats, comme en témoigne la façade criblée d’impacts. Les groupes révolutionnaires, comme le Club des Jacobins ou celui des Feuillants, se rassemblaient à l’époque dans les cloîtres de la rue Saint-Honoré. C’est le long de cette rue que circulaient les véhicules qui menaient les condamnés de la Conciergerie à la place de la Concorde où ils étaient exécutés. À deux pas de là, au palais des Tuileries où siégeait le Convent, le général Napoléon Bonaparte mit fin à la rébellion royaliste.
Ce sont les confrontations de cette époque qui sont encore visibles. Plus grave encore, sont les dégâts commis à l’intérieur de l’église. Un pillage systématique mena à la disparition de nombreux objets et œuvres d’art. Parmi eux se trouvait le portrait d’un des fondateurs de l’église : Dinocheau qui avait longtemps été exposé dans l’une des chapelles. Ce tableau se trouve aujourd’hui à Santa Maria Maggiore dans le Piémont, où l’on prétend qu’il s’agit d’un certain Féminis.
Saint-Roch est ensuite consacré « Temple du Génie » par décret du 6 brumaire an VII (27 octobre 1798) puis le 7 janvier 1815 l’église est saccagée, aux cris de « mort aux prêtres », par 5 000 manifestants protestant contre le refus par l’Église d’enterrer chrétiennement la comédienne Françoise Raucourt (ou la Raucourt).
Journée du 13 vendémiaire :
Le général Bonaparte fait tirer au canon sur les insurgés royalistes.
Les impacts sur la façade sont encore visibles de nos jours.
Saint Roch, un pèlerin au secours des malheureux.
Fils unique de riches commerçants bourgeois, Roch est né à Montpellier vers 1350 en pleine guerre de Cent ans. A sa naissance, il porte sur sa poitrine une marque rouge en forme de croix. Ses parents meurent alors qu’il est encore adolescent. Généreux, charitable, à l’image de ses parents, Roch s’occupe beaucoup des nombreux pauvres. Il étudie la médecine. Avant de quitter Montpellier pour partir en pèlerinage, il distribue tous ses biens. Sur son chemin, il traverse de nombreuses villes ravagées par la peste ; il visite, soigne et guérit les malades jusqu’à son arrivée à Rome. Il y rencontre le Pape Urbain V.
Lorsqu’il quitte Rome, trois ans plus tard, il reprend son bâton de pèlerin. Roch finit par attraper lui-même la maladie : il se retire dans une forêt pour ne pas infecter les autres. Seul un chien vient le nourrir en lui apportant chaque jour un pain dérobé à son maître.
Ce dernier, intrigué par le manège de l’animal, le suit en forêt et découvre Roch blessé, qu’il peut ainsi secourir.
De retour vers la France, il est arrêté. Pris pour un espion il est condamné et jeté en prison. Il soigne et guérit ses compagnons prisonniers et ne dévoile jamais son identité. Il meurt cinq ans plus tard vers 1379. Grâce à la croix qui marque sa poitrine, son oncle le gouverneur qui l’avait fait arrêter et sa grand-mère maternelle le reconnaissent.
Le corps de Roch est transporté dans la ville de Venise. Saint-Roch est fêté le 16 août.
Le Pain et le Métier de Boulanger en héraldique : Saint Roch
Blasonnement : De gueules à la cotice en barre cousue d’azur chargée de cinq fleurs de lys d’or, accompagnée en chef de saint Roch contourné d’argent, mouvant de la cotice, vêtu en pèlerin, le visage de sable dissimulé sous un capuchon et tenant sous son bras droit un pain rond d’or, et en pointe d’un chien assis d’argent ; le tout enfermé dans une bordure cousue aussi d’azur combinée avec la cotice et chargée, en pointe, de la base d’un tronc de chêne arraché, en chef et aux flancs, de trois branches de chêne feuillées de deux pièces et englantées d’une posées en croix et , aux angles, de quatre branches feuillées de trois pièces et englantées de deux posées en sautoir, le tout d’or mouvant du trait de la bordure.
(Source : héraldie et poésie)
Par Jean-Claude THIERRY