La pénurie alimentaire se développe assez rapidement après de début de la guerre 14-18. Des 1915, on prévoit de rationner le pain. En 1916, les récoltes sont très mauvaises, la pénurie fait que le marché noir se développe, la population étant réduite а manger du pain noir.
En 1917, la population Française est répartie en 6 catégories pour la mise en place de tickets de rationnements:
Catégorie E: les enfants.
Catégorie A: les adultes.
Catégorie J: les jeunes.
Catégorie T: les travailleurs.
Catégorie C: les cultivateurs.
Catégorie V: les vieillards.
Carte de ticket de pain mai 1918, 100 grammes par jour.
Au mois d’avril 1917, le gouvernement oblige а se servir de farines « plus extraites » et a utiliser une « recette standard » dans tout le pays.
Au mois d’aout de cette même année, la farine et le pain sont rationnés et il est interdit de faire de la pâtisserie.
Les cartes de rationnement pour le pain sont alors mises en place. Les travailleurs ont droit à 700 grammes de pain par jour, les enfants jusqu’а 6 ans à 300 grammes et les adultes à 600 grammes. N’oublions pas que le pain à cette époque était à la base de l’alimentation populaire.
Un arrêté du 10 octobre 1918, fait passer la ration à 100 grammes pour les enfants jusqu’а trois ans et à 300 grammes jusqu’а 13 ans.
Les cultivateurs de plus de 11 ans et les travailleurs de force n’ont droit qu’à 500 grammes. Pour les groupes A, J et V, la ration quotidienne passe à 400 grammes seulement.
Une carte de tickets de pain est également mise en place pour les militaires en permission.
Feuille de tickets de pain pour militaires en permission. 300 grammes par jours.
Dans l’armées, le pain est bien sur un sujet très important, et là aussi la chasse aux gaspillages a lieu. Ci-dessous, courrier du Lieutenant commandant du 2 eme bataillon de chasseurs nous fait découvrir ces détails.
Au Front, l’usage et consommation du pain étaient sévèrement contrôles.
«2 eme bataillon de Chasseurs, unité hors rang.
Conformément à la circulaire du Ministre du Ravitaillement, en ce qui concerne l’économie a réalisé sur le pain.
Cette circulaire mentionne que tout gaspillage doit être évité.
Le lieutenant commandant l’unité hors rang prescris qu’il importe à tous, devant les circonstances actuelles de respecter à la lettre cette note.
Dorénavant il ne sera vendu aucune croute de pain au profit des ordinaires.
Toutes les croutes seront consommées au repas de la façon suivante :
1 – Les croutes fraiches au repas avec les légumes et la viande
2 – Les croutes durcies seront mises dans la soupe.
Il ne sera distribué d’autres pains que lorsque les croutes auront été consommées.
Le Sergent Major, le Sergent de jour (devant assister au repas), le caporal d’ordinaire, les caporaux chef de tables seront rendus disciplinairement responsables de l’exécution de cette prescription.
Troyes, le 4 février 1917, le Lieutenant Commandant l’unité.
A partir d’avril 1919, les restrictions quantitatives sur le pain sont levées. La qualité habituelle ne reviendra que progressivement.
Laurent Bourcier, Picard la Fidélité C.P.R.F.A.D.
Article très instructif.