Le Journal du Loiret , 22 novembre 1855.
Diverses rumeurs ont circulé sur les causes de l’incendie de la manutention du Quai Billy. Quelques personnes l’attribuaient à l’explosion de la chaudière de la machine à vapeur qui fait mouvoir les meules de la manutention ; mais cette version paraît inexacte, car nous savons que la machine est restée intacte, ainsi que les moulins. Les bâtiments où ils se trouvaient ont été complètement préservés.
La cause de l’incendie paraît être dans un tuyau d’aspiration établi entre le grenier Huart et la machine à vapeur ; le poussier resté dans ce tuyau aurait pris feu au contact de quelques flammèches de la cheminée. La forme des greniers Huart et le bois de sapin dont ils sont construits expliquent la rapidité avec laquelle l’incendie s’est propagée. Les machines à vapeur continuaient à fonctionner au milieu de l’incendie ; leur explosion était imminente, et l’on avait à craindre de terribles accidents. Un jeune homme resté inconnu s’est précipité à travers les flammes et a éloigné le danger en ouvrant les soupapes de sécurité.
Un Américain, inventeur d’une pompe à incendie d’une très grande puissance, pour laquelle il a reçu, à la distribution des récompenses, une médaille d’honneur, est venu proposer son appareil au maréchal Magnan, qui s’est empressé de l’accepter, l’immense jet de cette pompe placée dans la rivière et manoeuvrée par trente hommes a été d’un grand secours.
La perte en blé et farine peut-être évaluée à 40 000 quintaux. Le moulin peut endommager, est sauf, le magasin à farines également.
Il reste en magasin, tant à Billy qu’a l’entrepôt de la Villette, pour environ trois mois en farines.
Nous lisons dans Le Moniteur :
« L’incendie n’a pas eu, heureusement, la gravité qu’on pouvait craindre. Un seul magasin à blé, isole de la manutention proprement dite et du moulin, a été brulé. Les immenses approvisionnements de l’administration en blé et en farine restent donc presque intacts, et ils seront reportés bientôt au grand complet, au moyen des blés achetés à l’étranger qui sont en cours de réception ou de voyage ».
Incendie de la boulangerie des équipages de Toulon dus aux bombardements anglo-americains dans nuit du 14 au 15 aout 1944, nuit précédant le débarquement terrestre en Provence.
Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.