« Le pain dans la grande guerre » (21)

IL Y A CENT ANS, LES U.S.A. ENTRENT EN GUERRE

Le 6 avril 1917,  le Congrès des États-Unis vote l’entrée en guerre officielle des USA au sein de la Triple-Entente.

“On recherche 500 boulangers pour l’U.S. Army (ainsi que 100 cuisiniers)

Si vous pouvez cuire du pain Oncle Sam vous veut, si vous ne pouvez pas cuire le pain Oncle Sam vous enseignera comment dans une école gouvernementale.

Une compagnie de boulanger est constituée de 61 hommes. Pour que vous et vos copains puissiez rejoindre la même unité et cuire le pain ensemble, enrôlez-vous pour la guerre. Le boulanger est payé 33 à 45 dollars par mois. Age : de 18 à 45 ans. Le cuisinier est payé 38 dollars par mois.Vêtements, nourriture, logement et soins médicaux.

Bureau de recrutement : angle de la 39e Rue et de la 6e Avenue »

Batterie de fours de campagne portatifs de type US Army  n° 1.

Les armées des Etats-Unis sont dotées de fours de campagne portatifs de type US Army  n° 1. Ce four, qui équipera le camp américain de Allerey-sur-Saône,  est composé de 12 parties métalliques, qui reposent assemblées sur un socle maçonné, ayant la forme d’un arc et composé de briques ; c’est le foyer. La surface est recouverte d’un monticule de terre.

La boulangerie US d’Allerey-sur-Saône.

Les espaces qui apparaissent entre les différents assemblages sont bouchés à l’aide de bandes ou de ciment d’amiante, de boue ou encore d’argile. Le foyer est mis en activité afin de faire sécher la couche de terre à la surface du four. Lorsque la terre est sèche, le four est recouvert d’une toile qui le protège des intempéries. Ses possibilités de production journalière, en fonctionnement  continu, sont de 1000 à 1500 kilos de pain.

Il existe deux sortes de pains destinés aux troupes américaines. Le pain de garnison, qui ressemble à un pain de mie bien plus dense que celui  nous connaissons aujourd’hui, et qui est destiné à la consommation dans les casernes. Le second, le pain de « campagne » (campagne signifiant « campagne militaire »), de forme circulaire, contenant de l’huile de coton (cette huile résistant aux fortes températures est alors celle qui connaît la plus forte production aux Etats-Unis).

Boulangerie US d’Is sur Tille.

L’armée américaine dispose d’importants moyens et ne se contente pas de ses boulangeries portatives. En effet, à Is-sur-Tille (Côte-d’Or), elle aménage en octobre 1917 un camp de 250 hectares raccordé au réseau ferré par lequel vont transiter entre l’automne 1917 et le printemps 1920, près de deux millions de soldats des Etats-Unis et quelque quatre millions de tonnes de marchandises.

Boulangerie US d’Is sur Tille . Balancelle.

Boulangerie US d’Is sur Tille. Fours.

Boulangerie US d’Is sur Tille. Pétrin.

Boulangerie US d’Is sur Tille. Bacs de pointage.

Capable de traiter chaque jour jusqu’à 450 tonnes de pain, c’est-à-dire un million de rations en cas de besoin. Elle portait fièrement à son fronton le titre de « Plus grande boulangerie du monde ».

Ruines après les combats de la boulangerie allemande installée dans la ferme Sainte Marie, photographie du 56 Regiment d’infanterie  US ; 7e division.

Les troupes américaines sont particulièrement engagées dans la seconde bataille de la Marne et dans les combats d’automne 1918  qui ont permis de déverrouiller Verdun. Mais du jour de leur engagement aux phases finales du conflit, 126 000 soldats américains ont trouvé la mort…

Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.

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