La synagogue offre, outre des salles annexes témoignant du rituel juif (piscines liturgiques, boulangerie pour les pains azymes, salle de vie communautaire), une traditionnelle salle de prière de plan carré, couverte de boiseries présentant un décor de pilastres doriques supportant une frise de triglyphes et métopes.
Histoire
La synagogue de Carpentras, est la plus ancienne synagogue française en activité, elle a été édifiée par les Juifs comtadins de Carpentras en 1367.
Fonction
La synagogue de Carpentras est un véritable lieu de vie communautaire. Outre la salle de prières, elle est dotée d’un mikvé (salle d’ablution rituelle pour les femmes) profond de dix mètres, d’une boulangerie destinée à cuire le pain de shabbat, alors que la cour intérieure servait à l’abattage rituel.
Boulangerie ordinaire de la synagogue de Carpentras
Parmi les nombreuses prescriptions, la bible impose aux Juifs des règles rituelles pour l’alimentation. La synagogue possède deux boulangeries pour satisfaire à ces exigences. L’une est destinée à cuire le pain du chabbat et des jours ordinaires de l’année. Le four à coupole et la table de pétrissage sont intacts. L’autre, qui se compose d’une salle de pétrissage et d’un four indépendant, est réservée à la fabrication des pains azymes (non levés) appelés coudoles en Provence et matsots dans le reste du pays.
Ce sont les seuls pains autorisés pendant les huit jours de la Pâque juive. La table de pétrissage porte en caractères hébraïques, le nom de son donateur, Gad de Digne, 1652.
Les premiers travaux de conservation – restauration
Au moment du classement de la synagogue parmi les monuments historiques, en 1924, l’architecte des monuments historiques, Henri Nodet, signalait dans un rapport l’importance des travaux à réaliser au niveau des couvertures et des dépendances du rez-de-chaussée, laissées à l’abandon, dont les maçonneries qui étaient dans un état précaire.
La modicité des moyens dont dispose l’association Cultuelle israélite de Carpentras, propriétaire des lieux, n’autorisait, au cours de la première moitié du siècle, que de menues interventions, liées aux urgences : en 1936, Henri Nodet reconstruit la hotte du four de cuisson des pains azymes qui s’était effondrée. Il remplace le dallage de pierre disloqué de la courette jouxtant le fournil, par un sol étanche recouvert de dalles.