Jeton publicitaire Chocolat Apt Bertrand Frères 1862 (84-Vaucluse)
251 – Jean-Claude THIERRY. Collection privée. Agrandi 2 fois.
24 mm. Laiton. Jeton publicitaire Bertrand frères, négociants de chocolats. 1862.
Avers : * * CHOCOLAT RENOMME * * COMPOSE DE MATIERES 1E CHOIX * dans cercle perlé le blason d’Apt ; aigle bicéphale surmontant les armoiries, de part et d’autre, figurent à droite une branche de chêne et à gauche une tige de roseau au naturel, reliées sur le bas, légende au dessus ; EXCELLENCE.
Revers : * RESPECTA LA RENOMMEE * QUAND AU MERITE ELLE EST DUE * cercle perlé qui intègre sur six lignes ; 1862 / VAUCLUSE / APT / BERTRAND / FRERES / -*- / NEGOCIANTS.
Ne trouvant pas trace de Bertrand frères à Apt en 1862, et poursuivant mes investigations, il ressort d’après l’étude ci-après des Armoiries de la ville d’Apt, qui laisse à supposer que ce jeton frappé 1862, pourrait bien être bien plus récent, car les armoiries de la ville correspondent à la période d’après 1949.
Des recherches locales actualisées, permettraient de faire évoluer ce constat, et rendre à ce jeton ses origines avérées.
Les armoiries de la ville d’Apt au fil des siècles (source site officiel d’Apt)
Antérieurement au XVème siècle, le sceau de la ville d’Apt représentait deux hommes armés à cheval, avec cette légende : « Pugno et expugno » que l’on peut traduire par « Je combats et je repousse ». Au revers, figuraient deux hommes debout et en exergue « sigillum curie civitatis aptensis » qui signifie « sceau du conseil de la ville d’Apt. On ne connait toutefois aucune matrice, ni empreinte de cette représentation.
On s’accorde généralement à fixer, vers 1400, l’adoption de l’épée dans le blason de la ville. Une légende se crée à cette époque, attribuant à Jules César, la fondation de la ville. En gage de reconnaissance, celui-ci aurait offert son épée à la cité. La première représentation de l’épée, accompagnée du ceinturon, date de 1404 et figure sur une cloche de l’église cathédrale Sainte-Anne.
Devise d’Apt: « Felicibus apta triumphis » (La ville apte à d’heureux triomphes)
L’édit royal du 20 novembre 1696 oblige toutes les communes du royaume, à faire enregistrer leurs armes dans l’Armorial général de France, dont Charles d’Hozier, conseiller du roi, est institué comme gardien. Les édiles de la cité aptésienne se conforment à la volonté de Louis XIV qui trouve ainsi une solution pour se procurer des ressources indispensables à ses grandes dépenses. La ville paye 100 livres pour les droits d’enregistrement de ses armoiries qui sont décrites et dessinées dans le tome 1 et 2 mais seulement avec l’épée. Il n’est pas fait mention du ceinturon alors que celui-ci a pourtant été adopté depuis longtemps.
L’héraldique du blason est la suivante : de gueules, à une épée d’or posée en pal, la pointe en bas, dans son fourreau de sable à la bouterolle d’or, entortillé de son ceinturon aussi de sable, lequel est muni de deux agrafes d’or.
Quant à la devise « Felicibus Apta triumphis », elle est simplement une adaptation d’un vers latin, extrait du poème de Claudien « De Bello getico » où l’on trouve ce vers « O meritum nomen felicibus apta triumphis » qui signifie « O nom mérité et apte à d’heureux triomphes ».
Aujourd’hui, l’aigle impérial à deux têtes, surmontant les armoiries, rappelle la longue et lointaine suzeraineté des empereurs germaniques. De part et d’autre, figurent une branche de chêne et une tige de roseau au naturel. Après la Seconde Guerre mondiale, la croix de guerre fut ajoutée au bas du blason, la ville ayant été cité à l’ordre du corps d’armée, pour les actes de Résistance dont ont fait preuve ses habitants.
En flânant dans la ville, soyez attentif, levez les yeux, peut-être apercevrez-vous des représentations de nos armoiries, elles sont nombreuses, sur certaines plaques de rues, sur les fontaines aux dauphins de la place de la Mairie, sur la façade de la caisse d’épargne, sur le fronton de la médiathèque…