Jeton de Pain Saint-Gobain, Chauny et Cirey

Jeton de Pain ST G C & C – Saint-Gobain, Chauny et Cirey

Collection privée

22mm. Cuivre

Avers : dans un grènetis ; ST GC & C

Revers : dans un grenetis ; PAIN

Les Manufactures de glaces et verres de Saint-Quirin, Cirey et Monthermé sont une société anonyme d’actionnariat familial regroupant plusieurs verreries spécialisées dans le verre à vitre et la miroiterie. Principal concurrent de la Manufacture des Glaces de Saint-Gobain, les deux manufactures fusionnent en 1858.

Manufactures des glaces et produits chimiques de Saint-Gobain, Chauny & Cirey

Le 21 juin 1855, un projet de fusion avec la Manufacture des Glaces de Saint-Gobain fait l’objet d’une convention. Les statuts de la nouvelle société anonyme des “Manufactures des Glaces et Produits Chimiques de Saint-Gobain, Chauny & Cirey » sont approuvés 11 juin 1858.

Saint Quirin apporte la verrerie de Cirey et celle de Mannheim, et Saint-Gobain apporte la verrerie de Saint-Gobain et celle de Chauny. Antoine Pierre Hély d’Oissel est élu président, et Auguste Chevandier de Valdrome est élu vice-président.

Les administrateurs de la nouvelle société sont Auguste Chevandier de Valdrome, Antoine-Marie Roederer, Louis-Philippe Desrousseaux de Medrano, François de Guaita et neuf autres issus de Saint-Gobain.

Le capital de la nouvelle société est divisé en 3 600 actions, dont 960 issues de l’ancienne société de Saint-Quirin, 2304 issues de l’ancienne société de Saint-Gobain, et 336 actions restant à la souche.

En 1870, 6 500 personnes travaillent dans la « Société anonyme des manufactures des glaces et produits chimiques de Saint-Gobain, Chauny & Cirey ».

Verrerie de Saint-Quirin (1737-1766)

Le 9 avril 1737, les religieux de Marmoutier (Alsace, ordre de Saint Benoît) sont autorisés par le Roi à établir deux verreries dans leurs forêts du prieuré de Saint-Quirin.

En 1739, les religieux de Saint-Quirin passent à Antoine Renaud, un entrepreneur et ouvrier verrier, un bail emphytéotique de 99 ans, pour l’exploitation d’une verrerie à établir à Lettenbach.

En 1741, lors d’un nouveau bail de 99 ans annulant le précédent, les religieux cèdent à Antoine Renaud et Hugues Drolenvaux, inspecteur des ponts et chaussées : le canton Lettembach, le canton de la Basse des Charmilles, pour y établir deux verreries. En 1747, les religieux de Marmoutier, Antoine Renaud et Hugues Drolenvaux se répartissent chacun un tiers de la société.

Drolenvaux fait venir des verriers de Bohême et il introduit le soufflage des verres en cylindre. Les verreries fabriquent du verre en table sans boudin, de type verre blanc cristallin de Bohême, propre pour les grandes estampes, peintures en pastel et glaces de carrosse.

En 1750, Drolenvaux rachète la part de Renaud. En 1752, il ferme la verrerie de la Basse des Charmilles pour agrandir celle de Lettembach, qui possède alors trois fours. Le 4 décembre 1755, le roi honore cet établissement précieux et lui accorde le titre de « Manufacture Royale », il autorise alors à donner à l’établissement le nom de « Manufacture royale de cristaux et de verres en table ». Église des Verriers, Lettenbach (Saint-Quirin, Moselle)

La manufacture devient de plus en plus importante, la marchandise est supérieure en qualité et moins onéreuse en prix à celle des verreries de Bohême.

En 1756, la chapelle des Verriers de Lettenbach est construite, sur les plans d’Antoine Marie Guaita, pour les besoins des ouvriers et de leurs familles. Elle est classée monument historique en 1984.

Afin de développer la manufacture, Drolenvaux cherche des partenaires industriel et financier et trouve Claude-Henry Lanfrey, marchand bourgeois de Strasbourg, ainsi qu’Antoine Marie Guaita, banquier à Francfort-sur-le-Main. Claude-Henry Lanfrey et Antoine-Marie Guaita rachètent alors la moitié des parts de Drolenvaux et la totalité des parts des religieux de Marmoutier en 1760.

En 1762, Hugues Drolenvaux se retire au profit de Louis-Antoine Ména, avocat au Conseil souverain d’Alsace, son neveu par alliance. À cette époque, la société rachète progressivement la verrerie de Plaine de Walsch. Par acte de société du 25 juin 1764, Louis-Antoine Ména, Claude-Henry Lanfrey et Antoine-Marie Guaita sont associés pour 1/3 chacun de la société. Lanfrey est nommé directeur.

En 1764, la Société prend à bail pour neuf années la verrerie voisine du Harberg et construit un sixième four à Lettembach.

Verrerie de Cirey (1762-1817). Le 16 février 1762, le marquis de Marmier autorise messieurs Moniot, Salmon, de Montzey et Co à établir un fourneau, une forge et un martinet sur son domaine à Cirey par un bail de 18 ans.

En 1767, Migne, de Montzey, Salmon et Mogniot deviennent propriétaires des fourneaux, forges et dépendances avec les terrains de 40 hectares, cédés par le marquis de Marmier. En 1770, Georges Braux, Pierre de Briot et Jean-François de Montzey rachetent les parts de Mogniot.

La société sera successivement vendue en 1781 à François Lecomte, et en 1792 Benjamin Malherbe, gendre de M. Lecomte.

En 1806, Benjamin Malherbe convertie sa forgerie en une verrerie à trois fours. Il y fabrique du verre à vitres, des cylindres, du verre en table, et des glaces soufflées. À la suite du décès de Benjamin Malherbe, la verrerie est vendue le 15 mai 1817 aux Manufactures de glaces et verres de Saint-Quirin et Monthermé pour 160 000 Fr.

Manufactures de glaces et verres de Saint-Quirin, Cirey et Monthermé

Techniques industrielles

Dans cette manufacture, plusieurs centaines d’ouvriers coulent des glaces aux proportions souvent considérables et de toutes dimensions dans une dizaine de fours. On y travaille aussi le verre en table. Les glaces reçoivent leurs derniers perfectionnements dans l’entrepôt de Paris. Les usines sont équipées de moulins avec pilons et de polissoirs.

Les produits coulés et soufflés des manufactures de glaces sont récompensés par de nombreuses médailles d’or et le Rapport du Jury Central sur les Produits de l’Agriculture et de l’Industrie ne tarie pas d’éloges sur les réalisations des industriels de Cirey et Saint-Quirin, tant « sous le rapport des dimensions que sous celui de la perfection du polissage et de l’absence complète des veines bleues ou vertes qui déparent habituellement les plus beaux morceaux de ce genre. La glace en blanc qu’expose Cirey cette année est le plus grand morceau de verre qui ait jamais été fabriqué en France. Sa perfection est complète ».

Les jetons de PAIN de la St. G. C. & C.

Les jetons de Pain, mais aussi de bouillon, viande, légume, vin, café, différentes formes, cuivre, zinc.

France 118 – par Jean-Claude THIERRY

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