61 et 61 a – Jean-Claude THIERRY – Collection privée -. Agrandi 2 fois.
24 x 18 mm. Laiton, forme ovale horizontal. Avers : BOULANGERIE / BROUSSE – LARGNAC / 1 k. Revers : pourtour perlé ; 1 k. référence R.Elie 10.1 en 1kg, existe en 2Kg réf ; 10.2.
23 mm. Laiton, hexagone. Avers : BOULANGERIE * BROUSSE – LARGNAC * / 2 k. Revers : contour perlé ; 2 k-
Ce jeton est inédit dans le R. Elie.
On peut être surpris de découvrir la présence d’une boulangerie dans le village de Largnac qui comprenait un très faible nombre de maison et d’habitants. On imagine que l’exploitation de la mine de charbon et la création d’une ligne de chemin de fer (la ligne du charbon) on fortement contribué à ce développement.
Il est fort rare de retrouver les photos d’époque, ici, nous vous présentons la famille Brousse :
Famille Brousse (Source France Archives : Avrard, André)
Nom de lieu : Largnac, Ydes (Cantal, France) – Puy Frousty
Ancienne boulangerie Brousse. – Cliché André Avrard
D’après le Dictionnaire topographique de la Haute Loire de Deribier (publié en 1820) le village de Largnac comprenait 2 maisons occupées par 10 habitants au début du 19ème siècle.
En 1886, d’après le Dictionnaire des lieux habités du département de la Haute Loire d’Hippolyte Malègue, 6 habitants occupaient la seule maison du village de Largnac.
Le village de Largnac au début du 19ème siècle, d’après le plan du cadastre (section C):
Moulin de Largnac, vue prise de la route départementale n° 922. – Cliché André Avrard.
Vue générale de Largnac.
Une histoire de chemin de fer dans la vallée du Mars (source) :
Dès 1853, Pierre Magne, alors ministre des travaux publics de Louis Napoléon Bonaparte, a envisagé la création d’une ligne de chemin de fer reliant Eygurande à Aurillac, via Bort-les-Orgues et Mauriac.
La première partie de la ligne, Eygurande-Largnac s’achève et est mise en service fin 1882. On l’appellera « la ligne du charbon » car elle dessert les mines de Champagnac.
En 1885 commence le chantier de la section Miécaze Mauriac qui sera ouverte en 1891. La partie la plus difficile à réaliser sera le tronçon d’un peu plus de 20 kilomètres entre Largnac et Mauriac.
Le parcours, sinueux, va donner du fil à retordre mais laissera des ouvrages exceptionnels. C’est ce dernier tronçon qui enjambe la Sumène puis le Mars par deux grands viaducs. Il n’est achevé qu’en 1893.
De Paris à Aurillac via Bourges, la ligne dite des « Auvergnats de Paris » était en service !
Historique – La Mine (source : Musée de la Mine à 15350 à Champagnac)
Musée retraçant l’histoire de la mine de 1842 à 1959 et le quotidien des mineurs, sur le bassin houiller Champagnac-Ydes.
La présence de charbon était connue depuis le moyen âge dans le village.
C’est en 1842 que l’industrialisation débuta, connaissant son âge d’or au début du XXème siècle, avec l’arrivée notamment du chemin de fer en 1882. Le nombre d’ouvrier monta à près de 800 en 1938 et la production pouvait atteindre jusqu’à 150 000 tonne par an.
La mine a fermé en 1959 faute de rentabilité et avec l’émergence de nouvelles énergies. Les Puits fermèrent, les galeries furent remblayées, la plupart des bâtiments démantelés et détruits. Les anciennes cités sont encore là pour témoigner de cette époque.
Un filon important de charbon traverse cette région. Depuis bien longtemps, les gens connaissaient l’existence de couches de charbon sur la Commune de Champagnac et l’extrayaient pour leurs propres besoins. Le code minier les déposséda du sous-sol, et des industriels capitalistes obtinrent, en 1842, cinq concessions minières. Ils tentèrent la métallurgie avec un haut fourneau et l’exportation par des gabarres sur la Dordogne, mais faute de fer ou de transport sûr, ils ne firent guère mieux que les paysans. La mine de 1855 avait bien une machine à vapeur, mais n’employait que cinq ouvriers dirigés par un forgeron.
Le chemin de fer dont l’embranchement d’Eygurande à Largnac fut inauguré le 5 novembre 1882, détermina l’industrialisation.
Au voisinage immédiat du port sec, la Société Anonyme des Houillères de Champagnac construisit un triage, un lavoir, une usine d’agglomération de briquettes, des bâtiments administratifs et une agglomération ouvrière. Ce carreau de la Mine fut relié aux couches de charbon par une galerie souterraine travers-banc de plus d’un kilomètre. La mine était née !.
Extraire le charbon était une chose, le vendre en était une autre. En 1886 l’entreprise fut mise en liquidation et en janvier 1888, Edmond Pochat investit dans l’entreprise dont il devint l’actionnaire majoritaire. La Mine se développa, produisit 100 000 tonnes par an et employait 800 ouvriers, 500 au fond et 300 au jour.
Après la guerre de 1914, Paul Riban succéda à son beau-père. La Mine fut nationalisée le 1er juillet 1946. Les mineurs participèrent à l’effort de reconstruction nationale. La politique énergétique s’orienta vers le pétrole et l’atome et la Mine de Champagnac cessa d’extraire du charbon le 1er juillet 1959. L’année précédente, elle avait extrait 91 800 tonnes et employé 318 ouvriers.
Principales étapes de l’exploitation :
1841 : (20 juillet) Ordonnance Royale instituant la concession des mines de houilles de Lagrailles et Mongroux, Lempret, Madic et Prodelles,
1852 : 68 ouvriers sur l’ensemble des concessions,
1868 : Fondation de la Société Anonyme des Houillères de Champagnac,
1874 : Construction des premières maisons ouvrières à Champagnac,
1882 : Construction de l’usine d’agglomérés et du lavoir,
1882 : (5 novembre) Ouverture de la ligne de chemin de fer Eygurande – Largnac,
1886 : Création de la Compagnie des Houillères de Champagnac (Mrs Rongier, Pochat et Cie),
1895 : 553 ouvriers – Grande grève de 3 mois,
1901 : 630 ouvriers,
1902 : Coup de grisou, 8 morts,
1918 : 679 ouvriers,
1946 : Nationalisation et rattachement aux houillères du Bassin d’Auvergne,
1952 : 570 ouvriers,
1953 : Fermeture des Mines de Vendes,
1959 : Fermeture des Mines de Champagnac,
2007 : Arrêté mettant fin aux concessions.
Par Jean-Claude THIERRY