Jeton Boulangerie Coopérative des Cheminots Thouars

28 – Collection Jean-Claude THIERRY

19 x 22. Aluminium, ovale et sa bélière. Pourtour perlé sur les deux faces. Avers : BOULANGERIE COOPERATIVE / DES / CHEMINOTS * THOUARS *. Revers : 1K°500.

21mm. Aluminium, rond et sa bélière. Avers : BOULANGERIE COOPERATIVE / DES / CHEMINOTS * THOUARS *. Revers, pourtour perlé : 1K°.

Thouars est une commune du Centre-Ouest de la France située dans le département des Deux-Sèvres en région Nouvelle-Aquitaine. Anciennement appelée Thouars-sur-le-Thouet. Ses habitants sont appelés les Thouarsais.

Les mouvements Coopératifs et Mutualistes de Poitou-Charentes (source). Créées pour défendre des valeurs collectives, les coopératives et les mutuelles au même titre que les associations ont contribué à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs depuis le 19e siècle jusqu’à nos jours, en s’adaptant à l’évolution de l’économie et de la société.

Dans la région Poitou-Charentes, la première société de secours mutuels apparaît avant 1820, tandis que les coopératives se développent, à partir de 1854, dans le secteur du blé et de la panification, avant de prendre un essor considérable dans le secteur laitier, au moment de la crise du phylloxéra.

Terre pionnière en matière de coopération et de mutualisme, la région Poitou-Charentes est aujourd’hui encore en tête des régions françaises en termes de proportion d’emplois dans ces deux secteurs.

La poignée de mains, considérée en France comme le symbole de la solidarité et, par conséquent, du mouvement mutualiste, a été utilisée comme emblème jusqu’à l’adoption du logotype.

Coopératives et mutuelles, par Patricia Toucas.

Les coopératives et les sociétés de secours mutuels naissent en France dans la première moitié du 19e siècle pour répondre aux besoins sociaux créés par la nouvelle société industrielle. Les coopératives s’inspirent des premiers socialistes comme Robert Owen (1771-1858), créateur de villages coopératifs en Angleterre, et Charles Fourier (1772-1837), théoricien de l’Association. En revanche, en mutualité, les pratiques de prévoyance solidaire ont précédé la théorie, avec le solidarisme élaboré par Léon Bourgeois (1851-1925) en 1896.

En 1834 est créée à Paris la Société des bijoutiers en dorés, considérée comme la première coopérative de production en France.

La même année, à Lyon, le Commerce véridique et social, première coopérative de consommation, voit le jour. En 1844, en Grande-Bretagne, des ouvriers tisserands de Manchester fondent la Société des  Equitables Pionniers de Rochdale dont les différents règlements deviendront des modèles pour le monde coopératif. Les trois grands types de coopératives sont celles de consommation, de production et de crédit, mais la coopération n’a cessé de se diversifier dans différentes branches d’activités comme le logement ou le transport et dans tous les secteurs pour toucher aussi bien le commerce, l’agriculture, l’industrie ou le secteur maritime. Quels que soient ces domaines, le but d’une coopérative est de supprimer les intermédiaires entre producteurs et consommateurs. Elle repose sur les valeurs de solidarité et d’entraide et met en oeuvre le principe démocratique « Un homme, une voix ». Si les coopératives s’intéressent aux circonstances normales de la vie quotidienne, les sociétés de secours mutuels sont créées pour faire face aux conjonctures difficiles afin de protéger les sociétaires de leurs conséquences comme l’invalidité ou la maladie, de garantir ou assurer les sociétaires contre différents risques et d’organiser l’épargne. Elles ont constitué la première forme de protection sociale pour les travailleurs. Mutuelles et coopératives appartiennent au secteur de l’économie sociale, qui se caractérise par la primauté accordée à l’humain sur la valorisation du capital.

Le Poitou et les Charentes sont des territoires de passages et d’échanges, renforcés au 19e siècle par le développement des communications routières et ferroviaires et favorables à la propagation de l’esprit coopératif et mutualiste.

Les premières coopératives y naissent en 1854 dans le secteur du blé et de la panification. Mais c’est principalement pour faire face à la crise du phylloxéra dans les années 1870 que le système coopératif se développe, donnant lieu à la création de nombreuses coopératives et sociétés de secours mutuels qui deviendront les SCOP et les mutuelles du 20e siècle encore très dynamiques aujourd’hui.

« Les sociétés de secours mutuels font parfois appel aux emblèmes des loges maçonniques et du compagnonnage, les instruments de la géométrie pour traduire les valeurs d’assistance mutuelle et de travail bien fait ». Photographie Patricia. Toucas.

Détail d’une sculpture sur le fronton du bâtiment de L’Union, société mutuelle libre, bâtie en 1883 à Marans (Charente-Maritime). Photographie P.Toucas.

« La ruche d’où sortent les abeilles est souvent utilisée par les sociétés de secours mutuels et les coopératives, en tant qu’emblème du travail. Cette référence à la ruche est sous-jacente dans de nombreux logos actuels sous la forme géométrique rappelant des alvéoles ».

Fête de la Société de Secours Mutuels à Montlieu (Charente). Carte postale, début du 20e siècle. Archives départementales de Charente-Maritime.

L’usage d’un insigne vestimentaire était généralement réglementé dans les statuts des sociétés de secours mutuels, sous peine d’amende : l’insigne devait par exemple être porté de manière apparente pour l’enterrement des sociétaires. Ici, un insigne de la société philanthropique de Niort. Archives départementales des Deux-Sèvres.

Page de couverture du règlement de la Société de bienfaisance et de secours mutuels des Arts et Métiers de La Rochelle, 1853. Archives départementales de Charente-Maritime.

L’Union des coopérateurs de La Rochelle et ses environs, créée en 1916, avait installé ses entrepôts et les bureaux de son siège social dans l’église désaffectée de Saint-Nicolas (non loin de la gare, actuellement hôtel Ibis). Elle comptait alors 4 000 sociétaires et une vingtaine de magasins. © Fonds Camille Robreau, Archives municipales de La Rochelle.

Les Coopératives de consommateurs : de la lutte « contre la vie chère » au « consomm’acteur ». Par Gilles Caire

Au milieu du 19e siècle, les dépenses alimentaires représentent plus de 70 % du budget ouvrier (17 % aujourd’hui). Le pain et les produits d’épicerie sont ainsi les premiers secteurs où les coopératives vont se développer.

Les boulangeries coopératives au service « de la construction d’un avenir meilleur »

En 1854 à Rochefort deux coopératives de panification la Ruche et la Société de panification des Dix moulins se constituent pour réagir contre la mauvaise qualité, la tricherie sur le poids et le prix excessif du pain, attribués aux ententes entre patrons boulangers. D’autres créations similaires suivent et en 1870, on dénombre déjà une trentaine de boulangeries coopératives, toutes urbaines et pour la plupart en Charente-Inférieure.

À partir de 1879, sous l’impulsion de notables, elles essaiment dans les campagnes et dans les autres départements. En zone rurale, le cultivateur apporte du blé ou de la farine, reçoit en contrepartie des jetons avec lesquels il paie le pain qui est livré à domicile. Elles contribuent également au remplacement du pain noir par le pain blanc. Elles connaissent leur apogée dans l’entre-deux-guerres (444 recensées sur les quatre départements en 1923), puis déclinent après 1945 (133 en 1975, 35 en 1991) du fait de l’affaiblissement de l’engagement coopératif, du portage devenu trop coûteux et de la baisse de la consommation de pain (330 kilos par an et par personne en 1900, 120 en 1950, 50 aujourd’hui). Il ne reste aujourd’hui qu’une poignée de boulangeries coopératives en France, dont une à Vendeuvre-du-Poitou qui est concédée en gérance.

« Le Pain », Parthenay, statue en marbre, réalisée par Albert Lefeuvre en 1885.

Boulangerie coopérative « le Chant des blés » à Vendeuvre-du-Poitou.

Bon d’échange « Blé contre Pain » de la dernière boulangerie coopérative de Poitou-Charentes, créée en 1913 à Vendeuvre-du-Poitou (Vienne) par un petit groupe d’agriculteurs.

Les sociétés de panification permettaient de supprimer les intermédiaires entre producteur et consommateur et de vendre le pain au prix le plus bas. Ici, la boulangerie coopérative de Beaussais (Deux-Sèvres).

Jetons alimentaires ou monnaie de nécessité, en aluminium de la boulangerie coopérative des cheminots de Thouars dont la forme rappelle les médaillettes religieuses.

À la fin du 19e siècle, dans cette ville, dont la gare ouverte en 1873 est très vite devenue un dépôt important, plus d’un quart des habitants sont cheminots. Cette population, logée non loin de la gare, bénéficie d’organisations propres, comme une boulangerie coopérative qui a émis des jetons de pain.

Coopérative scolaire à Saint-Savinien (Charente-Maritime). Carte postale, vers 1930.

 Collection Claude Aubineau.

La Rotonde, temple éphémère de la vapeur (patrimoine de la Ville de Thouars)

La dernière locomotive à vapeur utilisée à Thouars cesse toute activité en 1971, le dépôt de la gare de Thouars fait de la résistance et retrouve une éphémère seconde jeunesse.

Dès 1969, des équipes de ferrailleurs entament à Thouars, le démontage de plus d’une centaine de locomotives à vapeur radiées des effectifs. La SNCF choisit d’en conserver une partie afin d’ouvrir un musée. Le site choisi est Mulhouse, site privilégié pour un musée  » Européen  » des chemins de fer. Thouars va participer à cette aventure.

A partir de 1969, le dépôt est chargé de la restauration de certaines locomotives  » historiques  » pour être exposées au nouveau musée de Mulhouse. Ces locomotives sont hors service depuis de nombreuses années. Il faut alors tout remettre à l’état d’origine : cela nécessite, pour certaines, de redessiner des pièces selon des plans d’époque et de les fabriquer. Les locomotives sont restaurées pour être présentées en statique. Leur chaudière n’est pas obligatoirement en état. Une fois la restauration terminée, chaque locomotive est acheminée par le rail par trains spéciaux jusqu’à Mulhouse.

Ainsi, entre 1969 et 1979, 6 locomotives et quelques wagons sont confiées au dépôt de Thouars. La  première d’entre elles est la 121 n°340 Forquenot. Construite en Angleterre en 1882, cette machine fut utilisée par le réseau du Paris-Orléans. Sa restauration durera de 1969 à 1971.

Le 7 juillet 1971, cette machine est exposée à Paris dans la gare Montparnasse. La loco suscite tellement d’intérêt qu’elle ne quittera plus Paris avant la fin de sa restauration (10 personnes y travailleront). 10700 heures de travail seront nécessaires à sa restauration.

Par Jean-Claude THIERRY

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