Jetons de Pain Coopérative L’Humanité – Wattrelos (59-Nord)
211 – Jean-Claude THIERRY. Collection privée
22 mm. Laiton. Carré, coins arrondis. Avers : COOPÉRATIVE L’HUMANITÉ * WATTRELOS, surfrappe 4. Revers : 50 / PAINS
211A – Jean-Claude THIERRY. Collection privée
18mm. Laiton. Rond, lobé. Avers : COOPÉRATIVE L’HUMANITÉ WATTRELOS. Revers : 1 PAIN
211B – Jean-Claude THIERRY. Collection privée
19 mm. Laiton. Hexagonal. Avers : COOPÉRATIVE L’HUMANITÉ WATTRELOS. Revers : 1 PAIN
211C – Jean-Claude THIERRY. Collection privée
23 mm. Laiton, rond. Avers : COOPÉRATIVE L’HUMANITÉ WATTRELOS. Revers : 10 PAINS
Wattrelos est située à la frontière franco-belge, à 14 km de Lille, 17 km de Courtrai (Kortrijk en flamand) et à 19 km de Tournai. La ville est donc située quasiment à équidistance des trois pôles principaux de l’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai, métropole transfrontalière de plus de 2 millions d’habitants, dont elle fait partie.
Le siège social de la coopérative l’Humanité de Wattrelos, fondée en 1897, est basé au 190, rue de Tourcoing. En 1930, elle totalisait 2000 sociétaires, et son CA 2.000.000 francs, dont la nature des marchandises est : Pain, Boucherie, Charbon, dans 3 magasins. (Annuaire de la coopération 1930).
Cartes postales anciennes. Wattrelos – Vieille place – 1905. Quartier ou se situait la coopérative l’Humanité
L’Humanité, qui se situait sur la place du quartier du Crétinier à Wattrelos.
Le service presse et communication de la Ville de Wattrelos représenté par Monsieur Frédéric Hollebecque, que je remercie, nous transmet les photos et commentaires ci-après : « Une fresque rappelle actuellement, sur le pignon du mur d’une maison donnant sur la place, que l’établissement a existé. Et sur la place, une sculpture illustrant une poignée de mains (ou signe de Foi) symbolise également l’humanité ».
Naissance du mouvement ouvrier – Printemps 1880 :
Après un hiver particulièrement rigoureux, marqué en plus par un chômage massif chez les fileurs, les ouvriers cessent le travail pour obtenir une augmentation compensant la hausse du coût de la vie. En effet, les prix du kilo de beurre et de pommes de terre ont pratiquement doublé. Les grévistes wattrelosiens se distinguent en organisant le passage en fraude, à grande échelle, entre la Belgique et la France, de produits de première nécessité. Ainsi, ils passent la frontière, par flots irrépressibles, en chantant : « J’ai du bon tabac ». Les bénéfices accumulés leur permettent de tenir quelques temps. Mais finalement, cette grève est un échec qui ne reste pas sans conséquences.
Naissance d’une coopérative
Le leader socialiste flamand Edouard Anseele juge que les ouvriers ont mal préparé le mouvement en n’ayant ni structures, ni réserves. Il cite l’exemple de la coopérative gantoise qu’il préside, le Vooruit, « citadelle d’où la classe ouvrière bombarde la bourgeoisie à coup de tartines et de pommes de terre ».
Le conseil est écouté par les militants socialistes wattrelosiens. Au mois de novembre 1897, la coopérative ouvrière L’Humanité voit le jour dans le quartier de la Vieille Place avec, déjà, 150 inscrits. Elle comprend une boucherie, une boulangerie, une charcuterie et une épicerie.
A son apogée, la coopérative comptera 800 adhérents.
L’autre conséquence de l’échec de cette grève causée par l’intransigeance patronale, c’est le remplacement à la tête du syndicat des ouvriers textiles d’un partisan de l’entente entre patrons et ouvriers par un militant plus combatif : Henri Carette, futur maire de Roubaix. Prévues en 1881, les élections législatives approchent. Ce dernier décide de faire appel à Jules Guesde, leader du parti ouvrier français, pour défendre les idées du socialisme dans la 7e circonscription (Roubaix-Wattrelos).
Face au candidat bonapartiste Pierre Catteau, la défaite est cuisante. Pas plus de 492 voix, dont seulement 8 à Wattrelos. Le socialisme en est à ses débuts… Il progresse alors année après année et en 1893, Jules Guesde est élu député avec 6 879 voix parmi lesquelles 718 à Wattrelos.
La même année naît la Fraternelle de Wattrelos, d’abord rattachée à la section roubaisienne du parti ouvrier français. En 1896, les socialistes wattrelosiens s’estiment assez forts pour créer leur propre section. En 1900, 8 socialistes entrent au conseil municipal. Parmi eux, Henri Briffaut qui sera maire de 1912 à 1938.