La boulangerie de Popidius Priscus contient quatre grandes meules.
À Pompéi, les 34 fours et meules, près de Naples,
ont été détruits par l’éruption du volcan Vésuve, 79 après J.-C.
Illustration par gravure sur bois par Sir Sydney Prior Hall en 1873.
Un pain de deux millénaires cuit à Pompéi, et qui porte encore le sceau du boulanger.
Le pain a été carbonisé par la tragédie du volcan Vésuve et, comme les corps des habitants, il a été immortalisé dans sa forme exacte.
À Pompéi, avant l’éruption de 79 après J.-C., environ 10 000 habitants y vivaient. Elle comptait 34 boulangers équipés de fours et de moulins en pierre de lave, certains d’entre eux étant également équipés de comptoirs de vente.
Approximativement, cinq d’entre eux étaient considérés comme de grandes boulangeries (jusqu’à trois meules), d’autres, plus petits, n’en possédaient qu’une. Les meules étaient fabriquées pour tourner « à la main », par des esclaves ou des ânes.
D’après les sources littéraires et iconographiques et les découvertes archéologiques, nous savons que les types de pain les plus connus étaient au nombre de 10 et que des biscuits étaient aussi produits pour les chiens.
Le pain le plus apprécié était le panis siligineus, des pains blancs produits avec des farines supérieures et destinées aux consommateurs fortunés. C’était un pain circulaire, sur lequel on traçait déjà les lignes pour le diviser en huit parties.
Les Romains n’utilisaient pas le couteau pour couper le pain et, dès qu’ils sortaient du four, ils pouvaient déjà le diviser entre les clients.
À la fois, boulanger, meunier et magistrat, c’est un personnage important de la cité antique qui conjuguait son métier avec celui du meunier. La boulangerie pompéienne était généralement une petite entreprise qui servait de 500 à 700 personnes et réunissait sous un même toit la boulangerie elle-même, le moulin et la boutique.
Des machines rudimentaires permettaient déjà à l’époque d’automatiser le processus de pétrissage. Et il fallait produire beaucoup de pains !
Quant aux variétés de céréales, la diversité de la table pompéienne n’avait rien à envier à la nôtre. L’orge à six rangs ou à deux rangs, le blé dur, le grand et le petit épeautre, le blé poulard, le blé compact, l’amidonnier ou même le lin cultivé dans l’Antiquité, sont exposés en forme de couronnes d’épis prêtées par l’Institut du végétal Arvalis.
À côté, des instruments des archéobotanistes permettent de comprendre et d’apprécier le travail des spécialistes qui a permis d’extraire les grains et les produits carbonisés de la lave et d’en récolter les données.
Les aliments antiques sauvés par les chercheurs sont pour la première fois prêtés à un musée français, alors même qu’ils sont très rarement exposés sur le site même de Pompéi. Pour le goûter, un recueil des recettes antiques est à disposition du visiteur. Le pain pompéien n’attend qu’à être remis au four.