BINDER Armand Adolphe, Alsacien la Belle Prestance.
Armand Adolphe BINDER est né le 26 mars 1886 à Dornach (68), fils de Georges Jacob BINDER et de Cécilia BINDER-BOCHRY.
Classe 1906, Seine-et-Oise, 1er bureau, matricule : 183. Demeurant lors du conseil de révision à Paris, 94 bis, rue des Marais. Incorporé à la 6ᵉ section COA le 8 octobre 1907, soldat de 2ᵉ classe; soldat de 1ʳᵉ classe le 5 octobre 1908, envoyé en congé le 25 septembre 1909 en attendant son passage dans la réserve de l’armée active ; certificat de bonne conduite accordé. Période d’exercices militaires à la 24ᵉ section COA du 30 août au 21 septembre 1912.
Armand Adolphe BINDER est reçu Compagnon boulanger du Devoir à Paris à Pâques 1914 sous le noble nom d’Alsacien la Belle Prestance.
Rappelé à l’activité le 3 août 1914 par ordre de mobilisation générale du 1 août 1914, il est incorporé à la 24ᵉ section COA puis passé au 1ᵉʳ régiment de zouaves le 8 juin 1916.
Le 20 mai 1917, 1ᵉʳ régiment de zouaves auquel il appartient donne l’assaut du Mont Cornillet :
« En avril 1917 a lieu la bataille des monts de Champagne dans le cadre de l’offensive Nivelle, les Français multiplient les assauts sans prendre tous les monts. Le 17 avril, la 34ᵉ division d’infanterie se lance à l’attaque du mont Cornillet entre Reims et Suippes.
Ils en lancent un nouveau le 20 mai, préparé avec un soin particulier. Un bombardement d’artillerie intensif dévaste les lignes allemandes. Le poste de commandement ainsi qu’une partie des soldats allemands sont abrités dans un vaste ouvrage souterrain comprenant trois galeries principales parallèles et une galerie transversale, pouvant recevoir trois bataillons, soit plus de 600 hommes au total. Pour réduire cette garnison, les Français ont fait venir deux canons spéciaux, des obusiers de 400 mm, installés à Mourmelon-le-Petit, qui tirent 36 obus de 400 mm pesant 900 kg. Les objectifs visés sont les trois accès aux galeries, au nord du mont et les puits d’aération, repérés par les avions d’observation. Un obus de 400 tombe dans la cheminée principale d’aération, à l’angle des galeries centrales et transversales, et explose au sol. Des obus asphyxiants tombent aussi aux trois accès des galeries est centrale et ouest. L’assaut français est lancé sur le flanc sud par trois bataillons du 1ᵉʳ régiment de zouaves. Il se heurte à une résistance qui parait faible et mal organisée et, en une demi-heure, emporte la crête. Sur le versant nord, où se trouvent les accès aux galeries, il y a peu de résistance d’infanterie, contrairement à l’attente. Un détachement de reconnaissance ne trouve pas les accès, qui ont été enterrés par le bombardement.
L’entrée de la galerie, découverte par le capitaine Texier, fait apparaître l’horreur. Les soldats ayant survécu au souffle et au monoxyde de carbone de l’explosion, entièrement équipés et armés pour sortir au combat, se sont rués dans la panique vers les sorties effondrées. Ils sont montés les uns sur les autres sur cinq épaisseurs, se battant pour la vie, et sont morts étouffés, écrasés par leurs camarades, asphyxiés ou tués par leurs baïonnettes. Leurs visages ne laissent pas de doute sur leur effroi et leurs souffrances. À l’intérieur, c’est la cohue des morts. Les Français ne retrouvent que deux soldats vivants. Ils ne peuvent évacuer tous les corps, l’entrée étant les jours suivants sous les feux intensifs de l’artillerie allemande du mont Blond, et emmurent ceux qui restent. Ils consolident les parties de galeries utilisables et s’y installent » (Wikipédia).
Plaque commémorative pour les victimes allemandes des tunnels du Mont Cornillet
(Gallica)
Armand Adolphe BINDER est « Cité à l’ordre de l’armée le 23 mai 1917. Bon et brave soldat qui a toujours fait preuve de courage -, le 20 mai 1917, blessé très grièvement au moment où il se préparait à partir à l’assaut, a manifesté à ses camarades son regret de ne pouvoir les suivre ; croix de guerre avec palme, médaille militaire. »
Ses blessures entrainent l’amputation de ses deux cuisses aux 1/3 et une cicatrice à l’avant-bras gauche (voir détails médicaux et pensions sur sa fiche matricule).
Nommé Chevalier de la Légion d’Honneur par décret du 30 mars 1922.
L’Écho de Paris, 16 mai 1927
Deviens membre de l’Association des Légionnaires « Décorés au péril de leur vie » en 1927 (L’Écho de Paris, 16 mai 1927) et vice-président de la Fédération des plus grands invalides de guerre.
En premier plan, Armand BINDER, Alsacien la Belle Prestance, amputé de ses deux jambes.
(Paris-Soir, 24 janvier 1933)
Élevé au grade d’Officier de la Légion d’Honneur par décret du 13 décembre 1932.
L’Excelsior, 15 janvier 1933
Différents domiciles : Paris, 26, rue de l’Entrepôt ; août 1911, Paris, 121, rue d’Aboukir ; septembre 1913, 254, rue du Faubourg Saint-Martin ; avril 1921 : Paris, 152, boulevard de la Vilette ; mai 1932 : Sartrouville, 56, rue Thiers.
Armand Adolphe BINDER, Alsacien la Belle Prestance, décède début mars 1950 et est inhumé le 6 mars au cimetière de Thiais.
Laurent BOURCIER, Picard la Fidélité, CPRFAD.