JOSEPH GALPIN (1846-1923), BOULANGER A BEAUFAY (SARTHE)
GALPIN : voilà un nom qui rime avec « pain » ! Ce boulanger, un oublié de la grande Histoire, ressuscite sur le CREBESC grâce à la découverte chez un brocanteur tourangeau d’une photo de mariage de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe.
Au premier plan sont placés les invités de la noce, dont, assis au premier rang, les mariés. L’épouse est en noir ou en sombre, la robe blanche ne s’étant pas encore généralisée à l’époque. Presque toutes les femmes portent une grande coiffe blanche. Quelques hommes sont en blouse.
La mariée était en noir…
Tous sont devant une grande bâtisse où l’on lit sur la façade : « AU SOLEIL D’OR GALPIN. LOGE à PIED » (le texte se prolongeait par « ET A CHEVAL », comme on le voit sur des cartes postales). Le nom de l’auberge « Au Soleil d’or », vient probablement d’une ancienne enseigne représentant un soleil doré.
A gauche, on lit : « ECURIE / ET / REMISE » ; au centre : « BOULANGER » ; à droite : « FARINE / SON ET /RECOUPE ». La recoupe est définie comme la « deuxième farine tirée du son séparé du gruau. »
Le marié est-il Joseph Galpin ou une personne de sa famille, son fils, qui s’est marié en 1906 ? il est impossible de le dire.
Qui était ce boulanger sarthois ? Il était né à Beaufay le 11 mai 1846, fils de Louis Galpin, 41 ans, cultivateur à la Chapellerie, et de Cécile Blot, 38 ans.
Beaufay est alors un bourg de 2200 habitants (il n’en compte que 1500 aujourd’hui), situé à un peu plus de 25 km du Mans.
Le bourg de Beaufay (Sarthe) au début du XXe siècle.
Après avoir appris le métier de boulanger, il part à Paris où il réside comme « garçon boulanger » dans le 9e arrondissement, au 36, rue de Clichy, à la date de son mariage.
A Beaufay, le 11 octobre 1875, il épouse Octavie Henriette GALLET, 18 ans, née en 1856 à Mézières-sous-Ballon (Sarthe) en 1856. Les parents de la mariée se nomment Jacques Gallet, 50 ans, et Marie Morin, 46 ans. Ils sont « boulangers-aubergistes ».
Ce sont aussi les parents d’Emile Jacques Gallet, né au Mans en 1853, qui sera reçu compagnon boulanger du Devoir à Paris en 1881 sous le nom de Manceau l’Ami du Travail. Un autre fils, Narcisse Gallet, né à Mézières-sous-Ballon en 1863, était aussi boulanger (il voyagea de son métier à Paris et en région parisienne). De plus, un frère de Jacques Gallet, prénommé Céneri Julien, né vers 1836, est « garçon boulanger » à Paris en 1875 et témoin au mariage de Joseph Galpin.
Joseph Pierre Galpin était-il lui-même compagnon boulanger ? Laurent Bourcier nous le confirmera peut-être.
Toujours est-il que Joseph Galpin, grâce à ce mariage, s’unit à une famille de boulangers et va succéder à ses beaux-parents à une date non connue, mais avant 1887, année du décès de Jacques Gallet, boulanger, à Mézières-sous-Ballon, âgé de 62 ans. Il va poursuivre à Beaufay l’activité de boulanger-aubergiste de son beau-père.
Son épouse décède à Beaufay le 24 septembre 1887 (deux jours avant le décès de son père), âgée de 30 ans. Joseph Galpin se remarie à Beaufay le 4 octobre 1888 avec Joséphine Maulny, 22 ans, domestique. Il est dit dans l’acte « aubergiste et boulanger ».
Signature de Joseph Galpin au bas de son acte de mariage en 1888.
Trois enfants sont nés de sa première union : Marie Octavie (1876-1932) ; Berthe Joséphine (1877 – ?) ; Joseph Emile (1879 – ?).
Un autre fils est né de son second mariage : André, né en 1888.
L’un et l’autre garçons exerceront le métier de boulanger. Joseph Emile Galpin travaillera de son métier à Paris en 1899 puis, après son service militaire, de 1903 à 1905, puis se mariera à Beaufay en 1906 avec Estelle Maria Aveline. Il succédera à son père avant de s’établir comme restaurateur au Croisic (Loire-Atlantique) à l’hôtel de l’Océan.
Joseph Emile Galpin et son épouse, devant la boulangerie et « café du Soleil d’Or Galpin-Aveline » vers 1920.
André Galpin exerça son métier à Paris et en Seine-et-Marne. Mobilisé durant la Grande Guerre, il décédera (Mort pour la France) à Estries-Deniécourt (Somme) en 1916, à l’âge de 27 ans.
Leur père, Joseph Pierre Galpin décède à Beaufay le 16 mars 1923, âgé de 76 ans. Sa tombe est toujours visible au cimetière de la commune.
La tombe de Joseph Pierre Galpin et de sa première épouse Octavie Gallet, au cimetière de Beaufay (photo Jérôme Avignon).
Le site Généanet m’a permis de retracer l’histoire de Joseph Galpin et de sa famille, notamment grâce aux arbres de Dominique FLAHAUT (flahautdo), Jérôme AVIGNON (dorian75) et Renan LECOMTE (renan01). Qu’ils en soient vivement remerciés.