« Le pain dans la grande guerre » (31)

L’APRÈS…

Dans les années 1920, nombreux sont les compagnons qui veulent voir les divisions des compagnonnages d’avant-guerre disparaître. Ont-elles un sens, selon les uns, ces querelles entre compagnons lorsque l’on a vécu la dure fraternité des combats ? …. Pourquoi ne pas créer un compagnonnage unifié qui engloberait l’ensemble des sociétés compagnonniques ?

Cette idée va donner naissance à la Fédération Générale du Compagnonnage et à de nombreuses fédérations régionales. Dans ce contexte, on assiste à des invitations à des fêtes entre sociétés de rites jadis ennemis. C’est ainsi que les Compagnons boulangers du Devoir et les Compagnons boulangers du Devoir de Liberté de Tours s’invitent réciproquement à leur fête de Saint-Honoré. Mais, fait encore plus surprenant, des invitations sont lancées pour assister à des réceptions, même si le métier et le rite ne sont pas ceux des invitants et des invités.

 

 

« Tu viens a moi, j’allais vers toi, désormais plus de Rites, de discordes ; aidons nous mutuellement et tendons-nous la main » 

 Auguste Bonvous, Compagnon couvreur du Devoir

 Carte postale éditée a Angoulême vers 1919, pour appeler les compagnons a fraterniser au-delà de leurs différences de rites, au sein de la Fédération générale du Compagnonnage.

De 1918 à 1939, la quasi-totalité des 36 000 communes françaises érigent des monuments aux morts. Chaque monument reproduit au moins une de ces trois idées: la foi dans la Patrie avec le coq terrassant l’aigle; le devoir et le sacrifice avec la représentation du soldat ; l’arrière avec les femmes qui tournent les obus ou qui pleurent le disparu. Pour leur part, les Compagnons de la Fédération Compagnonnique de Touraine inaugureront avec les autorités une stèle à la mémoire de ceux des leurs morts au champ d’honneur. Elle sera installée le 13 juin 1926 au musée compagnonnique, dans les locaux du musée des beaux arts de Tours. Cette stèle est aujourd’hui exposée à l’entrée du musée du Compagnonnage de Tours.

Banquet de la fête des compagnons boulangers de Paris, “Saint-Honoré” du 16 mai 1920.

“Ils en manque des Pays Compagnons”

 Quelques communes refuseront l’idée du patriotisme, préférant exprimer celle du pacifisme : « Tu ne tueras point » est inscrit sur le monument aux morts d’Avion dans le Pas-de-Calais ; « Maudite soit la guerre » sur celui de Gentioux dans la Creuse.

Charles Bardon, Parisien la Clef des Cœurs

Le Compagnon boulanger du Devoir Charles Bardon, Parisien la Clef des Cœurs, est la dernière victime de la Grande Guerre, parmi les compagnons boulangers.  Il a reçu un éclat d’obus dans la poitrine lors des combats.

L’éclat se déplace, jour après jour, mois après mois, année après année, pendant plus de 20 ans…  En 1940, l’éclat d’obus atteint une partie vitale : Parisien la Clef des Cœurs rejoint alors ses camarades morts au combat…

Ie ! Don ! Mon Dieu ! ess qui les allemands serit riv’nous !

Grève de la boulangerie suisse en 1920

Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.

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