Trois noms de compagnon sont composés avec le mot couleurs,
ce sont le Soutien des Couleurs ;
L’Ami des Couleurs ;
Le Vengeur des Couleurs.
- Le Soutien des Couleurs :
Le premier compagnon boulanger du Devoir nommé le Soutien des Couleurs semble être Salmon, Tourangeau le Soutien des Couleurs, reçu à Rochefort à Pâques 1817.
Selon les registres de l’un de mes frères en Compagnonnage, Jean Philippon, Bordelais la Constance, il serait suivi par les compagnons passants couvreurs en 1828, par les cordonniers-bottiers du Devoir en 1829, par les tanneurs-corroyeurs ainsi que par les bourreliers-harnacheurs en 1834.
En revanche, il faut attendre 1836 pour voir réapparaître ce nom chez les compagnons boulangers.
Et ce sont eux qui l’utilisent le plus après les compagnons maréchaux du Devoir.
De 1817 à nos jours, 78 compagnons portent ce nom, de 1836 à 1860, 48 compagnons, de 1861 à 1918, seulement 20 compagnons, et de 1919 à 1934, on ne trouve plus que 9 compagnons.
Gustave LANDAIS est né en 1858 à Saint-Christophe sur le Nais (37) ;
Reçu à Orléans le jour de l’Assomption 1877 ;
Sous le nom de Tourangeau le Soutien des Couleurs.
Le dernier est Gaston Fevelas, Romans le Soutien des Couleurs, reçu à la Saint-Honoré 1934 à Paris.
- L’Ami des Couleurs :
En 1835 apparaît l’Ami des Couleurs, choisi à 13 reprises jusqu’en 1884.
- Le Vengeur des Couleurs :
Le Vengeur des Couleurs est choisi à cinq reprises entre 1845 et 1851 :
Ambroise Bourgogne, Toulonnais le Vengeur des Couleurs, reçu à Pâques 1845 à Marseille.
François Fabre, Vivarais le Vengeur des Couleurs, reçu à Noël 1846 à Nîmes.
Michel Laporte, Perpignan le Vengeur des Couleurs, reçu à la Toussaint 1851 à Nîmes.
Pierre Raunier, Languedoc le Vengeur des Couleurs, reçu à la Toussaint 1849 à Nîmes.
Georges Abadia, Comtois le Vengeur des Couleurs, reçu à la Saint-Honoré 1848 à Nîmes.
Cette popularité lors de la période 1840-1860 est due à deux facteurs :
- Le premier est la volonté de s’affirmer par ces noms comme de véritables compagnons du Tour de France à une époque où les boulangers sont considérés comme des imposteurs.
- Le second est que, en 1847, les compagnonnages du Devoir imposent aux compagnons boulangers de ne plus porter leurs couleurs pendant un temps défini, les laissant entrevoir en échange un espoir de reconnaissance.
Les compagnons boulangers accepteront pour un laps de temps cette condition, mais ces reconnaissances n’eurent pas lieu. Les compagnons boulangers se sentant bernés répliquèrent par des noms violents comme le Vengeur des Couleurs.
Extrait du livre « Le Pain des Compagnons » L’histoire des compagnons boulangers et pâtissiers
Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.