Stéphane LEROUX , Picard la Tolérance

Compagnon Pâtissier Resté Fidèle au Devoir

Un des Meilleurs Ouvriers de France Pâtissiers Confiseurs 2004

       Cher Picard, chers lecteurs,

      Fidèle, et à l’image de son auteur, cet ouvrage en quatre volumes « Le Pain des Compagnons » retraçant l’histoire des Compagnons boulangers est avant tout un livre engagé d’une incroyable richesse historique, parfaitement documenté et illustré.

         Je suis très impressionné par le travail titanesque que cela représente, pratiquement deux décennies de recherches et de collectes constituées au fil du temps. De la part de Picard la Fidélité, cela ne pouvait de toute façon pas en être autrement.

               Cette période allant du Premier Empire à nos jours, ô combien riche et mouvementée, est avant tout celle qui a organisé notre société telle que nous la connaissons aujourd’hui ; à travers les innombrables luttes visant à réduire les inégalités sociales et autres injustices, nous permettant de confirmer ces valeurs héritées de la Révolution Française qui consistent à penser que les hommes peuvent vivre libres, égaux et de manière fraternelle. Nous touchons là à la doctrine même du Compagnonnage, accompagnée en plus de ce Devoir absolu de transmettre pour les générations futures. Noble et indispensable cause en réalité pour qu’une société puisse tenir avec l’espoir de vivre en harmonie.

Toutes ces luttes, nous les connaissons bien. Elles sont toujours d’actualité et sont loin d’être terminées, elles sont même éternelles et méritent d’être défendues.

         J’ai rencontré pour la première fois Picard la Fidélité quand j’étais encore jeune aspirant itinérant dans notre ville de Brest en 1986 lors d’une réunion à la Cayenne de Nantes.  Je dois dire qu’à l’époque déjà, c’était un jeune Compagnon à l’esprit, au regard et à l’attitude qui ne laissent pas indifférent, un personnage marquant que l’on ne peut oublier.  J’ai eu la chance, par la suite, de passer une année inoubliable à ses côtés dans notre ville de Paris en 1989 pour mon année de réception. Très intense et riche professionnellement, ce fut l’une des plus belles années passées sur mon Tour de France.  Meneur d’homme aux qualités professionnelles indéniables, Picard est également un homme franc, généreux, droit, juste, sincère, Fraternel et j’en oublie certainement. Mais il est avant tout un homme Fidèle qui porte très bien son nom et qui a très bien compris le sens profond de l’engagement. Picard a largement contribué à mon éducation Compagnonnique, peu consistante à cette époque je dois dire, pour un jeune aspirant. Il m’a fait prendre conscience de l’importance des vertus du Compagnonnage mais surtout sur la nécessité et le Devoir de les transmettre. Je suis très heureux que Picard ait réalisé cet ouvrage sur le Compagnonnage afin de partager ses connaissances historiques et philosophiques et d’en faire profiter le plus grand nombre.

         Si vous avez de l’intérêt pour l’histoire de nos professions, pour leur évolution ainsi que pour leur fonctionnement mais surtout si vous êtes conscient de l’absolue nécessité de préserver ce Devoir de transmission, alors ce livre ne vous laissera pas indifférent.

         Pour ma part j’apprends encore beaucoup en lisant ses ouvrages, je prends conscience aussi…

        Je dois dire que j’ai le plus grand respect pour l’homme qu’il est, pour ce qu’il m’a apporté et apporte au Compagnonnage par son action et par la rédaction de cet ouvrage.

            « Le Pain des compagnons », quel titre en réalité ! On en est même à se demander pourquoi les Compagnons boulangers ont eu tant de difficulté à se faire reconnaitre par les autres corps de métier alors qu’ils produisent un symbole fort : le pain. Ce symbole est l’essence même de ce qui touche au sens du partage et de la fraternité, valeurs fondamentales dans la doctrine du Compagnonnage.

Le Compagnonnage c’est aussi la transmission des savoirs professionnels et techniques, je ne l’oublie pas et j’y suis particulièrement attaché. C’est ce qui m’a poussé et permis de devenir M.O.F. Pâtissier Confiseur en 2004. Par ailleurs, n’oublions pas que si nous avons su préserver tous ces savoirs, c’est avant tout grâce à des hommes de cœur qui ont eu la volonté de transmettre sans aucun désir de gloire ou d’immortalité, de manière altruiste, tout simplement pour le bien commun.

         Si la transmission n’est pas comprise et accompagnée de cet esprit de partage pour le bien de l’autre, elle peut alors ne pas avoir beaucoup de valeur ou de sens pour celui qui la reçoit. Ce dernier risque alors de ne pas comprendre l’importance ni le pourquoi de cet indispensable et nécessaire passage de témoin. C’est, à mes yeux, ce qui a le plus de noblesse et d’importance dans le Compagnonnage. Il doit son existence et sa longévité grâce au sens qu’il a su donner à la transmission, tous métiers confondus.

« Ni se servir, ni s’asservir, mais servir » : ces mots, je les ai souvent entendus prononcés par Picard.

      Le compagnonnage existe toujours mais tout reste encore à faire, cet ouvrage confirme aussi cela.  Je suis Compagnon Pâtissier, j’avais la possibilité d’être nommé « le Fier Courageux ». J’ai choisi « la Tolérance », mais je suis quand même extrêmement fier (car on ne se refait pas) de faire partie de cette longue lignée de Compagnons qui ont su préserver et faire évoluer ce Devoir coûte que coûte, malgré de nombreuses difficultés pour faire en sorte qu’il arrive à nous aujourd’hui, toujours aussi vivant.

     C’est la toute la force d’un livre dans son sens le plus noble lorsqu’il est réalisé avec sérieux : c’est un véritable outil de savoir et de transmission. Ce livre est un espoir et une chance pour l’avenir du Compagnonnage qui doit absolument continuer à exister afin de préserver cet esprit et ce Devoir de transmission.

     Un grand merci, très cher Picard la Fidélité, de nous faire prendre conscience de cela car comme tu le soulignes, soyons fiers de ce que nous sommes et de notre histoire ! Ne l’occultons pas, elle est indispensable afin de mieux construire notre avenir.

     Soyons plus que vigilant sur ce point et veillons à ne pas devenir amnésique, ce serait un véritable affront et un total mépris vis-à-vis de nos anciens, Compagnons ou non, et pour tous ceux qui les ont précédés, parfois même au péril de leur vie…

Je souhaite le plus grand succès à cet ouvrage unique et indispensable à toute bonne bibliothèque (quand même en 4 volumes et plus de 2000 pages).

Fraternel salut à l’un de mes frères en Devoir Picard la Fidélité Compagnon Pâtissier Resté Fidèle au Devoir.

 

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