Frédéric THIBAULT

Provençal La Quête du Savoir

Compagnon tailleur de pierre des Devoirs Unis

Si la vie enseigne, le livre précise… Il y a des classiques en littérature que le compagnon se doit d’avoir lu pour la bonne compréhension de l’histoire du compagnonnage, de ses légendes et de ses usages.

        Agricol Perdiguier, Martin Saint-Léon, Emile Coornaert ou encore Marcel Bris par exemple, restent aujourd’hui encore des auteurs qui ont permis de poser les prémices d’une historiographie du fait compagnonnique. Plus proche de notre période contemporaine, quelques historiens et anthropologues se sont également penchés sur le compagnonnage en y apportant une démarche universitaire parfois déconcertante dans la remise en cause de certaines croyances chez les compagnons des différents Devoirs.
      Qu’un ouvrier, par ailleurs compagnon, troque ses outils pour prendre la plume, pour écrire  la grande histoire de sa corporation au sein du compagnonnage et, au-delà, éclairer le lecteur sur certains usages et traditions compagnonniques, s’inscrit dans la grande tradition de cette « parole ouvrière ». Mais bien plus encore, la démarche historique, le travail d’analyse et de divulgation d’un nombre incroyable de documents inédits présentés par Picard la Fidélité, positionnent de fait Le Pain des compagnons comme l’un des ouvrages de référence de l’histoire du compagnonnage depuis la première publication du Livre du Compagnonnage de notre frère Agricol Perdiguier.
        Alors que les différents mouvements compagnonniques sont confrontés depuis vingt ans à de nouveaux enjeux économiques et sociétaux susceptibles de remettre en cause leurs fondamentaux, il est nécessaire qu’ils puissent se ressourcer dans leur(s) passé(s) pour y puiser des réponses qui leurs permettront d’éclairer leur avenir.

     Le Pain des compagnons est là pour nous le rappeler et Picard la Fidélité, au travers de son second chef d’œuvre, offre aux compagnons, et au grand public, un travail à l’image de sa vie faite de partage, de fraternité et d’amour pour son Devoir, le compagnonnage et l’Humanité.  
       Et, malgré une impatience légitime, s’il nous faudra encore un peu de temps avant de pouvoir refermer la dernière page du quatrième volume et pouvoir affirmer avoir lu Le Pain des compagnons dans son intégralité, prenons cela comme une mise à l’épreuve et le temps nécessaire à la fermentation du bon pain que les compagnons pourront ensuite partager en fraternité.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *