Travailleurs de Leers (59-Nord)

Jeton Pain Coopérative l’Union des Travailleurs de Leers (59-Nord)

97 – JCT. Collection privée

17mm. Cuivre. Carré, bords coupés. Avers : COOPERATIVE / LEERS. Revers : PAIN / BLANC.

Leers (se prononce /lεrs/) est une commune française située dans le département du Nord (59) en région Hauts-de-France. Elle fait partie de la Métropole européenne de Lille. Elle est limitrophe de Leers-Nord en Belgique avec qui elle ne formait qu’un jusqu’en 1779.

L’histoire de la ville est marquée par son activité industrielle. Dès le XVIIIe siècle, les habitants vivent de l’agriculture et travaillent le lin à l' »otil », à domicile.

Nous remercions Monsieur Marcel FLORIN, Président de Leers Historique, pour les informations et documents ci-après :  LA COOPERATIVE « L’UNION DES TRAVAILLEURS DU PAIN de LEERS ».

Bien que fondée en 1892 la boulangerie L’Union des travailleurs du pain à Leers n’apparait dans les relevés du Ravet-Anceau qu’en 1905 (page 61 de Leers, mon village).

Le magasin se situe au n° 10 rue de l’Eglise. Cette rue est dénommée rue Thiers en Novembre 1927, puis rue des Patriotes le 5 Mai 1948 (inaugurée le 14 juillet 1948).

Nos recherches dans le Ravet-Anceau s’arrêtent en 1914. L’Union des travailleurs a dû poursuivre son activité au de-là de 1934.

En 1958 sont installés « Les coopérateurs Flandre-Artois » qui ont succédé à « L’Union des travailleurs du pain ». En 1991 c’est un magasin d’alimentation générale à l’enseigne « Au Cabri ». Actuellement pizzéria Adriano.

Les jetons en cuivre que nous exposons au Musée Guy Haquette : deux pièces aux contours différents : l’une pour la délivrance d’un pain, l’autre pour un pain blanc.

97A – Inédit dans le R. Elie. Crédit Photo Monsieur Marcel FLORIN, Président de Leers Historique.

La carte postale situe l’emplacement du magasin dans la rue de l’Eglise : à gauche, l’enseigne COOP est fixée en haut du rez-de-chaussée (près de la « carotte » du débit de tabac du voisin).

Nous remercions Monsieur Tony PICAVET, pour cette carte postale et les photos, il est le petit-fils de Mme PICAVET, née Hélène LEROY qui était la dernière serveuse pour les compagnons de l’Union des Travailleurs et la première gérante de la COOP.

L’annuaire de la Coopération de 1930, nous indique que l’Union des Travailleurs est fondée en 1892, son Siège Social est basé au 10, Rue de l’Eglise. Le nombre de Sociétaire est de 426. Son chiffre d’affaires est de 380.796 francs.

La Coopérative, l’Union des Travailleurs. L’annuaire de 1914 indique la Coopérative l’Union des Travailleur de LEERS, est située 10, Rue de l’Eglise, et comptait 1200 Sociétaires pour un débit de chiffre d’affaire de 220 000 frs. Le Pain était seul article débité.

En 1934, le Siège Social de l’Union des Travailleurs, est situé au 10, Rue Thiers, compte 480 Sociétaires, et réalise un chiffre d’affaire de 406 650 francs.

Le Moulin de Leers 

Symbole de la commune, il dresse sa fière silhouette entre les quartiers du « Buisson » et du « Vert bois ».

On ne connaît pas la date de sa construction. Il n’apparaît pas dans les comptes de 1601.

Au XVIIIème siècle, c’était un édifice de bois qui semble avoir appartenu durant plusieurs générations à la famille Fourez.

En 185O il nécessitait d’importantes réparations, mais une tempête survenue cette année eut raison de ce géant et il fut détruit par l’ouragan entraînant dans sa chute la mort d’un ouvrier occupé à y faire des réparations.

Le 7 Juillet 1851, sa propriétaire Lucie-Marie Deleneste veuve de Simon-Hubert Fourez fut autorisée à le reconstruire en briques. Leur fils également nommé Simon-Hubert Fourez lui succéda et le transmit par la suite à son neveu Arthur Derache.

En octobre 1914, Arthur Derache qui faisait tourner son moulin par moments seulement en raison de la pénurie de grains fut accusé par les Allemands de transmettre des signaux par le mouvement des ailes de son moulin. Il put se justifier, mais cessa toute activité meunière jusqu’à la fin des hostilités.

Dès 1929 le moulin n’eut plus d’activité et les années et les intempéries le mirent à mal.

En 1971 il tombait en ruine. Acheté par la municipalité, celle-ci organisa en 1973 un référendum auprès de la population qui approuva par 76 % de oui la restauration du moulin.

Les travaux terminés en 1975 donnèrent lieu à une fête d’inauguration le 13 juin 1976.

Chaque année depuis cette date se déroulent à Leers en juin les Fêtes du Moulin.

Ci-dessous nous présentons un extrait du plus ancien document connu faisant état de la présence d’un moulin à Leers.

Il s’agit du terrier de la Seigneurie de Kevaucamp conservé aux Archives de l’État à Namur (Belgique) dans le fonds de Corroy-le-Château référence nº 2971.

La parcelle de terre en question, d’une superficie de 7 cents, était donc voisine des terres du moulin de Leers.

– 1574 –

On sait qu’une bonne partie des terres de Leers appartenaient à l’abbaye d’Hasnon dont les armoiries ont d’ailleurs été reprises par la commune par la suite.

Les archives conservent un certain nombre de documents qui témoignent de cette situation.

Celui qui suit est extrait des registres des rentes dues par les moines de l’abbaye.

Il s’agit, manifestement toujours du même moulin proche des terres de Kevaucamp devenu Quevaucamp.

– 1601 –

Les Archives Départementales au Nord conservent dans le fonds dit « de Flandre Wallonne » les comptes des 20èmes de l’an 1601 sous la référence C.1547.

Il s’agit de titres d’imposition portant sur les biens fonciers ayant fait l’objet d’une déclaration des propriétaires et des occupants.

Ceux qui concernent Leers situent bien les propriétés de l’époque. On y apprend l’existence de deux moulins dans notre commune.

Le texte est le suivant :

La famille Doutrelingne exploitait donc en 16O1 deux moulins, vraisemblablement les moulins dits « de Fournette » ainsi qu’on le verra dans le texte ci-après.

– 1658 –

Comme toutes les églises anciennes/celle de Leers conservait un certain nombre de pierres tombales rappelant l’inhumation des paroissiens décédés au cours des siècles.

À la fin du 19ème siècle, d’éminents chercheurs firent le relevé de toutes ces pierres funéraires et cette initiative louable a permis de sauver de l’oubli beaucoup d’inscriptions aujourd’hui disparues.

Si Leers a conservé dans son église rénovée un certain nombre de ces pierres tombales, d’autres n’ont pas résisté à l’usure du temps ; il en est ainsi de celle de Guillaume Doutrelingne, meunier de Fournette à Leers décédé le 9 janvier 1658 à l’âge de 5O ans, de son fils et de l’épouse de celui-ci.

Voici le texte de la pierre tombale disparue :

Ce témoignage permet de bien situer l’une des familles de meuniers de Leers.

– 1741 –

Le 12 juillet 1741, il fut procédé à Leers comme à l’accoutumée, à la mise aux enchères du droit de perception des dîmes de l’Abbaye d’Hasnon.

Le document relatif à cette adjudication a été conservé aux Archives Départementales du Nord, il expose les conditions de prise en charge de la recette des dîmes et le détail de chacune des branches, c’est-à-dire les limites de chacune des circonscriptions.

On y apprend que la branche de Wattinnes (de la ferme du même nom) comprenait dans sa part le moulin de Fournette dont il a déjà été question précédemment.

Les descriptions de chacune de ces branches nous citent un ensemble de lieux-dits dont une bonne partie est encore en usage aujourd’hui.

– 1755 –

Les Archives Générales du Royaume à Bruxelles conservent sous la référence  » Jointe des Amortissements pour les Eglises et Pauvres du Tournaisis  » n° lO16, un ensemble de documents dont nous avons extrait la  » Déclaration des Gens de Loy du Village de Leers-Tournaisis des biens qui appartiennent à l’Église du dit lieu « .

On y relève entre autres une mention relative à l’un des moulins de Leers.

Il s’agit ici du moulin de la Mottelette.

– 1770 –

Lors des discussions relatives à la signature du Traité des Limites de 1769 à 1779 au cours desquelles la fixation des frontières de la France aboutit à la partition de Leers, il fut établi un grand nombre de documents situant les caractéristiques des terres qui faisaient l’objet des contestations.

Nous présentons ci-dessous un extrait de l’état établi le 26 janvier 177O pour les terres de Leers :

– 1770 –

Nous donnons ci-contre ce qui a trait au Moulin de la Mottelette dans l’état des terres dépendantes du Tournaisis sises à Leers.

Famille de COURCHELLES

La famille de COURCHELLES exploita durant plusieurs générations le moulin de la Mottelette à Leers.

II s’agit d’une très ancienne famille de meuniers, car les archives de Wattrelos (A.E. Gand, Fonds de l’abbaye de Saint-Bavon) nous apprennent qu’en l’an 1432 le meunier de Wattrelos était déjà un nommé Jehan de COURCHELLES.

C’est sans doute à la même famille qu’appartiennent les censiers de Beaulieu à Wattrelos cité en 1416 en la personne d’un Pierre de COURCHELLES.

Source : LEERS Historique Patrimoine Industriel.

 

Jean-Claude THIERRY

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