Sté Coopérative Les Socialistes Réunis

Belgique – Sté Coopérative Les Socialistes Réunis – Dour

Belgique – 4 – Jean-Claude THIERRY. Collection privée

Cuivre, octogonal perforé. Avers : autour d’un grènetis ; STE CIVE / LES SOCIALISTES REUNIS * DOUR * Revers : UN KO – / PAIN

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Société Coopérative  » Les Ouvriers Réunis » est fondée le 28 septembre 1895.

La Maison du peuple de Dour, qui conserve cette vocation, a été construite par l’architecte Alphonse Van Craenenbroeck en 1928-1929, à l’initiative de la société coopérative « Les Socialistes Réunis ».

Les souhaits de cette dernière étaient d’offrir un lieu de rencontre moderne, où le côté récréatif et festif était prépondérant face au côté commercial.

Le bâtiment cherche à exprimer l’hégémonie de la Coopérative,

En utilisant magistralement le langage « Art Déco ». (Wallonie bienvenue)

Le bâtiment cherche à exprimer l’hégémonie de la coopérative. Utilisant magistralement le langage Art déco, l’édifice est bâti selon un plan triangulaire axé sur une excroissance semi-octogonale abritant un café. Celui-ci est éclairé par de grandes baies aux encadrements à retraits et surmonté d’une terrasse clôturée d’un balcon. La façade pignon comprend en son centre une tour couronnée d’un amortissement en style géométrique. Ce style est également utilisé pour le couronnement des pilastres et des pignons des trois façades ainsi que pour les frises aux motifs anguleux qui soulignent l’élévation. L’ensemble comportait à l’origine une salle de spectacle, aujourd’hui disparue.

L’austérité de la façade à l’élan vertical marqué est en opposition avec la richesse de l’intérieur, tant en formes qu’en couleurs (frise, lambris en bois exotiques, vitraux, etc.). Les piliers octogonaux se transforment en palmiers stylisés et le plafond s’anime de moulures en faisceaux. Ce dernier répond au sol en damier rouge et blanc. Épinglons les deux sas d’entrées ornés de vitraux, les banquettes épousant la base des pilastres ainsi que la frise géométrique décorant la partie supérieure des murs.

Personnalité :

Alfred Danhier, né le 5 avril 1867 à Dour et y décédé le 19 août 1943 fut un syndicaliste et un homme politique socialiste wallon du Parti Ouvrier Belge (P.O.B.).

Alfred Danhier est issu d’une famille nombreuse (11 enfants) de Dour, mineur, actif dans le mouvement socialiste, à partir de 1895 et jusque 1938, il devient directeur de la coopérative ouvrière « Les socialistes réunis » de Dour, dissidence socialiste de la coopérative « Les ouvriers réunis ».

Président fédéral de la Fédération des syndicats de mineurs du Borinage avant la première guerre mondiale, il reste un des dirigeants régional et national de la Centrale des Mineurs jusqu’à sa pension.

Élu conseiller communal de Dour en 1904, il sera élu échevin de sa commune dès 1907 en cartel avec le parti libéral. Il sera élu Bourgmestre en 1921 et ce jusqu’à sa révocation durant l’occupation allemande.

Il devient sénateur provincial du Hainaut en juillet 1919 en raison de la démission de Henri Rolland, il le restera jusqu’en 1936. Une rue de Dour lui est dédiée.

Celui-ci, décède à la rue du Peuple, le 19 août 19432. Un bourgmestre est imposé par l’occupant allemand en octobre 1941, alors que Monsieur Danhier est toujours bourgmestre en titre. Arthur Surin, membre du parti rexiste dès avant la guerre, collabora avec les forces de répression allemandes causant ainsi l’arrestation, la déportation et la mort de nombreuses personnes, il fut détenu, après la libération, à la prison de Mons et poursuivi devant la justice militaire où il fut condamné à mort, gracié en 1948 il ne reviendra jamais à Dour.

Le conseil d’administration de la coopérative était composé de, plus ou moins, 20 personnes, dont Alfred Danhier.

Source : Alain Jouret, Danhier Émile, dans 1000 personnalités de Mons et de la région. Dictionnaire biographique, Waterloo, 2015, p. 158.

-Alain Jouret, Quelques mots à propos de la coopérative douroise Les Socialistes Réunis, dans Centre d’information d’histoire régionale. Bulletins, n° 8 et n° 9, avril-juin 1979, p. 2-12.

-Jean Puissant, L’Évolution du mouvement ouvrier socialiste dans le Borinage, Académie royale de Belgique, Classe des lettres, Bruxelles 1993.

-Nico Wouters, Oorlogsburgemeesters 40/44: lokaal bestuur en collaboratie in België, Lannoo Uitgeverij, 2004.

-Annales Parlementaires, Chambre des représentants, séance du 18/11/1948, Interpellation du Ministre de la Justice par Léo Collard sur : « la grâce accordée aux traitres et dénonciateurs Boveroulle et Surin, condamnés à mort ».

Autre personnalité : Camille Moury (23 juin 1873 – 6 février 1924, Dour), est un homme politique socialiste wallon du POB.

Camille Moury est issu d’une famille protestante de Dour, apprenti-ouvrier métallurgiste à l’Arsenal de Mons, actif dans le mouvement socialiste, il devient comptable à la coopérative ouvrière « Les socialistes réunis » de Dour puis, à partir de 1909 secrétaire permanent de la Fédération mutualiste « l’Avenir du Borinage ».

Élu conseiller communal de Dour en 1907, il sera élu échevin de sa commune en 1921. Député suppléant en 1914, il devient député de la circonscription de Mons-Borinage en juillet 1919 à la suite du décès de Désiré Maroille, il le restera jusqu’à son décès en 1924, il fut remplacé par Philibert Verdure. Une rue de Dour lui est dédiée.

Par Jean-Claude THIERRY

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