Saint-Honoré 1841, Paris

« Il y a encore de la religion dans le peuple, et de bons exemples, partis de haut, l’auraient bientôt développée. Dernièrement, les compagnons boulangers se sont réunis processionnellement, et musique en tête, à l’église Saint-Roch, pour y offrir le pain bénit, ainsi qu’il est d’usage le jour des Rogations. Les syndics du corps des boulangers, en voiture, ouvraient la marche, suivis d’une musique militaire, et d’une autre, recrutée parmi les boulangers. Venaient ensuite les maîtres boulangers et compagnons, portant à la boutonnière gauche un bouquet avec des rubans flottants, et tenant à la main leurs grosses cannes à pommes d’ivoire. Le pain bénit, orné d’innombrables rubans et de drapeaux, était porté par quatre compagnons. Après la messe, le cortège a accompagné dans le même ordre les syndics à leur domicile. »

Extrait de L’Ami de la Religion, n° 3439, tome CIX, du jeudi 20 mai 1841, page 372 .

Consultable en son intégralité via Google.livres.

Remarques :

– Le rédacteur met en lien le cortège des boulangers avec le dimanche des Rogations, qui précède le jeudi de l’Ascension. Or, ce dimanche tombait, en 1841, le jour de la Saint-Honoré, le 16 mai. Les boulangers ont d’abord fêté leur saint patron.

– les compagnons sont porteurs de rubans et de bouquets à la boutonnière gauche.

– les « syndics du corps des boulangers » sont vraisemblablement les « hommes en place » des compagnons boulangers.

Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.

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