Quand on a bu trop de vin…

Quand on a bu trop de vin,

C’est toujours la même histoire ;

Quand on a bu trop de vin,

On dit : est-ce bien certain

Que nous ayons bu à  deux tout ce vin ?

Boulanger, mon voisin,

Lève-t-il ton levain ?

Oui ? De ta pâte molle

Fais donc des croquignolles,

Moi de mes mots rustauds

Des vers ornementaux.

Je sais qu’on dit de moi : ce poète bachique,

Et de toi boulanger : ce boulanger qui chique

Et crache sa chique au pétrin.

L’ont dit, quels ? L’ont dit, c’est certain,

Tels qui sous leur suspension dorée

Se mouillent plus que nous après la poire

(voila comme on écrit l’histoire !)

Et, se mouillant, n’ont pas la parole adorée

Les extrêmes comme deux pointes de compas

Pointe à Paris, pointe en Morée

Etant des majus habentes

Nous, des minus, mon boulanger

Car on a été  soldat

On sait des tas de trucs pour s’alleger.

Sais-tu, dis voir,  ce que c’est le népenthès ?

Moi, pas.

Toi, pas.

Par bleu. Buvons à  la santé  de nos boulanges

Je demanderai  ça à certain professeur que je connais

Puis, je composerai un épigramme contre ce benêt

Avec une ode  à ta louange.

Extrait  de L’Auvergne littéraire et artistique ; Clermont-Ferrand ;  numéro 20, janvier 1926.

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