Problématique des semences

Si vous souhaitez avoir un approfondissement sur la problématique des semences, voici deux documents.

Il émane de Pat Roy MOONEY, canadien et expert international dans le domaine depuis longtemps.
Il a écrit un livre fin des années 1970 sur « Les semences de la terre. Une richesse publique ou privée ? ».
Livre qui, un peu à l’instar du « Printemps silencieux » de Rachel CARSON (de 1962), est prophétique tant les questions qu’il pose sont toujours d’actualités sur les défis environnementaux, notamment la biodiversité, qui déjà à l’époque était menacée.
Au point que certains experts de l’époque parlent de « génocide de la biodiversité » et d’autres de « balayage de la biodiversité » lorsque que s’impose la révolution verte et ses variétés à haut rendement (VHR) dépendantes d’engrais de synthèse et de pesticides.
Finalement ce sera l’expression « érosion génétique » qui sera choisi par la FAO et le groupe de pression où P.R.MOONEY officiait.
Ce livre permet aussi de mieux comprendre comment la situation actuelle du marché de semences s’est crée, avec par exemple l’arrivée des droits d’obtention végétale (DOV) et les brevets sur le vivant.

Ce livre de 1969 est téléchargeable gratuitement et en français à cette adresse

Presque 50 ans après, le deuxième document du même auteur est vocale, c’est l’enregistrement de son interview dans l’émission « Terre à Terre » réalisé en janvier 2016 sur France Culture.
Interview réalisé par Ruth STEGASSY, la compagne de J.-P. BOLOGNINI qui a participé avec lui à la rédaction du livre qui vient de sortir, « Les blés de pays » présenté par ailleurs sur ce site.

Là, Pat Roy MOONEY nous parle, toujours en visionnaire, pendant une heure sur le thème « Après le smartphone, la smart agriculture », c’est l’impressionnant témoignage de la situation actuelle du marché agricole et de ces enjeux économiques.
Ce marché, où les leaders, ne seront peut-être plus les vendeurs du kit semences/pesticides, tels Bayer-Monsanto, China Chemical-Novartis, mais les vendeurs de matériel agricole proposant les modélisations de culture digitalisées grâce notamment aux drome, GPS, entrant les données personnalisées dans le programme et permettant de calculer les apports d’intrants à commander à qui ? Devinez !

Ce podcast est encore disponible à cette adresse.
Les émissions de Ruth Stegassy sont désormais bien archivées à cette adresse; terreaterre.ww7.be.
Merci à Jean-Pierre Bolognini de nous l’avoir signalé.

Commentaires concernant : "Problématique des semences" (2)

  1. Bonjour,
    Depuis la sédentarisation de l’homme la force de la création variétale est d’anticiper les conditions extrêmes que les plantes peuvent rencontrer pour mieux se nourrir – Pour connaître les informations concernant la filière française des céréales : http://www.gnis.fr – En 2018 le séquençage des 110000 gènes du blé a ouvert de nouvelles possibilités de création de nouvelles variétés. L’analyse des données a montré une disparition de la partie asiatique de la biodiversité du blé au cours du temps mais une diversité venant d’espèces apparentées a été introduite et de nouvelles espèces sont cultivées triticale (Blé-seigle) Tritordeum (Blédur-orge). Aussi la sole de blé tendre implantée en culture biologique AB s’accroit chaque année et une filière Semence Nature Bio assure une traçabilité depuis la graine issue de sélection bio dynamique à la farine.
    Meilleures salutation
    Thierry HACHE

    • Marc Dewalque a écrit:

      Monsieur Hache Bon jour,
      Les conditions extrêmes que les plantes peuvent rencontrer pour se nourrir, sont celles qui nécessitent une sélection DHS (soit des clones, politique voulue et entretenue par le GNIS) qui ont fait perdre une capacité de rhyzophérer, ont réduit la taille des céréales de 80 cm. à 1 mètre alors qu’en même pas 15 jours les matières qu’ont engrangé les feuilles et la tige migrent vers le grain à l’épaison. Faut’il encore parler de la pollution des eaux par les nitrates et de l’air par les perturbateurs endocriniens .
      La traçabilité de la sélection que vous auto-proclamez « bio dynamique » n’est pas rencontrée par les triticales et triordeum qui ont nécessité l’intervention de colchicine ou autres produits pour fusionner deux noyaux génétiques trop distant que pour s’hybrider naturellement.

      Une sélection où l’ADN ne se manipule pas est aussi souhaitée par les consommateurs.

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