Opération sans douleur par le NO-PAIN

Jeton Opération sans douleur par le NO-PAIN

Cabinet Dentaire Américain Toulon.

464 – Jean-Claude THIERRY. Collection privée

21mm. Cuivre. Avers : en circulaire ; CABINET DENTAIRE AMERICAIN – 2 / RUE BERTHELOT / TOULON. Revers : OPERATION / SANS DOULEUR / PAR LE / NO-PAIN.

Ce jeton publicitaire trouve son intérêt dans la traduction de NO-PAIN qui signifie : pas de douleur. Soyons rassurés, les patients pourront déguster à nouveau le pain et sa mie, puisque les méthodes de ce cabinet dentaire ont favorablement évolué depuis la frappe de ce jeton, et du timbre monnaie qui suit.

464-Timbre-monnaie- crédit photo wiki collection

32mm. 5 centimes vert sur fond rouge

Variante

L’histoire de la médecine dentaire est une partie de l’histoire de la médecine, et l’étude des développements historiques de la médecine dentaire, y compris des biographies des personnes qui ont influencé la médecine dentaire de leur temps. Cette histoire s’étend très loin dans le passé. Ainsi, au Danemark, la preuve de l’ouverture d’une molaire remonte au néolithique. Le traitement conservatoire des dents chez les anciens paysans du Pakistan a pu être prouvé dans l’intervalle de 7 000 à 5 500 ans av. J.C, et ce avec l’intention de « réparer » les dents, et éventuellement même de combler les cavités (trous percés dans la dent). Depuis les Sumériens, on a cru jusqu’aux temps modernes qu’un ver dans la dent était responsable de la carie.

Les premiers travaux sur la technique dentaire ont été faits au milieu du Ier millénaire av. J.-C. par les Étrusques et les Phéniciens. L’influence des savants romains et grecs a été déterminante au Moyen Âge tant dans le monde chrétien que dans le monde arabe. Les découvertes arabes sont parvenues dans le monde occidental, où le métier de dentiste était exercé par les barbiers, en même temps que d’autres connaissances provenant de l’Antiquité, par l’École de traducteurs de Tolède et par Salerne. C’est au début du XVIIIe siècle que la science, notamment par le Français Pierre Fauchard, pose les bases de la médecine dentaire des temps modernes.

Le traitement dentaire sous anesthésie est pratiqué à partir du XIXe siècle au moyen de gaz hilarant, qui est déjà synthétisé en 1776. Les anesthésies à l’éther ou au chloroforme suivent. Le dentiste américain William Thomas Green Morton peut ainsi débarrasser un patient de ses maux sans douleur.

En novembre 1895, Wilhelm Röntgen découvre les rayons X, qui simplifient l’exploration de la mâchoire. En 1905, l’anesthésique local procaïne est mis au point par les chimistes allemands Alfred Einhorn et Emil Uhlfelder, qui lui attribuent le nom de Novocaïne (néologisme latin pour nouvelle cocaïne). C’est ainsi que les bases sont posées pour le diagnostic et la thérapeutique modernes. La dentisterie subit alors des progrès rapides : depuis la mise au point de nombreux procédés de chirurgie dentaire jusqu’à la confection de prothèses dentaires par CFAO. Parallèlement aux progrès de la dentisterie scientifique, le tableau de la profession s’organise. Par ailleurs, il se développe une médecine dentaire vétérinaire, qui se sert des procédés de la médecine dentaire générale convenablement adaptés.

Dentiste avec une pince en argent et un collier de grandes dents pendant l’extraction d’une dent à un homme assis. Londres, 1360–1375 (British Library, Royal 6 E VI, fol. 503v)

Mallette de soins dentaires avec des instruments pour enlever la plaque et le tartre dentaires, Angleterre, XVIIe siècle, Science Museum, Londres, A61493

Pietro Longhi, L’arracheur de dents, v. 1780

Histoire de l’anesthésie dentaire

Le chirurgien français Guy de Chauliac écrit en 1396 la Chirurgia Magna, où il s’occupe (aussi) de la pathologie et du traitement des dents. Il y décrit notamment l’utilisation de l’opium et de la mandragore pour les maladies douloureuses, mais il avertit contre les effets secondaires.

Ce n’est que bien plus tard que les anesthésiques trouvent une large application. Au début, on utilise le gaz hilarant (N2O) synthétisé en 1772 par Joseph Priestley. L’effet spécifiquement médicinal est découvert en 1799 par le chimiste Humphry Davy par tests sur lui-même. Le premier dentiste qui utilise le gaz hilarant comme moyen anesthésique est Horace Wells à Hartford (Connecticut). Il l’introduit à partir de 1844 avant les extractions, après en avoir observé l’effet anesthésiant par hasard dans une représentation de foire. Après une présentation de l’effet du gaz hilarant, la personne concernée se blesse, mais elle ne ressent aucune douleur de sa blessure.

C’est Horace Wells, qui a un cabinet en commun avec le « père de la parodontologie » John Mankey Riggs, qui se fait extraire une dent de sagesse le lendemain par Riggs à titre d’essai sur lui-même, et n’en ressent pas de douleur, tandis que Colton lui insuffle du gaz hilarant avec son appareil. On estime que Colton et ses assistants ont extrait un million de dents sous gaz hilarant.

Les anesthésies à l’éther et au chloroforme suivent le gaz hilarant. Le dentiste américain William Thomas Green Morton peut ainsi pour la première fois le 16 octobre 1846 libérer sans douleur un patient de sa souffrance par cette méthode.

Inhalateur de Morton

Déjà, le 30 mars 1842, Crawford Long a enlevé à un patient sans douleur une tumeur au cou en utilisant un mouchoir trempé dans l’éther. Il néglige de publier, et se prive ainsi de prétentions justifiées à la priorité. C’est pourquoi c’est W. T. G. Morton qui passe depuis pour le fondateur de l’anesthésie à l’éther, après avoir réussi à libérer des patients des douleurs de l’opération au moyen de l’éther.

Fauteuil de traitement dentaire avec bras Doriot et entraînement au pied, env. 1940

Quand les moignons ou racines de dents défectueuses doivent être enlevés, les patients demandent un traitement indolore. Charles Thomas Jackson, auprès de qui Morton a étudié, attire son attention sur l’effet narcotique de l’éther, que Michael Faraday a déjà décrit dans un traité en 1818. Le 30 septembre 1846, le violoncelliste Eben Frost arrive au cabinet de Morton avec de tels maux de dents qu’il est d’accord pour essayer l’éther pour l’extraction de sa molaire purulente120. Quand le patient se réveille de son anesthésie, il affirme à Morton qu’il n’a senti aucune douleur pendant l’extraction de la dent.

Morton essaie de cacher le produit qu’il a utilisé, pour tirer profit d’un brevet. Pendant une opération, le 7 novembre 1846, il est forcé par l’auditoire de lever son secret. Morton est ruiné par les frais du procès pour le brevet. La reconnaissance ultérieure du procédé mis au point par Morton suit l’amputation à la cuisse d’une patiente de 20 ans avec succès le 7 novembre 1846.

  1. T. G. Morton : Anesthésie à l’éther avant l’extraction d’une dent (tableau d’Ernest Board, v. 1920), Gibbs Building, Londres

Il y a de nombreuses résistances contre le fait d’interférer avec la Création de cette manière, et de supprimer la douleur, qui passe pour un moyen divin d’éducation. Et de nombreux représentants d’Églises, comme Protheroe Smith, spécialiste anglican d’obstétrique, le Révérend Thomas Chalmers, modérateur de la Free Church of Scotland, le Rabbin Abraham de Sola, premier rabbin du Canada, soutiennent les opposants à l’anesthésie.

Nécessaire à anesthésie locale. Fin XIXe siècle ; Wellcome

France 464 – Par Jean-Claude THIERRY

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