Notre Mère Jacob (3ème partie 1845-1846)

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Entre joie et peine.

Jean-Baptiste Arnaud, Libourne le Décidé, Compagnon boulanger du Devoir (Mémoire d’un Compagnon du tour de France -1859) gardera un très grand souvenir de la Mère Jacob : « celui qui la voyait une fois, ne pouvait l’oublier ». 

Inviter par elle même a sa propre table, alors que sans travail Libourne devait mange a part, selon le règlement.  Alors qu’il préparait son départ pour Blois, elle s’est approchée de lui, et lui a passe au cou une petite gourde de voyage garnie de tissus bleu : « Mon cher fils, a-t-elle dit, conservez bien se dont d’amitié. C’est un talisman qui vous portera bonheur ».

Arnaud quitte Tours, surement les larmes aux yeux…

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Petite gourde surement semblable a celle offert par la Mère Jacob à Libourne le Décidé.

 (Réalisée par le Compagnon Leroux, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.)

Mais ses larmes d’émotion, ne se trouvent pas seulement dans la dévotion qu’Arnaud porte à la Mère Jacob, mais aussi dans l’amour qu’il a pour sa fille Louise. Il lui dédira une chanson :

« Printemps du jeune age »

Air : Au souffle du zéphyr. Dédie à Mademoiselle Louise Jacob (fille de la mère Jacob)

Oh ! Que de jolis songes
J’ai fait dans mon printemps,
Que de jolis mensonges
Aux attraits enivrants.
Sensible, des l’enfance,
Je sentis en mon coeur
Une douce espérance,
Présage de bonheur.
Consacrant le bel age
Aux muses des chansons,
J’ai fait plus d’un naufrage,
Mes joyeux compagnons

A mon adolescence,
Je voulus visiter
Les beautés de la France
Enfant de l’ouvrier,
Délices du jeune age,
Par la fougue emporte, j’embrassai du voyage,
L’Elysée enchante.
Consacrant le bel age
Aux muses des chansons,
J’ai fait plus d’un naufrage,
Mes joyeux compagnons !

Je rentrai dans la lice
Du tour aventureux parsemé de délice
Et d’amis généreux.
Partageant de mes frères
La belle mission,
Des classes ouvrières
Je chantai l’union.
Consacrant le bel age
Aux muses des chansons,
J’ai fait plus d’un naufrage,
Mes joyeux compagnons.

Admirant l’opulence
De nos belles cites,
J’ai visite la France
Reine des libertés !
Prêchant la tolérance
Et la fraternité,
L’amour de la science,
Soeur de l’Egalité !
Consacrant le bel age
Aux muses des chansons,
J’ai fait plus d’un naufrage,
Mes joyeux compagnons !

Libourne le Décidé

En 1846, une fois de plus, la mort pénètre rue de la Serpe, c’est François, son époux qui disparait à 52 ans. Lisons Jounolleau :

« Nous allons donc la retrouver, en 1846, car un motif puissant m’oblige a ne point passer sous silence les poignantes émotions qu’elle eut encore a subir par la perte douloureuse et cruelle qu’elle fit dans la personne aimée de son mari.

Cette journée néfaste du 23 octobre causa en elle de terribles ravages ; car, quand, pendant vingt sept ans, on a vécu calme et  tranquille avec un être que l’on affectionne, et qu’une séparation de ce genre vient mettre un terme a notre bonheur, il est un fait, que celui qui reste, pour peu qu’il soit d’un caractère aimant et fidèle, ne doit plus être heureux…Madame Jacob était de cette catégorie ; elle conserva toujours, et jusqu’a son dernier soupir, le souvenir de cette perte irréparable décrétée par la destinée.

Mais ce qui lui causait parfois cet air de tristesse que nous avons souvent remarque en elle, c’était de ne plus  s’entendre appeler de ce si doux nom de « Rose », que Monsieur Jacob aimait tant a prononcer, car ce nom, qui n’était pas le sien, puisque son acte de naissance est venu nous prouver le contraire, était un nom d’adoption datant de l’époque ou ils étaient en place a l’Hôtel du Croissant, et que, par habitude, Monsieur Jacob avait conservé. »

A suivre…

Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.

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