Louis Le Nain – Coupe le Pain

Louis Le Nain (1593 – 1648)  Coupe le Pain – La Famille de Paysan

Aspect : Format imp : 37 x 48 mm – Format max : 41 x 53 mm

Impression Taille-douce – Couleur brun foncé, brun-rouge, brun clair et gris

Valeur 3 F – Dentelure 12 1/2 x 13 – Émis en feuille de 25 TP – Quantité 5 500 000

Auteurs : Dessinateur / Graveur : Pierre Gandon

Dates Émission 10/11/1980 – Retrait 09/01/1982

Les travaux d’un illustre conservateur en chef du Musée du Louvre, disparu en 1939, ont un peu éclairci     «le mystère Le Nain» : les trois frères ne signaient leurs œuvres, quand ils le faisaient, que de leur unique patronyme. Les dates aventureuses ont ensuite cédé aux faits: Antoine, Louis et Mathieu Le Nain sont nés successivement à Laon vers 1600 – 1610; venus à Paris en 1629, ils exécutent en leur atelier commun les commandes de riches amateurs.

L’attribution de telle œuvre à l’un d’eux  ne fait pas l’unanimité de la critique; celle-ci reconnaît pourtant, entre les « aimables talents» de deux peintres de genre, les « dons supérieurs» de Louis qui mourra en même temps que son aîné en 1648, tandis que le plus jeune survécut jusqu’en 1677.

Les brumes persistaient encore en 1914 à l’Hôtel Drouot: une vente proposa, sans mention spéciale, un Le Nain qui fait maintenant partie des chefs-d’œuvre exposés au Louvre, avec La charrette, La forge, et justement La famille de paysans où se détache au centre la saisissante figure reproduite ici.

Louis Le Nain est en effet l’auteur reconnu de ces célèbres scènes campagnardes. Elles correspondaient à un certain goût de l’époque, qui hésitait entre les tendances du maniérisme ou du baroque, et les amorces du classicisme. La manière de ces « gueuseries», d’où Le Nain bannit d’ailleurs toute gaillardise, se rattache au réalisme de Caravage, et à celui des Flamands, voisins du Laonnois, Téniers, Bruegel ou Van Laer, surnommé Bamboccio. En peignant ainsi des scènes à personnages graves, entourés de natures mortes, Louis Le Nain « donnait au réalisme ses lettres de noblesse», et marquait un courant de peinture qui se prolongera par Chardin et Millet.

Présentait-il ainsi « une façade d’ordre, de stabilité et de religion qui plairait au pouvoir», ou « une dénonciation misérabiliste de la condition d’animaux farouches», qui furent évoqués par La Bruyère et gravés par Jacques Callot ?

La réponse n’affecte pas les qualités originales du peintre, et d’abord la profondeur de son analyse, qui scrute des regards marqués à la fois par le poids de la fatigue et par la vigilance silencieuse d’une vie secrète.

Cette intensité du rendu expressif, la sobriété contrôlée d’une palette de gris et d’ocres, l’harmonie de la composition et des éclairages, donnent, a-t-on dit, à l’art de Louis Le Nain « une majesté sans artifice qui le place enfin aux côtés de ses plus illustres contemporains, Poussin, Philippe de Champaigne ou Georges de La Tour ».

Source : Secrétariat d’Êtat aux Postes et Télécommunication.

 

Philatélie – 15  – Jean-Claude THIERRY.

Envoyer un commentaire concernant : "Louis Le Nain – Coupe le Pain"