L’Homme et le grain


De Benoît VERMANDER & Alain BONJEAN

Centré sur les céréales, ce livre replace leur culture, leurs usages, l’imaginaire qui les entoure, les technologies et recherches dont elles firent et font l’objet, dans le déroulement d’une histoire globale.

Il met en contraste les rapports entretenus avec les principales céréales (blé, riz, maïs, orge, millet…) en fonction des terroirs, des organisations sociales, des systèmes symboliques et religieux, du développement des échanges et des modes de maîtrise exercés par l’homme sur Terre.

Bien que la « naissance de l’agriculture » intervienne à plusieurs reprises dans l’histoire et en divers endroits du globe, les bassins agricoles se mettent rapidement à communiquer. Dès lors, semences, techniques, produits finis vont s’échanger, rivaliser, se combiner souvent. Cet échange biologique et technologique prend une dimension décisive en Colombie. Puis, à partir des années 1980, l’échange globalisé franchit un saut qualitatif et quantitatif, alors que le développement des biotechnologies bouleverse les systèmes nutritifs, économiques, sociaux et symboliques.

Très élevé au Néolithique, le nombre d’espèces céréalières utilisé aujourd’hui a été réduit par la mondialisation de la production, des marchés et des technologies à deux groupes d’espèces : un ensemble « aliment de base/minerai vert » tiré du blé, du riz et du maïs de plus en plus dominant qui devrait d’ici 2050 devenir largement hybride ; et un ensemble complémentaire, appelé ici « aliment santé/plaisir », permettant la fabrication de bières et d’alcools, de plats de portée ethnique, porteurs de sens — orge nue, sorgho, engrain, millets, teff, sarrasin, quinoa, etc.

Cette mondialisation comporte des effets évidents sur nos représentations et nos pratiques symboliques. Ces dernières connaissent, elles aussi, une forme d’hybridation : elles sont remodelées dans un imaginaire globalisé. Les traditions céréalières signifient en tous lieux l’alternance du jeûne et de la fête, et, dans des sociétés du virtuel qui se redécouvrent vivantes et donc infiniment fragiles, pareils rythmes peuvent contribuer à scander le cours de nos existences partagées.

Cet ouvrage dresse une histoire globale de notre rapport aux céréales, en insistant sur deux moments : les origines et le présent voire le futur proche, qu’il entend relier l’un à l’autre. Il nous amène enfin à débattre sur notre manière d’envisager le futur de la condition humaine dans l’ensemble des interactions qu’elle nourrit avec la biosphère.

Benoît Vermander, professeur à l’Université Fudan (Shanghai), enseigne l’anthropologie religieuse et l’herméneutique des classiques chinois. Il a publié aux Belles Lettres, Versailles, La République et la Nation (2018).

Alain Bonjean, généticien des plantes, spécialiste des céréales, de leur domestication, diffusion, et améliorati0R, est l’auteur de plusieurs ouvrages dans ces domaines, dont la première monographie mondiale sur le blé, coordonnée avec W.J. Angus et M. Von Ginkel : The World Wheat Book : A history of wheat breeding (2001, Lavoisier) devenue un livre de référence.

Contact presse : Dany de Ribas
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