« Le pain dans la grande guerre » (8)

Les fours portatifs

Nous rencontrons deux types de fours pouvant suivre le déplacement du théâtre des opérations, ce sont les fours portatifs et les fours mobiles.

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Construction d’un four portatif

Le four portatif est un four que l’on monte et que l’on démonte à chaque déplacement, alors que le second, comme son nom l’indique, se déplace dans son ensemble, sans démontage de sa structure principale. Le premier four portatif en fer aurait été construit au parc du Génie du premier corps d’armée, en 1812.

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Four portatif, sans sa couverture de terre de 30 à 40 centimètres

« La préparation du terrain et le montage du four est de 45 minutes, le montage du four seul est de 15 minutes, il faut prévoir une fosse devant le four, qui servira au boulanger chargé de la cuisson du pain. Une fois le four installé, il repose sur 8 poutrelles, il sera recouvert d’une épaisseur de terre de 30 à 35 cm. L’âtre est formé de briques ou de terre glaise.
Pour le mettre en route, il faut faire une première chauffe (1 heure avec 90 kg de bois), puis une deuxième (40 minutes avec 60 kg de bois). Le temps de cuisson des miches est de 45 minutes à 1 heure comme dans les autres fours. La consommation de bois par fournée est de 25 kg. La capacité du four est de 140 rations ordinaires ; son poid total de 440 kilogrammes ».

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La façade du four est en pierres et briques, et il est couvert de sable

Il semble que lors du conflit de 1914-1918 le modèle dit « Four Métallique Godelle 1890 », ait été le plus répandu. Il pouvait cuire 200 rations soit 610 kgs et était transportable à dos de mulet. De tels fours portatifs ont également été installés dans les forts militaires, comme fours d’appoint, mais aussi largement utilisés lorsque l’état des voies de communication ne permet pas l’acheminent des boulangeries mobiles tractées ou bien encore lorsque le relief ne permet pas l’installation de ces mêmes boulangeries.

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Alignement de fours portatifs en fin de construction, l’on distingue très bien la tranchée qui est destinée à accueillir le boulanger-fournier

Après la guerre, la traction hippomobile étant progressivement abandonnée au profit de l’automobile, les fours portatifs font place aux fours mobiles roulants. La traction automobile facilite leur déplacement.

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Transport d’un four portatif à dos de mulet

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Des boulangers équipés de fours portatifs protégés par des tentes

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L’enfournement

Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.

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