La boulangère a des écus.

Chanson populaire du XVIIIe siècle, composée de nombreuses métaphores. Le cardinal Dubois dit dans ses mémoires « Mémoires du Cardinal Dubois », tome 3, Paris, Mame et Delaunay-Vallée, libraire 25 rue Guénégaud 1829 ; qu’elle a été composée а l’occasion d’un geste de bienfaisance de sa part (page 370) :

« …Masillon avait assez de charité chrétienne pour ne pas voir la paille dans mon œil, et la somme de sept cents livres qui fut appliquée à ma filleule lui fit épouser Lepot, boulanger du chapitre de Notre-Dame ; elle ne me nomme que son illustre parrain, et moi je la traite comme ma propre fille. C’est une des personnes qui me sont les plus attachées ; aussi, je lui fais une rente qui lui a valu cette fameuse chanson :

La boulangère a des écus ; Qui ne lui coûtent guère, etc.

 

Toutes les fois qu’elle vient me visiter, la valetaille se met à chanter l’air de la boulangère. Il parait que les petits polissons de son quartier lui donnent la même aubade.

(Note de l’éditeur : Cette boulangère aux écus mourut huit jours après son parrain le cardinal, du chagrin qu’elle eut de perdre un protecteur et un héritage) ».

Ce fut aussi un vaudeville en 1838.

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Dans le médaillon central, le porteur de pain et sa hotte, la boulangère et ses écus, la danse des mitrons. 1840-1850 (Coll. Privée)

Et un opéra bouffe d’Offenbach en 1875.

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Gravure de presse de la représentation d’Offenbach.

Représente pour la première fois à Paris sur le Théâtre des Variétés, le 19 octobre 1875.

Je vous laisse écouter…

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La boulangère à des écus
Qui ne lui coûtent guère.
La boulangère à des écus
Qui ne lui coûtent guère.

Elle en a, je les ai vus,
J’ai vu la boulangère aux écus
J’ai vu la boulangère.

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Et d’où viennent tous ces écus, 
Charmante boulangère ?
Et d’où viennent tous ces écus,
Charmante boulangère ?

Ils me viennent d’un gros Crésus
Dont je fais bien l’affaire, vois-tu,
Dont je fais bien l’affaire.

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À mon four aussi sont venus
De galants militaires.
À mon four aussi sont venus
De galants militaires.

Moi je préfère les Crésus
À tous les gens de guerre, vois-tu,
À tous les gens de guerre.

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Des petits maîtres sont venus
En me disant : « Ma chère,
Des petits maîtres sont venus
En me disant : « Ma chère

Vous êtes plus belle que Vénus. »
Je n’les écoutai guère, vois-tu,
Je n’les écoutai guère.
Des abbés coquets sont venus
Ils m’offraient pour me plaire
Des abbés coquets sont venus
Ils m’offraient pour me plaire

Des fleurettes au lieu d’écus.
Je les envoyai faire, vois-tu
Je les envoyai faire.
Moi, je ne suis pas un Crésus,
Abbé ou militaire.
Moi, je ne suis pas un Crésus,
Abbé ou militaire.

Mais mes talents sont bien connus
Boulanger de Cythère, vois-tu
Boulanger de Cythère.
Je pétrirai le jour venu
Notre pâte légère.
Je pétrirai le jour venu
Notre pâte légère.

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Et la nuit, au four, assidu
J’enfournerai, ma chère, vois-tu
J’enfournerai, ma chère

Eh bien ! épouse ma vertu,
Travaille de bonne manière.
Eh bien ! épouse ma vertu,
Travaille de bonne manière.

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Et tu ne seras pas déçu
Avec moi boulangère, aux écus !
Avec moi boulangère.

La boulangère à des écus
Qui ne lui coûtent guère
.

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La boulangère alsacienne par EFFEN.

Certains couplets seront plus tard transformés pour devenir une comptine pour enfants.

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Laurent Bourcier, Picard la Fidélité C.P.R.F.A.D.

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