Jetons de l’Union Mutuelle Boulangerie St Quentin

Jetons de l’Union Mutuelle Boulangerie St Quentin (Aisne)

23mm. Cuivre, rond, percé. Avers : dans un cercle perlé ; UNION MUTUELLE * ST. QUENTIN. Revers : U. M / 2 Kos.

Ces jetons ne sont pas frappés « Pain » et/ou Boulangerie, mais les archives ne mentionnent pas d’autres Société ou Coopérative « Union Mutuelle » à Saint Quentin, en dehors de cette Boulangerie.

Par ailleurs, nous connaissons des jetons frappés Union Mutuelle – Boulangerie Economique, de 100 kg octogonal et 200 kg ovale (R. Elie 80.1 et 80.2),

Voir un autre type de l’Union Mutuelle « Mutualité Maternelle » avec revers ; Bon pour 1 k Pain, et même 100 k ; 85.1 à 85.3, page 435).

Une frappe octogonale « Période Militaire – Bon pour 1 kg de pain » figure en 25mm (R. Elie 90.1)

Historique :

Cette usine de boulangerie est créée en 1906 par la société anonyme L’Union Mutuelle.

Les bâtiments sont édifiés à l’emplacement d’une ancienne filature de coton détruite en 1840.

Après une brève occupation par l’armée allemande du 29 août au 10 septembre 1914, l’usine est placée sous la protection du comité hispano-américain. Mais, en juillet 1915, la boulangerie de l’armée allemande, établie près de la gare et touchée par un bombardement aérien français, est installée dans les locaux de L’Union Mutuelle probablement jusqu’au départ de l’armée allemande en octobre 1918.

Relativement épargnée par les destructions, l’usine de boulangerie reprend son activité dès mars 1919, jusqu’à sa fermeture au début des années 1980. Des extensions sont réalisées durant cette période en direction de la rue des Oiselets. Les bâtiments sont réinvestis en 1985 par une association d’aide alimentaire, à laquelle se sont adjoints les Restaurants du Cœur.

En 1914, l’usine de boulangerie est équipée de 6 fours, et d’un moteur à gaz de Mesmay (Saint-Quentin) de 7 ch., pour faire fonctionner une machine à brosser les bannetons, une secoueuse à sacs, et deux pétrins mécaniques. La boulangerie emploie 25 à 30 salariés dans les années 1960, une quarantaine en 1977-1982.

Description :

L’entrée du site est encadrée par le logement du gérant et le magasin de vente de la boulangerie, construits en brique enduite, à un étage carré.

Le magasin est prolongé d’une ancienne remise, en rez-de-chaussée avec étage de comble percé de plusieurs lucarnes, ouverte sur la cour par des colonnes de fonte sur lesquelles repose un linteau métallique. A l’arrière du logement du gérant sont implantées les anciennes écuries, en rez-de-chaussée, aujourd’hui occupées par des bureaux administratifs.

L’ancien fournil, en brique, implanté en fond de cour, se compose d’un rez-de-chaussée (fournil) et d’un étage carré (stockage des farine). La façade antérieure, ordonnancée, en grande partie masquée par un grand appentis, est percée de hautes baies au rez-de-chaussée, surmontée de petites baies à l’étage, toutes rectangulaires. Un motif en losange, réalisé en brique silico-calcaire, orne les allèges de l’étage.

La façade postérieure est aveugle. Subsistent des cheminées, vestiges probablement des anciens fours, aujourd’hui détruits. Une maison d’habitation à un étage, jouxtant l’ancien fournil au Nord, permettait l’accès au site depuis la rue de l’Amicale.

Tous ces bâtiments sont couverts de toits à longs pans en ardoise et fibrociment, à l’exception du fournil, couvert en tôles nervurées. Rue des Oiselets, des entrepôts sont accolés au pignon Est du fournil. Ils sont couverts en terrasse.

Statut, intérêt et protection

L’Union Mutuelle est fondée, en juin 1906, par les plus importants industriels textiles de la ville de Saint-Quentin : Henri Donon, René et Auguste Décaudin, Jules et Henri Basquin, Jules et Daniel Béguin, Ferdinand et Honoré Taine, Eugène Touron, Henri Guillot, Lucien Léon, Robert Trocmé, Hugues Barbare, Frédéric et Charles Hugues, Georges Morel, Eugène Cartier-Bresson (non saint-quentinois), auxquels s’ajoutent Alex Defremont (directeur d’usine) et Eugène Wagon (premier directeur de L’Union Mutuelle). Elle s’affiche comme une oeuvre philanthropique et mutualiste mais elle est aussi créée en réaction à La Fraternelle, coopérative de consommation qui a vu le jour en 1897 à Saint-Quentin.

Ancienne filature de coton Auguste Arpin, puis usine de Boulangerie, dite L’Union Mutuelle

Commentaires concernant : "Jetons de l’Union Mutuelle Boulangerie St Quentin" (4)

  1. MOCHEZ JACQUES a écrit:

    Bonjour. Je possède des jetons que me conseillez vous.? Salutations Jacques Mochez

    • Jean-Claude Thierry a écrit:

      Bonjour,
      cela dépend de la catégorie et quantité de vos jetons,
      Vous pouvez commencer une collection, ou vous rapprocher d’un club de numismates
      Meilleures salutations

  2. LAGASSE a écrit:

    Bonjour,

    J’ai découvert récemment ce site d’un grand intérêt .
    Question : Quel pouvait être l’utilisation d’une telle valeur faciale (pour le pain?) 100Kg ,200Kg

    Merci

    • Jean-Claude Thierry a écrit:

      Bonjour,
      Nous sommes ravis de l’intérêt que vous portez à nos recherches.
      Il est vrai que les jetons de nécessité relatifs au « Pain », avec des frappes de 100 kilos et davantage sont rares.
      Nous sommes habitués à voir des quantités bien inférieures à 10 kilos, et qui étaient destinées aux familles.
      Ici, sans en connaître précisément l’utilisation, mais compte tenu de la grosse activité de l’union Mutuelle, on peut très bien imaginer une destination vers les collectivités, d’ailleurs nous évoquons les inscriptions : « Mutualité Maternelle » de (100 kilos) » et « la période Militaire » (l’usine fonctionne en 1914, occupée en 1915). Il existait probablement d’autres affectations, telle la Sté commerciale de l’Aisne avec des jetons de 50 et 100kg (Elie page 434).
      Il reste tellement de pistes à explorer…et à partager.
      Recevez nos meilleures salutations.
      Jean-Claude THIERRY

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