Érotisme et boulangerie 3/3

TROISIÈME PARTIE

LES CHOSES ET LES MOTS DE L’AMOUR

MON P’TIT MITRON

Les années 1900 ont vu fleurir les chansonnettes comiques, avec  leurs allusions coquines, leurs comparaisons ambiguës, leurs obscénités cachées  et leurs jeux de mots grivois.  Celle qui suit a été créée par Melle Violette aux Ambassadeurs, sur des paroles de Laroche et Blondelet, et une musique de Louis BYREC. La chanson joue sur une équivoque, car de quel petit mitron parle la chanteuse : de son amoureux, un garçon boulanger, ou bien de quelque chose de plus intime ? On en jugera par soi-même à partir des six derniers couplets (sur les huit) de la chanson…

3

Mon p’tit mitron a la bouch’ rose
Et fin’ comm’ l’ail’ d’un papillon,
On croirait voir un bouton d’ rose
Entouré d’mousse à profusion ;
Car j’suis sûr’ que d’Paris à Tarbes
Y a pas un sapeur qu’ait tant d’ barbe :
Il vous fait l’effet d’un manchon,
Mon p’tit mitron ! (bis).

4

Dès qu’on l’voit, crac ! ça y est, on l’gobe :
Aussi, je vous l’jur’ sur ma foi,
A tous les r’gards je le dérobe,
De peur qu’on n’l’enlèv’ malgré moi.
Il est si mignon par sa taille,
Il est si beau, mêm’  quand on l’raille,
Qu’on l’embrass’rait avec passion,
Mon p’tit mitron ! (bis)

5

Il m’emmène un jour à la foire
Et, pour deux sous, me fait monter
Sur un’ magnifiqu’ balançoire,
Puis se met à me balancer :
Il le f’sait avec tant d’aisance
Que tout l’mond’ parmi l’assistance
R’gardait avec admiration
Mon p’tit mitron ! (bis)

6

Au printemps dernier, près d’Nanterre,
Au milieu d’un charmant bosquet,
Comm’ nous étions en train de faire
Tous deux en cachette un bouquet,
Arriv’ soudain le gard’ champêtre,
Et comme on l’envoya fair’ paître,
L’gaillard empoigna sans façon
Mon p’tit mitron ! (bis).

7

N’pouvant rien lui faire et pour cause,
Il le lâcha presque aussitôt,
Et trois mois juste après la chose
Se bâcla notre conjugo.
Depuis l’jour de notre hyménée,
A chaque instant de la journée,
Je bichonne avec intention
Mon p’tit mitron ! (bis).

8

Il y a peut-êtr’ dans l’assistance
Des personn’s qui, naturellement,
Voudraient bien fair’ sa connaissance,
Mais ça n’se peut pas en c’moment.
R’venez d’main passer la soirée.
Et j’vous l’promets, foi d’Aglaée !
J’vous f’rai voir comme il est mignon
Mon p’tit mitron ! (bis).

 

PAINS PHALLIQUES ET PÂTISSERIES COQUINES

Nous voici revenus aux relations entre la gourmandise et la sexualité, évoquées dans la première partie de cet article à propos de la boulangère. Cette fois, ce n’est plus une personne qui est perçue comme un aliment délicieux, c’est le pain lui-même qui prend des formes sexuelles.

Il est évident que c’est surtout à partir du moment où le pain fut façonné en longueur (baguette, flûte, etc.) qu’il fut assimilé à un sexe masculin. On ne peut pas trouver plus clair avec la gravure érotique ci-dessous, intitulée « La gourmande » :

Le rapprochement entre le pain et la verge masculine ne date pas d’hier. Le Dr Georges Celos, dans sa monographie sur Le pain brié (1910) (1), établissait déjà une ressemblance entre la forme de ce pain normand et la vulve féminine, mais surtout entre des pains d’une autre forme et le pénis. Il écrivait notamment :

« Ce fut un beau moment que celui où nous aperçûmes, dans la claire lumière d’une matinée de juin, des petits pains phalliques rangés dans la vitrine d’une boulangerie de Caen. Cela faisait une gentille collection. On voit ici (fig. 13 et sq.), les photographies d’un de ces pains, assez communs à Caen. Il est impossible de trouver une forme phallique plus nette, croyons-nous. Ils coûtent deux sous et s’appellent des petits pains tournés. Celui que nous reproduisons nous a été vendu comme du pain brié, mais souvent, c’est au pain de gruau que l’on donne cette forme et il est destiné, ce qui ne doit pas manquer de charmes pour certaines personnes, à être mangé avec le chocolat ou le café du matin. »

Le Dr Celos prenait-il ses fantasmes pour des réalités ? Les boulangers caennais formaient-ils leur pain phallique (par parenthèse pas bien…viril) de façon inconsciente, pour respecter un usage immémorial, pour des raisons techniques de façonnage ou de cuisson, ou bien en toute connaissance de cause ? Avouons qu’il existe des formes moins douteuses que celle qu’il a photographiée, et que si la ressemblance avait été si criante, les Caennais, gens attachés à la religion et à la pudeur, n’auraient pas manqué de s’en émouvoir pour faire cesser ce qui serait apparu comme scandaleux en 1910.

Mais l’idée était dans l’air comme en témoigne cette carte-postale des années 1930 où l’on voit des bidasses au réveil, levant leur couverture d’une vigoureuse érection matinale.

« – Qu’est-ce que tu fais, mon vieux Dupont, dans le civil ?
– Je suis boulanger, je fais des petits pains. ». Carte-postale humoristique, vers 1930.

Si l’on en croit Marcel Griffon, l’auteur bien renseigné d’Au bonheur du pain (2000), les pains phalliques existaient depuis l’Antiquité et il fait dire dans les années 1930 à l’un des personnages, le boulanger Octave, compagnon boulanger du Devoir dit Berry la Clef des Cœurs :

« Sa gauloiserie s’épanouissait à la fabrication de petits pains ityphalliques bien décorés, moulés discrètement pour quelques plaisantins avides de surprendre leurs convives en cachant les attributs virils sous la serviette : la découverte au début du repas rencontrait toujours un franc succès. L’ambiance était garantie pour la soirée. Il insistait toujours sur le fait que les « bijoux de famille » étaient criants de vérité :
– Il y en a toujours une plus grosse que l’autre ! Cependant, pour un objet condamné par définition à prendre du volume, une seule chose m’échappe, je ne peux pas contrôler l’importance de l’enflure ! D’ailleurs, je vous signale que les Romains, il y a deux mille ans, adoraient ce genre de plaisanterie. Les pains obscènes, ils en raffolaient dans tous leurs médianoches. »

Avec la déculpabilisation du sexe dans les sociétés occidentales à la fin du XXe siècle, des boulangers ne se sont pas contentés de réaliser occasionnellement des pains et des pâtisseries phalliques sur commande, ils en ont carrément garni leurs devantures ! Le caractère transgressif de ces productions désacralise le pain chrétien pour en faire un aliment-plaisir et non plus le symbole du résultat des efforts de l’homme pour le gagner à la sueur de son front, ou encore le corps du Christ.

En voici quelques exemples glanés sur le net.

Au Portugal, « chaque année, durant les Fêtes de juin, des gâteaux en forme de phallus appelés bolos sont vendus à Amarante. Mangés comme un gage d’amour par les jeunes couples, les bolos sont typiquement recouverts de sucre glace et fourrés avec une douce crème. Durant le festival, les femmes seules recevront ce qu’ici on appelle des des doces falicos, c’est-à-dire de doux phallus, des hommes, en guise de déclaration d’amour. » (d’après un article de Wendy Hung sur Amarante, sur le site jetsettimes.com).

Les « doces falicos », gâteaux phalliques au Portugal (photo du site atlasobscura.com).

En France aussi, nombreux sont les boulangers à fabriquer des gâteaux de cette forme, certains suivant une coutume ancienne. Un article du site Sudouest.fr La Rochelle, publié le 6 avril 2017 et mis à jour le 5 avril 2020 sous le titre « Connaissez-vous les gâteaux coquins de Poitou-Charente ? » nous apprend que « Du côté de Jonzac, Barbezieux et même Châteauneuf, à l’occasion des rameaux, on vend des pignes ou des pines, des friandises en forme de phallus, parfumées à la fleur d’oranger ou au cognac et parfois recouvertes de crème Chantilly. Cette pâtisserie serait un symbole de renouveau, car confectionnée au début du printemps, qui est un synonyme d’éclosion, de renouvellement et de fertilité. La signification de ce gâteau viendrait d’un ancien culte païen, lié à l’adoration du symbole de la fécondité. »

La pigne de Jonzac, Barbezieux, Châteauneuf (Charente). Photo Anne Lacaud (site Sudouest.fr).

Au-delà de ces formes traditionnelles (dont il faudrait du reste connaître les premières apparitions, car certaines ne sont peut-être pas aussi anciennes qu’on le pense) il est des boulangers-pâtissiers qui ont volontairement bravé l’attentat à la pudeur pour exposer leurs créations.

Un article du Courrier picard titré « Des éclairs en forme de phallus à Tergnier », mis en ligne le 29 octobre 2016 sur le site courrier-picard.fr nous apprend que : « Selon nos confrères de L’Aisne Nouvelle, la boulangerie de Tergnier Au Pain d’Antan propose une pâtisserie en forme de sexe, nommée le Pilou. Elle est vendue depuis deux mois à 1 €, et, selon la gérante, « ça fait un carton ! ».

Les éclairs phalliques de la boulangerie Au Pain d’Antan à Tergnier (Aisne).
(photo Courrier Picard).

Les fèves qui garnissent les galettes des rois peuvent aussi prendre la forme d’un pénis. Un article de Jean Lebret sur le site de France bleu Touraine titré « A la boulangerie-pâtisserie « La Mignardise » à Saint-Cyr-sur-Loire on joue la carte de l’humour pour l’Epiphanie 2019. Dans certaines galettes des rois, les clients peuvent trouver une fève qui représente un sexe masculin (…). Comme l’explique la vendeuse Océane : C’est une idée du patron, c’est un jeu tout simplement, toute personne qui trouve une fève du nom « happy sex » pourra bénéficier d’une galette pour six personnes offerte. »

Les fèves phalliques de la boulangerie de Saint-Cyr-sur-Loire en 2019 (photo Radio-France, Jean Lebret).

Hors concours dans cette catégorie, le boulanger parisien Richard Legay, installé dans le quartier du Marais, a su habilement tirer parti de son patronyme et de son environnement pour proposer dans sa boutique « Legay Choc ! » une gamme très étendue non seulement de pains phalliques, mais aussi de biscuits, meringues, tartes, brioches, galettes des rois, etc.  Interviewé par Dylan Jaffrelot (France Bleu Paris) le 10 janvier 2020 à propos de ses galettes, il déclarait : « le fait de concevoir des pâtisseries en forme de sexe vient de mon père. Il y a 30 ans, mes parents étaient installés à Nantes près d’une caserne militaire. Ils venaient souvent demander des éclairs en chocolat en forme de pénis, c’est grâce à ça que l’idée m’est venue. »

La « baguette magique » de la Boulangerie Legay Choc, à Paris. Photo illustrant l’article « Insolite : la Boulangerie coquine Legay Choc dans le Marais », par Laura Coll, du 8 juillet 2019, sur le site parissecret.com

Ajoutons pour finir sur ce sujet que les fabricants de matériel de cuisine ne sont pas restés inactifs puisqu’on trouve de nombreux moules à gâteaux en forme de phallus, en métal ou en silicone.

Une publicité parmi d’autres de moules emporte-pièces pour la pâtisserie.

 

LAPSUS ET CONTREPÈTERIES

Le lapsus consiste à employer un mot à la place d’un autre, quand on parle (c’est le lapsus linguae) ou quand on écrit (c’est le lapsus calami). Quand le phénomène se répète il peut être l’indice d’une lésion cérébrale (aphasie, maladie d’Alzheimer).  Le lapsus a été étudié par Freud dans sa Psychopathologie de la vie quotidienne (1901) et, selon lui, il exprimerait un relâchement passager du surmoi inhibiteur laissant l’inconscient s’exprimer. Bien entendu, le mot prononcé à la place d’un autre est incongru, lié à tout ce qui est interdit en société ou lors de circonstances particulières (sexualité, scatologie, politique, etc.).

On en a un bel exemple conté par Béroalde de Verville (1556-1626) dans Le Moyen de parvenir, publié en 1616. Dans l’esprit de Rabelais, Béroalde imagine un grand banquet où s’expriment toutes sortes de personnages de diverses époques, dont beaucoup de l’Antiquité. Ils échangent de façon truculente sur tous les sujets, rapportent des anecdotes, content des histoires de gourmands, de larrons, d’escrocs trompeurs et trompés, mais celles qui concernent les relations entre les hommes et les femmes reviennent le plus souvent.

Celle qui suit illustre parfaitement ce qu’est un lapsus provoqué par la semi-nudité des garçons boulangers…

« Il y en a qui parlent suivant leurs intentions arrêtées aux objets. Le boulanger de la ville tenait à ferme une maison qui était à ce monsieur le conseiller ; et là il y avait un beau jardin, où les arbres rapportaient de beaux abricots ; et de bonne heure. Ce jardinier, en ayant recueilli des plus beaux et premiers, appela le mitron, auquel il commanda d’en porter un quarteron à monsieur le conseiller.
VALRON. Qu’est-ce que mitron ?
TÉRENCE. Les valets de boulangers sont ainsi nommés, parce qu’ils n’ont point de haut-de-chausses, mais seulement une devantière, telle ou semblable à celle des capucins, qu’ils nomment une mutande, et qui, en pure scolastique, est nommée une mitre renversée. La mitre couvre la tête, et ce devanteau le cul, qui sont relatifs.
Le mitron, obéissant à son maître, vint avec les abricots, et entra dans la chambre, où la servante l’introduisit. Il fit une belle révérence à mademoiselle à cul nu, lui demandant où était monsieur. Elle dit : Il viendra à cette heure, mon ami ; attendez-le un peu.
Cependant le mitron regardait la demoiselle qui s’achevait d’habiller, et faisait la litière à ses tétons, qui paraissaient mignons et beaux ; il les considérait des yeux fort goulument, que voici monsieur qui entra.
Alors le mitron, allant vers lui, fait une grande révérence, et lui dit : Monsieur, voilà mon maître qui se recommande à vous, et vous envoie une pannerée de tétons. Il dit ainsi, pensant et parlant tout à la fois !
Quoi ! dit monsieur, ce coquin ne sait ce qu’il dit. Le mitron, voulant faire la révérence, trouva derrière lui un placet [un petit escabeau] qui le fit choir, de sorte que, sa devantière se renversant sur le ventre, il montra toute sa pauvreté, ses pauvres tritebilles.
Qu’est-ce ceci, se dit le conseiller ? Voyez ce maraut ! Il se met à regarder les tétons de ma femme ; il ne sait pas ce qu’il dit, et encore se laisse tomber.
Adonc la demoiselle, qui regardait le paquet d’amour, le spectacle de l’outil de nature, excusant ce pauvre mitron, dit à son mari : Mon ami, vous le devez excuser, s’il est chu. Un cheval qui a quatre couilles, se laisse bien choir. Elle voulait dire quatre pieds ; mais l’objet la détournait. »

Le mitron fait une chute, montrant « ses pauvres tritebilles » à la dame…
Illustration de Milivj Uzelac pour Le Moyen de parvenir de Béroalde de Verville, aux Editions de la Belle Etoile, 1937.

La contrepèterie, quant à elle, est parfois inconsciente mais résulte le plus souvent d’une construction volontaire assez élaborée où les sons de deux ou plusieurs mots, replacées différemment, donnent un sens différent à une phrase initialement anodine. C’est « l’art de décaler les sons » (c’est déjà là une contrepèterie !).
L’intérêt de la contrepèterie repose sur son caractère transgressif et elle ne fonctionne qu’avec un deuxième sens sexuel, scatologique, anticlérical, bref sur tout ce qu’il est interdit de dire à haute voix.

En voici quelques-unes.

Honneur aux céréales :
La conquête du blé empêcha les seigles de régner
Le paysan regarde pousser les épis
Le calot était dans le son

Certaines mettent en scène le boulanger, la boulangère et le mitron :
Le boulanger parle cru en agitant sa baguette
Le boulanger pétrit les flûtes, mais il joue dès qu’il a fini sa fournée
Le mitron coffre le son de la boulangère
La boulangère de Brest a reçu toute la farine sur sa mante
Madame la boulangère, vos pains ont goût de ciment !
La boulangère fait lever les pains de ses voisines
La boulangère a une maie qui rouille

Et celle-ci, la plus élaborée car elle renferme trois contrepèteries en une phrase : La boulangère a de jolis pains, en somme, et son mari se tape avec sagesse toute la fournée, pendant que le mitron enrhumé a le feu dans la narine.

Le mot « pain » permet  facilement la permutation des syllabes :
Les gueules noires portent leur pain à la mine
La jeune fille agace les roussettes avec ses bouts de pain
Les soupers russes manquent de pain
La vieille serveuse sert ses pains dans l’assiette

N’oublions pas les pâtissiers et leurs desserts :
Je me couche devant une petite tatin !
La marchande de crêpes avait un petit air mutin
La jolie tarte mérite un coup de dent

Le mot « flan » se prête aussi à de nombreuses contrepèteries :
Mon flan est bien goûtu
Les mugs ne servent pas qu’à tremper son flan
Magritte aime le flan
Si vous voulez qu’elles goûtent, donnez-leur donc des flans
Les Irlandaises adorent les flancs pleins de Guiness

(Sources : Louis PERCEAU : La Redoute des contrepèteries (1963) ; Luc ETIENNE : L’Art du contrepet (1971) ; Joël MARTIN : Manuel de contrepet, l’art de décaler les sons (1986) ; Jacques ANTEL : Le Tout de mon cru (2002).

Illustration de J. Touchet pour La Redoute des contrepèteries, de Louis Perceau ; Paris, Ed. C. Briffaut, 1963.

Comme on le voit au terme du dernier volet de cet article, l’érotisme est bien présent en boulangerie et en pâtisserie, et il s’exprime autant par des comportements, que par des mots et des créations alimentaires, relayés par la chanson, la poésie et la littérature. Les flammes du four ne sont pas loin de celles de l’Enfer !

  • (1) Dr Georges CELOS : Le Pain brié; Paris, Henri Jouve, 1910. L’exemplaire conservé à la Médiathèque André Malraux de Lisieux (14) sous la cote Bm Lx 7594 est en ligne sur son site. Il a également été transcrit par Laurent Bonneau sur le CREBESC.

Jouant sur les mots (le boulanger de métier et le général Boulanger), l’illustration de cette chanson (vers 1889)  le montre bien attirant pour la dame qui lui saute au cou !

 

 

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