Boulangerie Mécanique Zeliker

25 mm. Aluminium, carré aux bords ronds, percé sur le haut. Inédit dans le R. Elie.

Avers : BOULANGERIE MECANIQUE M & Mme ET L. ZELIKER – BLAMONT. Revers, dans grènetis ; 4 K

Ce jeton ayant pour légende « Boulangerie Mécanique », le classe dans les raretés, il est inconnu dans les ouvrages de références. Nous connaissons un autre jeton « boulangerie mécanique », rond en aluminium de 36mm « Moulin du Parc à Dijon », ils sont assurément peu nombreux.

Boulangerie Mécanique 

Bien que la révolution industrielle ait suscité de très multiples versions de machines à pétrir, celles-ci ont été durant des décennies sources de vives controverses de la part des ouvriers boulangers. Ceux-ci, comme les canuts de Lyon, voyaient en effet dans ces machines une « tyrannie du standard » et la fin de leur métier.

Selon le rationaliste des lumières Nicolas de Condorcet (1847), l’art de la boulange est « le plus nécessaire au peuple » et « aussi celui de tous sur lequel des préjugés qui s’étendent depuis les procédés mécaniques jusqu’aux soins de la législation, sont les plus nombreux, les plus absurdes, les plus funestes, et peut-être les plus difficiles à déraciner »

À partir des années 1860 se développent des coopératives boulangères et de coopératives qui comme La Bellevilloise et La Moissonneuse à Paris installent des boulangeries dans leurs locaux. Celles-ci concurrencent les petits patrons boulangers par des prix plus bas, puis elles diffusent peu à peu en France l’usage de pétrins mécaniques.

En 1900, la France compte presque 700 coopératives dans tout le pays et en 1906, les coopératives de boulangerie se créent une fédération professionnelle.

Cependant, même au sein des coopératives, les employés n’apprécient pas le pétrin mécanique.

Selon les directeurs de coopératives, pour obtenir le soutien des consommateurs, ces ouvriers boulangers « gâchent » systématiquement le travail des pétrins mécaniques, faisant par exemple que la Coopération Socialiste de la rue Barrault (Paris), la Ruche Berruyère (Bourges), la Boulangerie coopérative de Saumur, ou encore la coopérative La Lorraine (Dombasle-sur-Meurthe) cessent d’utiliser leurs pétrins mécaniques « par la faute des ouvriers qui ne savaient pas s’en servir parce qu’ils ne voulaient pas assurément s’en donner la peine », les ouvriers ayant réussi à convaincre les sociétaires que le pain mécaniquement fabriqué avait moins bon goût que celui fait à la main ».

Aujourd’hui (2020) dans les pays riches, la plupart des artisans utilisent des pétrins mécaniques, mais dans l’imagerie populaire, le pétrissage manuel reste associé à une certaine qualité artisanale, et certains pratiquent encore à la maison la fabrication de pain pétri à la main, mais de petits           « pétrins domestiques » ou des machines à pain cuisant aussi le pain sont aussi largement mises sur le marché des pays riches.

474 – Collection Jean-Claude THIERRY

 

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