Bon pour 1 Kilo de Pain 1916

Bon Pour 1 Kilo de Pain Blanc 1916

Bonne Ville de Nîmes – Cabinet du Maire

Carton 1 – Collection Jean-Claude THIERRY

Ville de Nîmes – Bon pour UN Kilo de Pain blanc – 0,50 centimes – Valable chez tous les Boulangers de la Ville. Oblitération BONNE VILLE DE NIMES – CABINET DU MAIRE – Le Maire : Elie CASTAN. Fête Nationale du 14 Juillet 1916. Les Boulangers devront présenter les Bons à la Mairie avant fin décembre dernier délai.

Blasonnement de la Ville de Nîmes :

De gueules au palmier terrassé de sinople, au fût duquel est attaché par une chaîne d’or en bande un crocodile passant contourné aussi de sinople, colleté d’or, surmonté des inscriptions COL à dextre et NEM à senestre du même, les branches du palmier soutenant au quartier dextre une couronne de lauriers liée d’or.

Elie Castan Maire de Nîmes de 1914 à 1919

Né e 1er juillet 1870 à Vialas (Lozère), mort le 10 février 1941 à Nîmes (Gard) ; ouvrier galochier.

Fils de sabotier, né en Lozère, Élie Castan est conseiller municipal SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) à Nîmes dès mai 1908. Il préside, durant la Première guerre mondiale, à de nombreuses conférences socialistes.

Nîmes – La Mairie

Les effets de la Grande Guerre sur le commerce à NIMES : Lors du recensement de 1911, la ville de Nîmes compte 80 437 habitants. La guerre de 1914 et l’épidémie de grippe espagnole de 1918 ont décimé la population nîmoise, qui ne compte, au recensement de 1918, plus que 70 056 habitants. En l’absence des hommes, la natalité est en régression, et les femmes remplacent leurs maris ou leurs fils dans les activités commerciales. Aux halles de Nîmes, plus de la moitié des étals sont tenus par des femmes. Dans l’industrie aussi, les ateliers du cuir et du textile emploient plus de 90% de femmes. Par ailleurs, les aliments de base augmentent considérablement, 28% de plus pour les oeufs, 150% pour le beurre, 75% pour le sucre. Une douzaine d’oeufs coûtait 1,10 franc en 1914, contre 7,20 francs en 1918. On distribue des cartes d’alimentation de février 1918 jusqu’en 1920 pour gérer les pénuries. Cette idée sera reprise pendant la seconde guerre, avec les tickets de rationnement. Il fallut attendre 1921 pour retrouver une situation normale. (Texte Philippe Ritter)

Le 12 mai 1914, M. le chef du Bureau militaire fait un rapport au citoyen Maire, Marius Valette, pour l’inviter à prendre les mesures nécessaires pour assurer le logement des troupes de passage venant exécuter au camp des garrigues, soit des exercices de tir, soit des écoles à feu.

Les événements vont se précipiter, le 27 mai 1914 M. Elie Castan remplacera le Maire Valette pour la durée de la guerre de 14, jusqu’au 20 septembre 1919. Le 1er août, la mobilisation est décrétée en France. Situé à l’arrière du conflit, la ville Nîmes va s’organiser et participer à l’effort de guerre avec tous les moyens dont elle dispose.

Lors de la réunion du Conseil du 2 août 1914, le Maire indique que la plupart des chefs de famille ayant été mobilisés, leurs proches se trouvent sans moyens d’existence. Il y a lieu de prévoir dans quelles mesures l’administration municipale pourra leur venir en aide. Il pense que le Conseil devrait voter un crédit de 100 000 francs affecté à l’organisation de soupes populaires.

Le Conseil adresse aussi un appel aux Bourgeois aisés afin de récolter des dons en argent qui viendraient s’ajouter au crédit voté.

Une commission municipale composée de MM le docteur Lafon de Trinquelage, Cabiac et des citoyens Astier, Bourelly, Gignoux, adjoints ; Roustit, Couty, Larguier, Cazalis et Castan Maire, est chargée de l’organisation de ces soupes populaires.

Le 9 octobre un rapport sur le fonctionnement des Soupes populaire est fait au Conseil. « Certains jours du mois d’août, on a préparé jusqu’à 11000 rations de soupe ; 5500 le matin et autant le soir ; il a fallu pour cela mobiliser toute une batterie de marmites et porter à l’ébullition 5 hectolitres d’eau ou l’on faisait cuire 275 kg de légumes. A l’œuvre des soupes populaires est venue se greffer en septembre celle des réfugies. Ces derniers logés dans l’établissement de l’Assomption, situé avenue Feuchères, et mis à disposition par la préfecture, avec un internat et une cuisine collective correspondant exactement aux besoins, permettront de servir 7700 repas, composés d’une soupe, d’un ragoût et souvent d’un dessert, le tout gracieusement accompagné d’un vin du Midi. »

Pour satisfaire aux besoins des réfugiés fuyant les territoires envahis par les Allemands, la municipalité a voté une subvention de 3000 francs. Ils pourront ainsi bénéficier d’une gratuité de nourriture pendant trois mois.

En août 1915, l’administration décidera de loger au dépôt des réfugiés de L’Assomption, vingt militaires en congés, originaire des régions occupées par l’ennemi. En conclusion de cette décision, une déclaration solennelle sera faite :

« Rien ne sera négligé pour assurer à nos hôtes de passage la possibilité d’un repos bien gagné. Nos braves soldats y trouveront, avec le gîte et le couvert, dans un milieu bien préparé à les recevoir, toute l’affection reconnaissante dont nos populations méridionales sont animées à leur égard. »

« En instituant la Fête Nationale de Jeanne d’Arc, la loi du 10 juillet a pour but de perpétuer le souvenir de l’une des plus pures gloires de notre histoire…. Vous voudrez bien prendre dans votre commune les mesures pouvant donner à cette fête le caractère d’une Fête Nationale. »

Après ce rappel à l’ordre et pressée par le calendrier, la fête étant fixée au 8 mai prochain, la municipalité décide de mettre en place des festivités identiques à celles prévues pour Fête Nationale du 14 juillet.

Au programme, des concerts publics donnés par des musiques civiles, une revue des troupes prévue par l’autorité militaire, un spectacle gratuit aux arènes, l’organisation de ce dernier étant confié à une commission de 3 membres, MM. Desmonteix, Aubert et Mouret. Il est également décidé une distribution de bons de pain aux indigents dans les mêmes conditions qu’au 14 juillet ».

Source : Les cahiers d’histoire, Nîmes au début du XXe siècle avec Georges Mathon

Nîmes-Avenue Feuchères. Au premier plan ; Dépôt de la boulangerie Villaret

Nîmes – Les Halles Centrales – avec cachet 115 régiment d’artillerie lourde 1916 franchise militaire.

Par Jean-Claude THIERRY

 

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