Belgique – Boulangerie Bloch Frères

Belgique 23 – Jean-Claude THIERRY – Collection privée

30mm. Cuivre. Avers : autour d’une ancre ; BOULANGERIE * BLOCH – FRERES. Revers : BON POUR UN PAIN.

La boulangerie Bloch a été fondée en 1898 par les descendants de deux familles de Juifs alsaciens sous le nom de Pâtisserie Viennoise.

1899 – La fondation

Le couple franco-allemand Benjamin Bloch et Sophie Loeb ouvre la « Boulangerie Viennoise » sur la Veldstraat à Gand.

1905 – Le salon de the

En 1905, Sophie Loeb agrandit la boulangerie et ouvre un salon de thé. En 1940, la guerre éclate et le couple s’expatrie avec ses enfants à New York.

1958 – Nouvelle génération

Jacques Bloch reprend la boulangerie en 1958. En 1979, François, l’un de ses quatre fils, rejoint à son tour l’entreprise familiale. Il est depuis lors le visage de la boulangerie Bloch, dont la réputation s’étend bien au-delà des limites de la ville de Gand.

L’âge d’or

Jacques Bloch est passé maître en son domaine. Son amour pour les ingrédients authentiques et de qualité se décline en une quantité extraordinaire de produits. L’assortiment de la boulangerie est en permanence complété par de nouvelles spécialités. Le secret Bloch : un savant équilibre entre les techniques ancestrales et les influences contemporaines venues du monde entier.

2008 – La fermeture

Jacques Bloch dirige la boulangerie Bloch pendant 50 ans, mais le 29 mars 2008, la nouvelle tombe. La boulangerie va fermer ses portes. L’annonce a l’effet d’une bombe.

2015 – La résurrection

La boulangerie Bloch est relancée dans l’espoir de donner une seconde vie à ses délicieux produits et à ses recettes uniques.

L’avenir

Nouvelle époque, nouveaux concepts. Le meilleur de deux périodes : des recettes traditionnelles d’exception alliées aux nouvelles méthodes de production et de distribution.

Jan De Troyer – Publié le lundi 18 février 2008 « Bloch va fermer ses portes ! »

Bloch va fermer ses portes ! Agnès Govaerts, la journaliste culinaire du quotidien « De Morgen », a rapporté la consternation d’innombrables Gantois pour qui cette nouvelle est une catastrophe aussi grave que si Volvo décidait de fermer son usine.

Pourtant, Bloch n’est pas un géant économique, c’est une simple boulangerie. Mais la « Pâtisserie alsacienne Bloch », au coin de la rue Volder et de la Veldstraat (rue des Champs), tout près de l’aula universitaire au centre-ville, fait, avec ses 110 années d’existence, incontestablement partie du patrimoine culturel des Gantois.

Que ce soient les Gantois francophones, des personnalités du monde politique aussi bien que culturel, ou tout simplement des gourmets à la recherche de la qualité supérieure de la maison Bloch, des centaines de clients fidèles auront bientôt un problème existentiel, parce que l’offre de cette boulangerie est unique.

Le pain artisanal, les spécialités juives, les tartes et les baguettes au fromage, les pizzas, les kugelhofs ou les faluches, on ne les trouve nulle part ailleurs. Le salon de thé, avec son papier peint démodé qui témoigne d’une indifférence totale à l’esthétique, est le lieu de rencontre de cette rare espèce de Gantois qui mélange le dialecte local et le français.

Petite particularité : chez Bloch, on refuse de couper le pain pour ne pas entamer sa saveur. L’énorme gamme d’innombrables variétés de pain, de brioches et de gâteaux de qualité, attire non seulement la vieille clientèle de la petite bourgeoisie francophone et les membres de la communauté juive, mais aussi les « bobos » gantois et les touristes qui ont trouvé l’adresse de Bloch dans leur guide touristique.

La boulangerie Bloch a été fondée en 1898 par les descendants de deux familles de Juifs alsaciens sous le nom de Pâtisserie Viennoise.

La grand-mère de l’actuel maître des lieux, Jacques Bloch, y a ajouté un salon de thé. Pour ce faire, elle a profité de l’absence de son mari, opposé à l’idée, alors que ce dernier était parti en voyage.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la famille fuit les persécutions nazies. Jacques Bloch vit sa jeunesse en exil à New York. Sa mère garde la boulangerie, mais en 1943, elle est déportée à Auschwitz dont elle ne reviendra pas. « Après la guerre, on a rallumé le four avec les livres de propagande nazis », se rappelle Jacques Bloch, qui est antifasciste, athée et franc-maçon.

Il se qualifie lui-même de « mauvais juif » puisqu’il ouvre le samedi. Mais, à la fête de Pâques, il fait le pain sans levain, à la Fête des Lumières (Hanoukka), il prépare des « soufganiot », les beignets de Hanoukka pour les enfants. Et à la fête de Pourim, il confectionne des « hamantaschen » (des Poches de Haman), des gâteaux fourrés aux grains de pavot.

Pendant toute l’année, on trouve chez Bloch les spécialités juives comme le strudel et les tartes au fromage.

Les serveuses sont d’origine turque et portent le voile. Elles sont toutes parfaitement néerlandophones, le patron y veille. Déjà avant l’annonce de la fermeture, prévue le 29 mars, le samedi matin, des dizaines de Gantois faisaient la file sur le trottoir devant la maison Bloch.

Maintenant que la nouvelle de la fermeture s’est répandue, ce rituel est devenu quotidien. En début d’après-midi, la famille Bloch est en rupture de stock. Alors, pourquoi fermer ? Tout simplement parce que la maison Bloch, avec ses 26 employés est, depuis plusieurs années, un commerce déficitaire.

Selon le patron de la maison, qualité et rentabilité ne vont plus de pair. « Pour maintenir la qualité, il faut beaucoup de monde. En plus, les règlements européens, qui prescrivent jusqu’au type de chaussures qu’on peut porter quand on sert les clients, nous tuent. »

A 79 ans, Jacques Bloch en a ras-le-bol de ces prescriptions technocrates. Il fut un temps où la maison Bloch était un symbole de la Belgique de papa.

Aujourd’hui, c’est plutôt un monument de l’authenticité, de la libre-pensée et de la qualité, des valeurs qui n’ont pas leur place dans la pensée unique du marché libéralisé.

Un groupe d’investisseurs de Flandre occidentale a acheté le bâtiment. Bientôt, la « Veldstraat » sera redevenue une rue comme tant d’autres, les touristes n’auront plus de raison d’y flâner.

Sur le coin où, jadis, l’air était parfumé de cannelle et de thé, on trouvera bientôt la énième construction postmoderniste où l’on vendra des chaussures ou des vêtements.

Jan De Troyer

En tête – Boulangerie Viennoise Bloch Frères – Bruxelles – Reçu TP Pellens 1914

En tête – Boulangerie Viennoise Bloch Frères – Bruxelles – Reçu TP Grosse Barbe 1910

Reçu de 1908

Correspondances Bloch Frères

Nord, Sarreguemines, Biscottes Rencli, Bloch Frères 1920

Nord, Sarreguemines, Fabrique de biscuits, confiserie Bloch Frères 1925

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