1941-1945, Leningrad, ville sans pain.

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Leningrad, Ville « Héros de l’Union Sovietique »

 

Le 8 septembre 1941, les troupes hitlériennes du groupe d’armée Nord envahissent la localité de Mga et la ville de Petrokrepost, au sud de Leningrad, et coupe totalement la liaison terrestre avec la ville.

C’est le début du siège  le plus meurtrier de toute l’histoire…

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Centre ville de Leningrad près de la Bourse.

En décembre,  les citadins qui ont la chance de posséder des cartes de rationnement ont le droit de reçevoir 125 grammes de pain par jour.

Le composant principal de ce pain est la  farine de seigle, complétée par des ajouts de cellulose, de tourteaux et de poussière de farine.

La production de ce pain n’est pas réalisée par des artisans (pas de droit à la propriété) mais par des usines d’états qui modifient  cette recette à leur  guise, en y ajoutant différents produits.

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Avec l’arrivée du printemps, les habitants de Leningrad  ayant survécu à l’hiver 1941 ramassent sur les gazons municipaux tout ce qui peut  être consommé. Cette situation  pousse les autorités à organiser une exposition intitulé « Plantes sauvages comestibles », afin d’éviter des empoisonnements. Outre des photos de plantes comestibles, cette exposition présente des recettes de plats pouvant être préparés avec ces plantes.

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Le lac Ladoga gelée seul moyen d’apporter un peu de ravitaillement.

Le peu de nourriture qui arrivent sur Leningrad est envoyée aux soldats sur le front, pour les habitants , il ne reste que le pain, enfin, ce qui lui ressemble, chiens, chats et rats… qui ne sont pas encore mort, crus ou cuits sur les flammes sauvages des bombardements.

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« Nous défendrons la ville de Lénine »

Les boulangers vont en délégation rendre compte au secrétaire du parti de Leningrad, qu’il leur arrive de cuire du pain qui contient 50% seulement de farine de seigle et 50% d’avoine, d’orge, de soja et de malt. Mais le malt pris dans les brasseries, et l’avoine au départ destiné à la nourriture des chevaux du front manquent à présent.

Nous devons trouver n’importe quoi, déclare en substance le secrétaire du parti. Nos savants ont résolu le problème pour nos chevaux, ils doivent maintenant y parvenir pour les hommes. Pour remplacer l’avoine, on utilise en effet un effroyable mélange de branches d’arbrisseaux, moulues et cuites, et de tourbe et de sel. Les chevaux n’aiment guère cet ersatz qui, on s’en doute, ne leur fait pas de bien.

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La faim…

Ce serait la même chose pour les hommes mais, de toute façon, la quantité de branches disponible dans les forets qui ne sont pas encore devenues des champs de bataille serait tout à fait insuffisante pour nourrir trois millions d’hommes.

Il n’existe en quantité importante que deux produits apparemment sans intérêt alimentaire : la cellulose destinée à la fabrication du papier d’emballage et les graines de coton qui doivent en principe, être utilisée comme combustible pour les chaudières des bateaux. Leur valeur nutritive est vraiment zéro, exception faite d’un pourcentage infime d’hydrates de carbone et de glucose. En outre les graines de cotons contiennent un composant dangereux dérivé du glucose.

Le siège a duré 900 jours. L’encerclement est rompu par l’armée soviétique le 18 janvier 1943 et la levée totale du siège a lieu le 27 janvier 1944.

Le siège a fait 2 millions de morts (200 milles soldats allemands, 1 millions 800 milles soviétiques dont 1 million de civiles, ce qui fait une moyenne de 2000 morts par jour, mais certain jours d’hivers cela pouvait tristement atteindre 13000 morts.

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Des corps et toujours des corps…

Leningrad devient rapidement une référence du combat et du courage soviétique face à l’envahisseur nazi. De nombreux artistes et écrivains portent cette victoire en gloire. Cela n’est pas forcement du gout de Staline, en effet, celui-ci ne souhaite pas que la victoire de Leningrad dépasse en « réputation » celle de Stalingrad, la ville qui porte son nom. Staline déclenche donc une purge juste après la guerre ou des milliers d’habitants de Leningrad sont déclarés traitre de la patrie. De nombreux artistes furent exécutés ou déportés dans les goulags… Pour avoir voulu mettre en valeur une victoire du peuple.

Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.

 

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