Honneur aux Voraces

Médaille « Ne peut avoir sa Part de Pain Quotidien » Honneur aux Voraces An LVII, Croix-Rousse, Lyon. Révolution de 1848,

3e – Jean-Claude THIERRY. Collection privée

37mm. Cuivre. Signé à l’exergue droit ; Garapon. Référence J.P. Collignon, Lyon 21.

Avers : circulaire supérieur COURAGE ET PROBITE / CROIX – ROUSSE. Plein champ ; Bonnet phrygien avec la cocarde, posé sur un glaive pointe en bas, accosté à gauche du niveau et à droite de l’équerre ; à l’exergue : R.F. AN LVII. Circulaire inférieur ; HONNEUR AUX VORACES.

Revers : inscription en dix lignes ; LE PEUPLE / DEVIENT SANS CULOTTE / QUAND SES TYRANS / NE LUI EN LAISSENT PAS / ET VORACE / SI FECONDANT LA TERRE / PAR SES TRAVAUX / IL NE PEUT AVOIR / SA PART DU PAIN / QUOTIDIEN.

« Sans-culottes » est le nom donné, au début de la Révolution française de 1789, par mépris, aux manifestants populaires qui portent des pantalons à rayures et non des culottes, symbole vestimentaire de l’aristocratie d’Ancien Régime.

Origines : Les sans-culottes sont des révolutionnaires issus du petit peuple de la ville et défenseurs d’une République égalitaire. Ils sont jugés par les autres révolutionnaires comme « radicaux » car ils prônent la démocratie (que nous appellerions « directe » de nos jours), c’est-à-dire sans intermédiaires comme les députés (qui à l’époque se disaient anti-démocrates car « la démocratie serait l’anarchie ».

Ils se distinguent par leurs modes d’expression, en particulier vestimentaires. Leur tenue comporte un pantalon à rayures bleues et blanches, au lieu de la culotte courte et des bas, portés par les nobles et les bourgeois, ainsi qu’un bonnet phrygien rouge, et une tendance à la simplicité. Ce costume est un signe de protestation, arboré par des avocats, des commerçants, des employés, des artisans, des bourgeois, puis par les membres de toutes les conditions qui se présentaient comme « patriotes ».

Le sans-culotte est un personnage important de la Révolution française, qui s’oppose à celui de l’aristocrate par son costume, ses manières, son langage, ses symboles empruntés, mais de façon allégorique, aux couches les plus populaires de Paris et à une vision idéalisée de la Grèce antique.

Les sans-culottes vont devenir rapidement un véritable mouvement de mode, aussi bien dans le domaine du costume que de la langue, de la musique, de la décoration, de la cuisine, de la civilité, de l’humour, de la manière de parler, et des idées : le sans-culottisme. Cette nouvelle ligne esthétique est celle de la Révolution dont elle développe les thèmes et les figures dans toutes les modalités pendant les années de la Terreur avec le théophilanthropisme, le vandalisme, puis elle laissera place après Thermidor aux Incroyables et Merveilleuses.

Sans-culottes en armes, gouache de Jean-Baptiste Lesueur, 1793-1794, musée Carnavalet.

Hénard, premier costume sans-culotte, octobre 1792. Tableau par Louis Léopold Boilly (1792-1793).

Par Jean-Claude THIERRY

 

 

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